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Lifestyle - L’aile ou la cuisse

DON, de la street-food asiatique à la sauce libanaise

DON, abréviation de Donburi, signifie littéralement « bol » en japonais. C’est aussi un restaurant, à la fois un « Donburi Kitchen » et un Sushi Bar, mais pas du tout un restaurant italien, comme son nom pourrait l’indiquer...

« Marinated Salmon Poke ». Photo C.C.

Ouvert en 2017 sous l’enseigne des « Restos St. Nicolas », ce restaurant a déjà ses aficionados. Un intérieur lumineux avec des fenêtres partout, un design jeune et tendance avec des graffitis au mur, des caisses en bois suspendues au plafond, une table commune, plusieurs tables et bancs : voici l’essentiel de la déco. Il est également possible de s’installer en terrasse, mais les chaises et les bancs ne sont pas très confortables. C’est un peu comme si les propriétaires voulaient tout faire pour que le client avale rapidement son repas et cède sa place à d’autres! Mais les serveurs sont toujours souriants et coopératifs, ce qui fait un peu oublier cet inconfort.

Le concept du DON est celui d’une cuisine ouverte et un semi-libre service. C’est plus un self-order qu’un self-service : le client choisit sa boisson en se servant directement du réfrigérateur et transmet sa commande à la caisse tout en payant l’addition à l’avance. Une fois la commande passée, il recevra un animal en caoutchouc à déposer à table et le serveur lui apportera sa nourriture à table. C’est un concept étrange, qui ne me paraît pas complètement réfléchi… Mais l’essentiel reste la cuisine, bonne, qui s’adresse principalement à une clientèle jeune, compte tenu des prix abordables et des portions généreuses servies dans de grands bols. Les repas Donburi sont généralement servis dans des bols de riz surdimensionnés.

Libanisation à outrance

DON ne devrait pas être classé dans la catégorie des restaurants japonais, même si son nom est inspiré d’un plat typiquement japonais. Ses variantes sont essentiellement un bol de riz garni de poisson, de viande ou de légumes, cuit (bœuf mijoté ou porc frit) ou cru (poissons frais ou autres fruits de mer), préparés avec le riz. Le menu, par contre, se compose de nombreux choix qui n’ont rien de japonais : le Bao chinois traditionnel en est un exemple. Ici, il est servi avec trois accompagnements au choix : canard, poulet ou crevettes. Après avoir été présenté sous forme de trois petits pains dans une assiette, les premiers mois, il est servi à présent en portions individuelles, un bon moyen d’attirer les clients et de goûter à la diversité des Bao sur la carte. Le Duck Bao est de loin la meilleure option : canard émaillé tendre et haché dans une vinaigrette à base de Hoisin. Malheureusement, quand les responsables ont modifié les portions, ils ont également « libanisé » la préparation de leur Bao, lui faisant perdre saveur et authenticité. Il manque à présent cette « profondeur » dans le goût pour laquelle la cuisine asiatique est réputée. La plupart des plats de thon frais ont été retirés du menu pour la même raison : les Libanais ont un faible pour le saumon, mais pas le thon ! C’est dommage…

Le Poke en est un autre exemple. Ce plat hawaïen connaît un grand succès dans les restaurants de la ville. L’ingrédient principal du Poke est le poisson cru découpé en dés. Ahi Poke est le plus populaire, généralement préparé à base de thon albacore. Au DON, seul le Poke au saumon est servi, dans trois formules différentes, le Marinated Salmon Poke étant mon préféré : du sashimi de saumon frais mariné au Miso, servi sur un lit de riz à sushi, des feuilles de pourpier fraîches, des morceaux d’avocat, de l’edamame et de la ciboule. En un mot, le mélange frais parfait.

Puis il y a le Ramen, à la carte du DON : des nouilles au blé de style chinois servies dans un bouillon à base de viande ou de poisson, devenu un plat tendance au Japon, même si ses racines se trouvent en Chine. Bien que bons, ils ne ressemblent pas au street-food typique d’Asie, parce qu’ils ont, eux aussi, été adaptés au goût local. Alors que les Ramen sont principalement accompagnés de porc tranché, de ciboule et d’un œuf, leur équivalent vietnamien, connu sous le nom de Pho, également servi au DON, est un bouillon plus léger préparé avec des nouilles au riz et des morceaux de filet de bœuf. Ici aussi, on aurait souhaité retrouver le véritable arôme des plats asiatiques…

Sur la carte enfin, nos Donburi, le meilleur et le plus savoureux étant à mon avis le Beef Satay Don : des brochettes de bœuf marinées servies sur du riz frit avec une sauce satay aux arachides qui donne juste assez de punch pour avoir envie d’en redemander. Si vous voulez remplacer la viande par du poisson, optez pour le Salmon Teriyaki Don, un saumon parfaitement poêlé sur des épinards sautés et des haricots edamame, parsemé de sésame noir et baignant dans une sauce Teriyaki. Et si vous préférez le porc, choisissez le Tonkatsu Don. Ramenant à nos mémoires le souvenir du filet Katsu concocté par Mama San, dans les années 80, au restaurant Tokyo, le premier restaurant japonais de Beyrouth, ce plat est préparé avec des côtelettes de porc panées dans une sauce BBQ sur du riz.

Pour ne pas être en reste, vous pouvez également opter pour une assiette typique de nouilles. Les Chinese Sesame Noodles sont un bon choix : des nouilles aux œufs fraîchement préparées, servies avec du poulet, de la ciboule et des pousses de soja marinées dans une Oyster Sauce typiquement asiatique. Les Beef Bulgogi Noodles ne vous décevront pas non plus, avec une base de nouilles Udon fraîchement préparée sur place, garnie de bœuf grillé et de kimchi, de piment rouge et de coriandre.

Enfin, pour le dessert, laissez-vous tenter par les mini-mochis (pomme et fraise sont les meilleures saveurs proposées) ou par un Bao fourré au Nutella ou au Lotus.

Au final, DON propose comme il le dit si bien un common sense in a bowl, un bon goût et des prix abordables. À 35 dollars, ce n’est pas la véritable expérience de la street-food asiatique, mais ça reste la meilleure option, pour le moment, à Beyrouth.



DATA

Son : niveau max = 95.1 dB, TWA = 59.8 dB

Qualité de l’air : 82/100 (bon), COV 0.30 ppm, humidité 43 %, température +17 °C.

NOTES

Son : 3/5

Décoration : 4/5

Personnel : 3/5

Plats : 3,5/5

Propreté : 4/5

Avis : bon

Prix : raisonnable.

En résumé…

On aime bien : Duck Bao, Marinated Salmon Poke, Beef Satay Don, les mini-mochis.

On aime moins : la « libanisation » des recettes, minimisant les sauces et les épices, et de ce fait s’éloignant de l’expérience authentique de la street-food asiatique.

Le conseil : lorsque vous passez votre commande, demandez-leur de ne pas lésiner sur les sauces, les épices et les vinaigrettes dans tous les plats que vous commandez. Obtenez une expérience complète de la street-food asiatique avec une dose vigoureuse de Fish Sauce, de Hoisin Sauce et/ou de Oyster Sauce, ou encore quelle que soit la marinade utilisée dans votre plat choisi.


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*Critique gastronomique

*Trois ans que, sous un nom d’emprunt, cette Cruella des fourneaux sévit undercover dans la Dernière de L’Orient-Le Jour, un samedi sur deux. Qu’elle multiplie ses visites dans un restaurant, observe les gestes, les plats, les goûts, le service et l’aménagement des lieux. Qu’elle apprécie ou critique avec la plus grande objectivité.Applaudie par beaucoup, haïe par d’autres, crainte par tous, elle permet surtout aux Libanais d’être (enfin) plus exigeants en termes de gastronomie.

FB : www.facebook.com/CordonCourtine/

Insta : cordon.courtine

E-mail : cordoncourtine@gmail.com



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