« Il faut résoudre la crise actuelle le plus rapidement possible, parce que la conjoncture ne permet pas les atermoiements. Que ceux qui manquent d’expérience viennent à Baabda pour que nous puissions la régler. » C’est en ces termes que le président de la République, Michel Aoun, a exprimé son ras-le-bol face à ce que les milieux de la présidence qualifient d’« atermoiements » marquant l’examen du budget 2019 en Conseil des ministres, avant de le déférer au Parlement pour qu’il soit voté. S’exprimant avant la messe de Pâques tenue à Bkerké dimanche dernier, le chef de l’État s’est félicité du fait que « les projets (du sexennat) ont été mis sur les rails », avec l’adoption, par le Parlement, du plan de production de l’électricité élaboré par la ministre de l’Énergie Nada Boustani (Courant patriotique libre). Il s’est employé à définir les priorités pour la prochaine phase. « Après l’électricité, place au budget, suivi du plan de redressement économique et de l’environnement », a-t-il souligné.
On s’attend à une prochaine séance ministérielle consacrée à l’examen de la loi des finances pour 2019. Et c’est d’ailleurs là que réside l’importance des propos du chef de l’État. Sur ce plan, Michel Aoun n’a pas mâché ses mots : « Des efforts sont déployés pour résoudre la crise que traverse le pays. Et que ceux qui manquent d’expérience viennent à Baabda pour que nous puissions la régler », a-t-il lancé, jugeant « intolérable » que les choses continuent à évoluer aussi lentement. « Nous sommes conscients qu’il y a des gens dans le besoin ou à revenu faible. Nous n’allons pas leur infliger de nouveaux impôts. Nous savons qui imposer et comment. »
Répondant aux questions des journalistes, Michel Aoun a soigneusement entouré de flou l’identité de ceux qu’il a accusés de « manque d’expérience ». « Je ne nomme personne. Ceux qui n’ont pas d’expérience se sentiront concernés, et ceux qui en ont considéreront que je n’ai rien dit », a-t-il lancé.
Il n’en reste pas moins qu’au vu de leur timing, les déclarations de M. Aoun ne laissent à certains observateurs contactés par L’Orient-Le Jour que le choix de les placer dans le cadre d’une attaque contre le Premier ministre Saad Hariri, en dépit de leur partenariat, en vigueur depuis octobre 2016.
Et pour cause : la diatribe du chef de l’État contre ceux qui, selon les proches de la présidence, mettent les bâtons dans les roues du sexennat, intervient à l’heure où les contacts politiques se poursuivent en quête d’une entente élargie autour d’un budget qui devrait prévoir des mesures d’austérité.
Contacté par L’OLJ, un proche du palais de Baabda s’est employé à assurer que le chef de l’État n’a visé personne en particulier lors de son discours à Bkerké. « En évoquant Baabda, le président Aoun voulait dire le Conseil des ministres qui tient ses réunions au palais », a-t-il expliqué avant de se poser la question de savoir pourquoi le budget 2019 n’est toujours pas arrivé au cabinet pour examen, à l’heure où le ministre des Finances n’en finit pas d’assurer qu’il a accompli son devoir en la matière. « Le président Aoun a relevé une question de principe. Il ne faut donc pas juger ses intentions », a poursuivi le proche de Baabda, tout en laissant entendre qu’une séance gouvernementale devrait, en principe, avoir lieu jeudi sous la présidence de Michel Aoun. « Il faudrait que cette réunion soit consacrée à l’étude du budget », a-t-il encore dit.
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« Régime présidentiel » ?
Mais envers et contre tous les efforts des proches de la présidence, les propos du chef de l’État ont poussé certains milieux politiques à déceler ce qu’ils perçoivent comme des « abus de pouvoir » de la part de Michel Aoun. C’est au moins ce point de vue que présente à L’OLJ Marwan Hamadé, député joumblattiste du Chouf. « Il s’agit d’un abus de pouvoir dans la mesure où l’on observe des tentatives de tout remettre à Baabda », a-t-il averti, avant d’insister sur le caractère parlementaire et non présidentiel du régime politique libanais. « Nous ne retournerons pas à un système présidentiel. Nous voulons préserver Taëf et la Constitution », a encore dit M. Hamadé.
Quoi qu’il en soit, le Premier ministre, Saad Hariri, s’est abstenu de répondre au président de la République, préférant souligner l’importance d’œuvrer pour la mise sur les rails des réformes et des projets prévus par la CEDRE. Lors d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes, hier, à la Maison du Centre, M. Hariri a déclaré ne pas vouloir polémiquer avec son partenaire au pouvoir. « Ce qui m’importe, c’est le résultat, à savoir un budget avec beaucoup de réformes, au profit de l’avenir de nos enfants », a souligné le Premier ministre, tout en affirmant « comprendre que tous les partis politiques voudraient élargir leurs bases populaires ».
À une question portant sur les obstacles entravant encore le vote du budget, Saad Hariri a répondu en expliquant que cela « est tributaire d’une entente élargie autour des réductions à prévoir et des mesures d’austérité à prendre ». « Nous veillons aux citoyens, à l’État et aux administrations, ainsi qu’à ceux qui y travaillent et nous voulons préserver leurs acquis. Personne ne veut arracher quoi que ce soit à personne. Mais l’important, c’est de préserver ce dont nous disposons et d’exécuter les projets de la CEDRE », a ajouté le Premier ministre.
À son tour, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, s’est abstenu de répondre à Michel Aoun. Cité par notre correspondante Hoda Chédid, il a assuré, à nouveau, qu’il est prêt à une discussion du budget en Conseil des ministres.
Geagea, Pharaon et la « mission difficile »
Entre-temps, nombreux sont les protagonistes qui ont pris fait et cause pour Saad Hariri et son équipe, en arguant de la difficulté d’établir un budget prévoyant des mesures impopulaires. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les propos tenus par le leader des Forces libanaises Samir Geagea à Bkerké à l’issue de la messe de Pâques. M. Geagea a rappelé qu’il est difficile d’établir cette loi des finances « parce que nous avons besoin d’un budget révolutionnaire », avant de poursuivre : « Je ne sais pas à quel point les protagonistes politiques sont prêts à adopter une telle loi, même si cela est indispensable pour l’avenir. »
Même son de cloche chez Michel Pharaon, ancien ministre et député de Beyrouth. Devant une délégation de la municipalité de Beyrouth et de notables de Rmeil, il a jugé « très difficile » la mission de Saad Hariri concernant le budget. « D’autant que la corruption se recoupe avec des intérêts politiques », a-t-il noté, soulignant que « les surenchères et les échanges d’accusations ne sont pas à même de résoudre la crise, à l’heure où il n’y a plus de primes financières et que la liquidité monétaire a diminué, à l’heure où l’État a manqué à ses échéances ».
Espérant que les réformes budgétaires suffiront pour freiner la crise financière, Michel Pharaon a mis en garde contre les retombées négatives de celle-ci sur les secteurs privé et public et s’est dit désolé de voir le Liban rater les opportunités de redressement, dont la conférence de Paris, à cause du blocage politique.
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LE PRESIDENT A DONC TROUVE LE RESPONSABLE: SAAD HARIRI CE N'EST CERTES PAS LE GENDRE QUI A LANCE CES FAMEUX FAUX 15% A RETIRE DE TOUT LE MONDE HEUREUSEMENT QUE M HARIRI EST AU DESSUS DE CETTE MELEE AVEC SA REPONSE Ce qui m’importe, c’est le résultat, à savoir un budget avec beaucoup de réformes, au profit de l’avenir de nos enfants », a souligné le Premier ministre, tout en affirmant « comprendre que tous les partis politiques voudraient élargir leurs bases populaires ». TOUT EST DIT C'EST LE GOUVERNEMENT QUE HB A IMPOSE AU PAYS AVEC L'ACCORD DU PRESIDENT ET DU PREMIER MINISTRE une derniere remarque: ce que le ministre des finances a dit au cours de l'emission " sar el wakat " est terrifiant a tout point de vue , et il a presente en Aoutt puis recement un amendement ,attendons la discussion finale pour juger du resultat
17 h 34, le 23 avril 2019