La liste présidée par l’ancien député Nehmetallah Abi Nasr a été élue au grand complet. Photo ANI
La liste conduite par l’ancien député Nehmetallah Abi Nasr et appuyée notamment par le Courant patriotique libre et les Forces libanaises, a remporté samedi les élections du nouveau conseil exécutif de la Ligue maronite en gagnant tous les sièges, face à une autre liste bénéficiant d’appuis venus du courant du Futur et des Kataëb.
Voici, par ordre décroissant des voix obtenues, la liste des candidats élus, sachant que le président et le vice-président de la Ligue maronite sont élus indépendamment des candidats membres :
Président et vice-président : Nehmetallah Abi Nasr (président, 357 voix) Mtanios Khalil Halabi (vice-président, 339 voix).
Membres : Sylvie Édouard Dagher Fadlallah (409), Cendrella Samir Abou Fayad Sakr (399), Nada Issam Abdel Sater Abou Samra (392), Georges Ibrahim Hage (388), Dory Jihad Sakr (379), Karim Henri Torbey (377), Tony Rameh Menhem (371), Ibrahim Sejaan Jabbour (369), Abdo Roumanos Gergès ( 367), Nabil Antoine Karam (366), Richard Fawzi Rouhana Féghali (365), Joseph Élias Nehmé (354), Joseph Émile Kreiker (351), Massaad Kabalan Farès (340), Raymond Nicolas Azar (339).
En comparaison, la tête de la liste adverse, Ghassan Khoury, a obtenu 240 voix, et le meilleur score parmi les candidats membres a été réalisé par Noha Sélim Chartouni, avec 281 voix.
Des 742 membres ayant réglé leurs cotisations, 625 ont exercé leur droit de vote, soit 85 % du collège électoral.
(Lire aussi : Nehmetallah Abi Nasr veut donner à la Ligue maronite une nouvelle jeunesse)
Critique et controverse
À l’issue du vote, le président sortant de la Ligue maronite, Antoine Klimos, s’est félicité du « climat démocratique qui a présidé au scrutin, dominé par le sentiment de fraternité et de concurrence loyale ». M. Klimos a par ailleurs souligné l’importance d’une institution qui figure « parmi les plus importantes de la communauté laïque » maronite, souhaitant que le nouveau Conseil se montre fidèle aux « constantes maronites », notamment sur le dossiers des réfugiés syriens, de la lutte anticorruption et de la défense de la présence chrétienne au sein de l’administration.
Curieusement, M. Khoury s’est plaint dans un communiqué d’une tentative de priver le scrutin de samedi de son contenu démocratique. « Nous avons été surpris de voir se former des blocs de votants qui ont cherché à transformer le scrutin en une élection d’office, s’est-il plaint, alors que, par notre participation, nous avions cherché à sortir la Ligue de cette logique. » M. Khoury a par ailleurs remercié pour leur confiance ceux qui ont voté pour lui.
Signalons pour finir que Nehmetallah Abi Nasr a été en butte à de féroces critiques, samedi en cours de journée, pour avoir affirmé que « les maronites purs et durs se trouvent dans les régions de Jbeil, du Kesrouan, du Batroun et du Metn ». Ces propos ont soulevé un tollé dans les cercles maronites représentant ce qu’on considère comme « les maronites des confins » (atraf), et le député Hadi Hobeiche (Akkar) lui a même demande de s’excuser. M. Abi Nasr devait protester énergiquement contre cette interprétation qu’il a jugée « déformée et malintentionnée » de ses propos. Il a fait valoir que beaucoup de ses colistiers venaient des régions éloignées du « pays chrétien », qu’il considère pourtant comme étant le centre de gravité démographique de la présence maronite au Liban.
Pour mémoire
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commentaires (5)
Si le maronite kesrouanais était plus pur et plus dur que les autres maronites du Sud, du Akkar ou de la Békaa, il ne permettrait pas à des "gharibs" (étrangers) l'un venu de Haret-Hreik, l'autre de Batroun pour se faire élire facilement au Kesrouan qu'ils considèrent comme un tremplin pour accéder à Baabda.
Un Libanais
16 h 19, le 18 mars 2019