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Liban - Développement durable

« Bike to Work Lebanon » : vers la démocratisation du vélo au Liban ?

À l’initiative de l’ONG The Chain Effect, plusieurs centaines de Libanais pédaleront, demain, pour se rendre sur leur lieu de travail.

Imaginez un instant le cœur de Beyrouth débarrassé de ses automobiles nerveuses et bruyantes. Le sifflement d’un cycliste, nez au vent, serait audible depuis les terrasses des cafés, embaumées par la seule fumée des narguilés. Un rêve insensé ? C’est en tout cas celui auquel veulent croire les organisateurs de « Bike to Work Lebanon » qui se tient demain pour la troisième année consécutive. À cette occasion, les Libanais sont invités à se mettre en selle pour rejoindre leur lieu de travail. Un moyen de rendre ses lettres de noblesse à un mode de transport aux multiples qualités, dont l’essor reste toutefois conditionné par la mise en place de voies cyclables par les pouvoirs publics.

L’association The Chain Effect, à l’origine de cette initiative, n’en est pas à son coup d’essai. L’ONG, qui œuvre quotidiennement pour redorer le blason de la bicyclette à travers des interventions dans l’espace public ou des ateliers, souhaitait pour cette année passer à la vitesse supérieure. À Beyrouth, la municipalité sécurisera ainsi douze kilomètres de pistes cyclables éphémères pour s’essayer en toute sécurité à la petite reine – contre seulement trois l’an dernier. Aux franges de la capitale, trois parkings-relais permettront aux périurbains de garer leur voiture pour terminer leur trajet quotidien les mains sur un guidon.

L’enjeu pour les promoteurs de la manifestation est avant tout d’amorcer un changement dans les mentalités, en donnant à voir les nombreux avantages qu’offre la bicyclette. « Nous souhaitons montrer que le vélo peut être un mode de déplacement à part entière, qui n’est pas uniquement réservé au sport », explique Elena Haddad, cofondatrice de The Chain Effect. L’émergence des mobilités douces semble plus urgente que jamais à Beyrouth, où 600 000 véhicules sont comptabilisés chaque jour avec leur lot d’impacts sanitaires et économiques. « Beyrouth est la 6e ville la plus polluée au monde et cela est majoritairement dû aux générateurs et aux voitures », relève l’ambassadrice suisse Monika Schmutz Kirgöz, dont la chancellerie soutient financièrement le projet aux côtés de l’Université Libano-Américaine (LAU).

Face à l’inaction des autorités, ce sont surtout les acteurs de la société civile qui se sont mobilisés pour mettre sur pied la manifestation. Sous la houlette de The Chain Effect, une dizaine de magasins de location et de vente spécialisés fourniront gratuitement les bicyclettes aux participants inscrits à Beyrouth, Batroun, Tripoli et Kaslik. Plusieurs enseignes de restauration et des cafés offriront également un en-cas gratuit à tous les cyclistes. Le ministère de l’Environnement, bien que parrain de l’opération, n’a pas mis de son côté la main au portefeuille. « Ce sont les Libanais qui doivent recevoir les lauriers car ce sont eux qui s’engagent », fait remarquer Monika Schmutz Kirgöz.

Le changement attendu ne pourra toutefois se faire sans l’action de la classe dirigeante libanaise. Plusieurs d’entre eux, dont le ministre de l’Environnement Fadi Jreissati et le président du conseil municipal de Beyrouth, Jamal Itani, pédaleront demain en soutien symbolique à l’initiative. Faut-il y déceler un début de prise de conscience ? « Nous aimerions voir les autorités mettre en place un vrai plan en faveur du transport durable, et pas seulement soutenir des ONG sur des événements ponctuels », espère Elena Haddad. Communicant habile, Jamal Itani a déjà fait savoir qu’il révélera demain une « annonce spéciale » en lien avec les mobilités durables. Celle-ci pourrait porter sur le projet « Liaison douce », qui devait notamment aboutir à la création de pistes cyclables rue de Damas et qui pédale toujours dans la semoule plus de dix ans après son lancement.


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commentaires (3)

LE LIBANAIS EN VELO CONTRAIREMENT A TOUS LES AUTRES PEUPLES DU MONDE SE CONSIDERE AMOINDRI. IL ACHETERA UNE VELO MAIS ROULERA TOUJOURS AVEC SA VOITURE.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 12, le 16 avril 2019

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Commentaires (3)

  • LE LIBANAIS EN VELO CONTRAIREMENT A TOUS LES AUTRES PEUPLES DU MONDE SE CONSIDERE AMOINDRI. IL ACHETERA UNE VELO MAIS ROULERA TOUJOURS AVEC SA VOITURE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 12, le 16 avril 2019

  • Bonne initiative ...

    Stes David

    08 h 44, le 16 avril 2019

  • Magnifique projet ! A encourager vivement !

    Marie-Hélène

    05 h 47, le 16 avril 2019

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