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À La Une - Liban

Le gouvernement approuve certains points du budget, les réductions des salaires pas abordées

"Il est peu probable que les salaires soient réduits", affirme le ministre de l'Information. 

De gauche à droite : le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, le vice-président du Conseil des ministres, Ghassan Hasbani, et le Premier ministre, Saad Hariri, au Sérail, le 1er mai 2019. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais a poursuivi mercredi son étude de l'avant-projet de budget national pour l'exercice 2019 et approuvé certains articles du texte présenté par le ministre des Finances. Le cabinet n'a toutefois pas encore discuté de la question des salaires des fonctionnaires, qui fait polémique depuis plusieurs semaines, alors même que le texte du budget n'a pas encore été formellement révélé. 

"Les débats sont sérieux et profonds", a affirmé le ministre de l'Information, Jamal Jarrah, à l'issue de la seconde réunion en deux jours du gouvernement consacrée à l'étude du budget. "Des idées importantes ont été évoquées afin de permettre de stimuler la croissance et de limiter les dépenses" de l'Etat, a souligné M. Jarrah, soulignant que "plusieurs points" du texte ont été approuvés, sans toutefois préciser la portée de ces articles. Il a annoncé que l'étude de l'avant-projet de budget "se poursuivra demain jeudi" et que le gouvernement a prévu de continuer à se réunir jusqu'à la semaine prochaine. 

"L'objectif, sur lequel tout le monde est d'accord, est d'adopter le budget le plus vite possible, tout en réduisant le déficit, en épargnant les finances de l'Etat et en assurant la stabilité économique et monétaire", a ajouté le ministre Jarrah. Il a toutefois assuré que toutes les mesures annoncées dans les médias au cours des dernières semaines concernant une réduction des salaires des employés de la fonction publique sont infondées. "Le gouvernement n'a pas encore abordé ces questions, mais il est peu probable que les salaires soient réduits", a souligné le ministre. 



(Lire aussi : Les tiroirs de la fêtel'édito de Issa GORAIEB)


Il y a plusieurs semaines, des propos du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, concernant une éventuelle réduction des salaires des fonctionnaires avaient provoqué des tensions et les employés de la fonction publique avaient observé un jour de grève, mi-avril, afin de protester contre toute mesure en ce sens. Les fonctionnaires seront à nouveau en grève à la fin cette semaine, de demain, jeudi, jusqu'à samedi, a annoncé mardi le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), Béchara Asmar. 

Parallèlement à la réunion gouvernementale, plusieurs syndicats et le Parti communiste ont appelé à manifester, à l'occasion du 1er mai. 


(Lire aussi : Budget 2019 : les débats sont ouverts... et les critiques aussi)



Appels à la "sédition"
Plus tôt dans la journée, c'est le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, qui avait une nouvelle fois démenti des rumeurs concernant toute atteinte aux acquis des militaires à la retraite, dans l'avant-projet de budget 2019.

"Toute la surenchère au sujet de l'armée et des services de sécurité est déplacée, et tous les propos selon lesquels l'armée est visée sont erronés", a dit M. Khalil, lors d'un point de presse avant le début de la séance du gouvernement qui se tient au palais présidentiel de Baabda. Il a ensuite appelé le commandement de l'armée et le ministère de la Défense "à éviter les polémiques et les batailles fictives". "Il y a de nombreux points qui figurent dans l'avant-projet de budget. Certains prévoient des augmentations, d'autres des coupures, notamment dans les bons d'essence. Ces coupures ont naturellement touché, entre autres, les militaires. Mais les propos sur les salaires, indemnités et retraites ne visent qu'à la sédition", a expliqué le ministre des Finances. "Il est faux de dire que des baisses (de salaires et d'indemnités de retraites) ont été décidées sans discussion préalable, a-t-il ajouté. Il a été dit que cet avant-projet de budget ne s'attaque pas au problème de la dette publique ou aux empiétements sur les biens-fonds maritimes. Mais cela est faux", a poursuivi M. Khalil.


(Lire aussi : Les militaires à la retraite se montrent intraitables, la fonction publique bout)


Mardi, les militaires retraités avaient investi en masse des secteurs névralgiques du pays, paralysant leur fonctionnement et occasionnant pour l’Etat plusieurs millions de dollars de manque à gagner, après avoir interdit l’accès des fonctionnaires au port de Beyrouth, à la Banque centrale et au ministère des Finances. Ce sit-in, le deuxième du genre organisé par les militaires retraités, veut mettre en garde contre toute éventuelle réduction des compensations et indemnités ou atteinte aux droits et acquis des vétérans de l'armée libanaise.

Mercredi, le président de la République, Michel Aoun, a reçu les députés retraités de l'armée qui lui ont demandé de renvoyer au ministère de la Défense pour réexamen tous les points qui portent sur l'armée et les services de sécurité dans l'avant-projet de budget, réclamant qu'une commission soit mise en place pour déterminer les modalités de réduction des dépenses et les coûts.


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Le gouvernement libanais a poursuivi mercredi son étude de l'avant-projet de budget national pour l'exercice 2019 et approuvé certains articles du texte présenté par le ministre des Finances. Le cabinet n'a toutefois pas encore discuté de la question des salaires des fonctionnaires, qui fait polémique depuis plusieurs semaines, alors même que le texte du budget n'a pas encore été...

commentaires (2)

"...il est peu probable que les salaires des employés de la fonction publique soient réduits..." Ben oui...car alors il faudrait logiquement aussi réduire les salaires des 30 ministes, (ou encore mieux, leur nombre) des 128 députés etc., qui exercent en quelque sorte aussi une "fonction publique" n'est-ce pas !? Allez, compatriotes libanais, préparez-vous à un mois de mai mouvementé, car nos responsables n'ont toujours pas compris qu'ils "dirigent" un pays, et non pas leur domicile privé ! Irène Saïd

Irene Said

08 h 37, le 02 mai 2019

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Commentaires (2)

  • "...il est peu probable que les salaires des employés de la fonction publique soient réduits..." Ben oui...car alors il faudrait logiquement aussi réduire les salaires des 30 ministes, (ou encore mieux, leur nombre) des 128 députés etc., qui exercent en quelque sorte aussi une "fonction publique" n'est-ce pas !? Allez, compatriotes libanais, préparez-vous à un mois de mai mouvementé, car nos responsables n'ont toujours pas compris qu'ils "dirigent" un pays, et non pas leur domicile privé ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 37, le 02 mai 2019

  • IL FAUT SE METTRE DANS LA TETE QUE SANS MESURES DRASTIQUES POINT DE CEDRE ! ET POINT DE CEDRE C,EST POINT DE SAUVETAGE ECONOMIQUE ET FINANCIER ET RISQUE DE FAILLITE. OISEAU DE MAUVAIS AUGURE OU CONSTATATION ET FAIT ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 39, le 01 mai 2019

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