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À La Une - Liban

Craignant une baisse de leurs salaires, les fonctionnaires en grève manifestent à Beyrouth

"Tout ce qui circule jusqu'à présent au sujet d'une baisse (des salaires) et du budget n'est qu'un ensemble d'idées qui peuvent changer et qui ne sont pas contraignantes", affirme Ibrahim Kanaan dans une tentative de rassurer les protestataires.

Manifestation de quelque milliers de fonctionnaires mercredi 17 avril 2019 dans le centre-ville de Beyrouth. REUTERS/Mohamed Azakir

De nombreux fonctionnaires libanais étaient en grève mercredi dans plusieurs régions du pays et plusieurs milliers d'entre eux manifestaient à Beyrouth devant le Parlement réuni en séance législative, pour protester contre une éventuelle baisse de leurs salaires qui pourrait être prévue dans le budget de 2019 que l'Etat doit encore adopter.

L'Agence nationale d'information (Ani, officielle) a elle-même annoncé en fin de matinée se mettre en grève et ne couvrir que les informations relatives à ce sujet.

A Beyrouth, les fonctionnaires se sont rendus sur leurs lieux de travail mais ont refusé d'effectuer leurs tâches, selon une représentante des fonctionnaires interrogée par L'Orient-Le Jour. Les professeurs du public travaillant dans la capitale, eux, ont participé aux manifestations.

Selon l'ANI, les écoles et les administrations publiques étaient fermées à Nabatiyé, au Liban-Sud, de même que les établissements scolaires privés. Les municipalités et les fédérations de conseils municipaux ont également respecté la grève. De même pour les municipalités du littoral de Zahrani, ainsi qu'à Jezzine. A Marjeyoun, toujours au Liban-Sud, le mouvement de grève a été diversement suivi dans les administrations et les écoles publiques.

Au Liban-Nord, dans le Akkar, les écoles, instituts techniques et les administrations publiques étaient également en grève. Certains fonctionnaires se sont rendus sur leur lieu de travail mais refusent d'effectuer leurs tâches. Seul le tribunal de Halba est de service, uniquement pour les séances urgentes. Les employés de la compagnie qui gère les télécoms libanais, Ogero, étaient, eux, de service, de même que ceux d'Electricité du Liban à Halba et de l'Office des Eaux, ainsi que la municipalité de Halba. Toujours au Liban-Nord, dans le Koura, à Zghorta et à Becharré ainsi que dans le caza de Batroun, les fonctionnaires et les enseignants ont également respecté la grève.

A Tripoli, les fonctionnaires des administrations se sont mis en grève, en se rendant à leurs bureaux sans effectuer de tâches. Les employés des hôpitaux gouvernementaux de la capitale du Liban-Nord ont également cessé le travail.

Dans le Metn-Nord, les fonctionnaires dans l'administration, les établissements scolaires et les municipalités ont suivi le mouvement de grève.

Dans le Kesrouan, les écoles publiques se sont également mises en grève. Les fonctionnaires de la municipalité de Jounieh ont, eux aussi, répondu à l'appel à la grève, tout en étant présents dans leurs bureaux. Dans le caza de Jbeil, la situation était plus mitigée. Seuls les enseignants du public et du privé ont respecté la grève, alors que les fonctionnaires effectuaient leur travail normalement.

Dans le caza de Aley, les écoles et les administrations publiques ont massivement répondu à l'appel à la grève.



(Lire aussi : La tension sociale monte... avant même les mesures gouvernementales)



Des milliers de fonctionnaires dans la rue
Parallèlement, quelques milliers de fonctionnaires, notamment des enseignants, ont battu le pavé place Riad el-Solh, alors que se tenait la séance législative au Parlement.

"Ils veulent porter atteinte aux enseignants et à l'armée, ils veulent appauvrir la classe moyenne", affirme Elham Faraj, directrice de l'école secondaire publique de Bazourié, à Tyr, à L'Orient-Le Jour.

"Qu'ils aillent réclamer de l'argent aux requins de la finance, et non aux travailleurs à revenu limité", a de son côté déclaré à l'OLJ le secrétaire général du parti communiste libanais, Hanna Gharib. Il a en outre appelé à une grande marche entre le musée national et la place des Martyrs, à Beyrouth, à l'occasion de la fête du Travail le 1er mai.

"Nous haussons la voix car le gouvernement estime que la solution la plus facile est de porter atteinte au secteur public", a déclaré à l'ANI le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), Béchara Asmar. "Il y a de nombreuses mesures que le gouvernement doit prendre avant de toucher aux acquis (des fonctionnaires), notamment un panier de réformes qui ne portent pas atteinte au peuple libanais, mais le gouvernement ne se sent fort que face au maillon faible, mais nous allons leur montrer que les fonctionnaires ne seront plus ce maillon faible", a-t-il ajouté. "Les réformes doivent être discutées avec les instances concernées, c'est à dire la CGTL et les syndicats", a conclu Béchara Asmar.

Jusqu'à présent, le gouvernement n'a pas communiqué face aux rumeurs sur une baisse des salaires de la fonction publique. "Tout ce qui circule jusqu'à présent au sujet d'une baisse (des salaires) et du budget n'est qu'un ensemble d'idées qui peuvent changer et qui ne sont pas contraignantes, et n'équivaut même pas à des projets qui méritent d'être discutés ou pris en considération", a affirmé en matinée le député Ibrahim Kanaan, affilié au Courant patriotique libre de Gebran Bassil, dans une tentative de rassurer les protestataires.



(Lire aussi : « Qu’ils arrêtent de voler et tout ira bien »)



"Un budget différent des précédents"
Le ministre de la Défense, Elias Bou Saab, également affilié au CPL, a lui aussi tenté de calmer les esprits. Il a toutefois estimé qu'une réduction des dépenses de l'Etat était une "juste mesure". "La situation économique réclame un budget différent des précédents", a déclaré M. Bou Saab avant le début de la séance du Parlement.

"Les déclarations concernant le budget du ministère de la Défense ne sont que des paroles. Il n'y aura pas de budget pour l'armée libanaise sans l'approbation du ministère de la Défense et l'examen des détails de ce budget par le commandement militaire", a-t-il ajouté. Mardi, des militaires à la retraite avaient exprimé leur colère en manifestant dans la rue et en coupant brièvement certains axes routiers après une proposition du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, de réduire les salaires des fonctionnaires.


Samedi dernier, Gebran Bassil avait préconisé une réduction "momentanée" des salaires des fonctionnaires pour pouvoir remédier au déficit des finances publiques, enflammant ainsi les milieux politiques et les corps professionnels, qui ont crié au scandale. Cette annonce-surprise a suscité une cascade de réactions survoltées parmi ses pairs, mais aussi dans les milieux associatifs et les corps professionnels qui ont unanimement dénoncé une mesure "injuste et inadaptée".

Pour l’heure, ces mesures, qui selon certains médias auraient reçu l’aval du Premier ministre Saad Hariri et du président de la République Michel Aoun, n’ont "aucun fondement concret", à en croire des sources informées qui se sont confiées à L'Orient-Le Jour.



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commentaires (3)

le gendre lance une phrase pour tester la reaction des gens Il l'a vu Si il continue dans cette voix de vouloir que tous les politiciens accumulent de l'argent et que les moyennes classes et les pauvres payent pour cela il ne risqué pas d'etre elu par le peuple mais par la force de ceux que vous connaissez, comme son beau pere ( DIXIT MOUSSAWI ) IL Y A MILLE ET UNE SOLUTION POUR AVOIR DE L'ARGENT SANS TOUCHER AUX PAUVRES DIMINUTION DE LA TVA A 5% SUR LES PRODUITS DE PREMIERE NECESSITE ET AUGMENTATION DE LA TVA A 15% SUR LES ARTICLES COURRANT NON INDISPENSABLE ET AUGMENTATION DE LA TVA A 19% POUR LES SERVICES ET LES PRODUITS DE LUXE REPRENDRE EN MAIN LES DOUANES ET FAIRE RENTRER AU JOUR LE JOUR LES RENTREES AU TRESOR AVEC UNE LOI PUNISSANT DE 2 ANS DE PRISON SANS POSSIBILITE DE DIMINUTION A TOUT FONCTIONNAIRE ET IMPORTATEUR ET COMMISSAIRE EN DOUANE QUI A PARTICIPE A UNE CORRUPTION QUELCONQUE MEME S'IL S'AGIT D'UN DOLLAR PAYE POUR FAIRE ACTIVER UNE FORMALITE PLUS RAPIDEMENT LES RESULTATS NE SE FERONS PAS ATTENDRE CROYEZ MOI PAUVRE LIBAN DIRIGE PAR DES INCAPABLES QUI NE PENSENT QU'A EUX ET A AUCUNE SOLUTION POUR RESOUDRE LES PROBLEMES DU LIBAN MAIS QUI SONT TRES FORT A SOUTENIR DES PAYS ETRANGERS ET A VOULOIR POMPER LES CLASSES MOYENNES ET PAUVRES

LA VERITE

17 h 08, le 17 avril 2019

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • le gendre lance une phrase pour tester la reaction des gens Il l'a vu Si il continue dans cette voix de vouloir que tous les politiciens accumulent de l'argent et que les moyennes classes et les pauvres payent pour cela il ne risqué pas d'etre elu par le peuple mais par la force de ceux que vous connaissez, comme son beau pere ( DIXIT MOUSSAWI ) IL Y A MILLE ET UNE SOLUTION POUR AVOIR DE L'ARGENT SANS TOUCHER AUX PAUVRES DIMINUTION DE LA TVA A 5% SUR LES PRODUITS DE PREMIERE NECESSITE ET AUGMENTATION DE LA TVA A 15% SUR LES ARTICLES COURRANT NON INDISPENSABLE ET AUGMENTATION DE LA TVA A 19% POUR LES SERVICES ET LES PRODUITS DE LUXE REPRENDRE EN MAIN LES DOUANES ET FAIRE RENTRER AU JOUR LE JOUR LES RENTREES AU TRESOR AVEC UNE LOI PUNISSANT DE 2 ANS DE PRISON SANS POSSIBILITE DE DIMINUTION A TOUT FONCTIONNAIRE ET IMPORTATEUR ET COMMISSAIRE EN DOUANE QUI A PARTICIPE A UNE CORRUPTION QUELCONQUE MEME S'IL S'AGIT D'UN DOLLAR PAYE POUR FAIRE ACTIVER UNE FORMALITE PLUS RAPIDEMENT LES RESULTATS NE SE FERONS PAS ATTENDRE CROYEZ MOI PAUVRE LIBAN DIRIGE PAR DES INCAPABLES QUI NE PENSENT QU'A EUX ET A AUCUNE SOLUTION POUR RESOUDRE LES PROBLEMES DU LIBAN MAIS QUI SONT TRES FORT A SOUTENIR DES PAYS ETRANGERS ET A VOULOIR POMPER LES CLASSES MOYENNES ET PAUVRES

    LA VERITE

    17 h 08, le 17 avril 2019

  • IL Y A DEUX PILLULES AMERES POUR L,ASSAINISSEMENT DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU PAYS. L,UNE C,EST LA BAISSE DES SALAIRES, DES RETRAITES ET LA HAUSSE DE LA TVA ET LE PRIX DE VENTE DE CERTAINS PRODUITS. L,AUTRE C,EST LA DEVALUATION DE FACTO DE LA L.L. DE LOIN LA PLUS AMERE AVEC LA CHERETE DE LA VIE QU,ELLE ENTRAINE A TOUS LES STADES. QUELLE PILLULE FAUT-IL AVALER ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 14, le 17 avril 2019

  • C'est triste à dire , mais c'était soit les riches, mais comme il y a des lignes rouges sur les voleurs et corrompus de l'état des années 90-2000 , soit la masse des pauvres sans défense qui devraient être sacrifiés. L'état a choisi.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 48, le 17 avril 2019

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