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À La Une - Liban

Retour des réfugiés : Bassil appelle à coopérer avec la Syrie et la communauté internationale

Le chef de la diplomatie libanaise prévient que "tout projet de distribuer des aides ou des prêts" encourageant une implantation des réfugiés au pays du Cèdre fera l'objet d'une plainte devant les instances internationales.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, au Parlement, à Beyrouth, le 2 avril 2019. Photo tirée du compte Flickr du Parlement

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a appelé mardi l'Exécutif à mettre sur pied une "politique gouvernementale claire" pour le retour des réfugiés syriens installés au Liban, insistant sur l'importance d'une coopération tripartite avec la communauté internationale et la Syrie, alors que la question d'une normalisation des relations avec la Syrie divise la classe politique libanaise. 

"La question du retour des déplacés crée des dissensions en ce qui concerne la façon d'organiser ce retour", a souligné M. Bassil lors d'une conférence de presse tenue au siège du Parlement, où il a rencontré les députés de la commission parlementaires pour les Affaires étrangères. Il a dans ce cadre invité les responsables à "appliquer la loi libanaise et coopérer avec la communauté internationale et le gouvernement syrien, sans exclure aucune de ces parties". "Le retour des réfugiés ne peut être assuré que via une politique gouvernementale libanaise claire, dont le titre ne serait pas de +résoudre+ la question des déplacements mais d'assurer le retour des Syriens dans leur pays", a affirmé M. Bassil. Il a appelé le Conseil des ministres à "respecter tous les engagements internes et extérieurs" à ce sujet.



(Lire aussi : Au Liban, plus de 90% des familles de réfugiés syriens en état d'insécurité alimentaire, selon l'ONU)



Plaintes devant les instances internationales
"La commission parlementaire pour les Affaires étrangères a soutenu et recommandé une adoption de la feuille de route pour les déplacés, qui aurait dû être adoptée depuis 2015, ce qui a été empêché par des querelles politiques", a-t-il ajouté.

Le ministre a demandé à la communauté internationale de fournir des aides "pour le retour des Syriens et non pas pour qu'ils restent" au Liban. Il a prévenu que "tout projet de distribuer des aides ou des prêts" encourageant une implantation des réfugiés au pays du Cèdre ferait l'objet d'une plainte devant les instances internationales. 

Le Liban accueille près d’un million de réfugiés syriens, et la question de leur retour fait polémique sur la scène politique libanaise. Certains responsables appellent à organiser le retour de ces réfugiés vers la Syrie, estimant que le pays quasi-entièrement reconquis par les forces du régime est désormais "sûr". D'autres calquent leur point de vue sur celui de la communauté internationale et appellent à un règlement politique du conflit avant d'assurer ce retour.

Dans son discours lors du 30e sommet de la Ligue arabe à Tunis, dimanche, le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, s'était dit "extrêmement inquiet de l'insistance de la communauté internationale à garder" les réfugiés syriens au Liban et "préoccupé quant à "l'usage du terme +retour volontaire+, et par l'insistance de la communauté internationale à lier le retour des réfugiés à une solution politique en Syrie, voire même à donner la priorité à cette solution politique, alors que nous savons tous qu'elle peut prendre un temps indéfini". "C'est à se demander si la communauté internationale n'essaye pas de +prendre en otages+ les réfugiés syriens afin de les utiliser comme moyen de pression à la fois en Syrie et au Liban pour imposer des solutions programmées ?", avait-il insisté. 

La semaine dernière, à l'issue de sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine à Moscou, le président Aoun avait toutefois concédé, dans un communiqué conjoint, que le retour des réfugiés était lié à la création de "conditions favorables" en Syrie, notamment sur les plans économique et social.


 

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Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a appelé mardi l'Exécutif à mettre sur pied une "politique gouvernementale claire" pour le retour des réfugiés syriens installés au Liban, insistant sur l'importance d'une coopération tripartite avec la communauté internationale et la Syrie, alors que la question d'une normalisation des relations avec la Syrie divise la classe...

commentaires (4)

La Syrie et ses alliés pratiquent la politique de "remplacement" afin d'expédier les sunnites syriens chez tout le monde pour les remplacer par des Alaouites ou similaires. Une seule solution s'impose, le recours au Conseil de Sécurité de l'ONU dès demain matin. Winston Churchill avait dit en 1940 : Je suis prêt à coopérer avec le diable pour sauver mon pays.

Un Libanais

20 h 00, le 02 avril 2019

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Commentaires (4)

  • La Syrie et ses alliés pratiquent la politique de "remplacement" afin d'expédier les sunnites syriens chez tout le monde pour les remplacer par des Alaouites ou similaires. Une seule solution s'impose, le recours au Conseil de Sécurité de l'ONU dès demain matin. Winston Churchill avait dit en 1940 : Je suis prêt à coopérer avec le diable pour sauver mon pays.

    Un Libanais

    20 h 00, le 02 avril 2019

  • LE REGIME SYRIEN COOPERERA EN PAROLES. ILS NE VEULENT PAS LE RETOUR DES MILLIONS QUI ONT FUI LEUR PAYS A CAUSE DU REGIME ET BIEN AVANT L,APPARITION DES ORGANISATIONS TERRORISTES QUI ONT COMMENCE AVEC LA SORTIE DES PRISONS SYRIENNES DES 2 A 3000 TERRORISTES LACHES PAR LE REGIME.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 32, le 02 avril 2019

  • Souhaitons lui succès , avant de le condamner . le monde réussit aux audacieux , jamais aux lâches .

    FRIK-A-FRAK

    18 h 27, le 02 avril 2019

  • Une chose reste incompréhensible pour nous...Gebran Bassil qui rencontre pas mal de "grands" de ce monde...comment se fait-il qu'il ne va pas, tout simplement, rencontrer le "grand" de Damas, pour discuter avec lui de ce retour "des réfugiés syriens", donc de ses propres citoyens, dans leur pays, la Syrie ? Depuis combien de temps, Gebran Bassil et son beau-papa appellent-ils...pour ne pas dire crient dans le désert...dans tous les rassemblements internationaux à règler ce problème...sans recevoir de réponse ??? Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 13, le 02 avril 2019

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