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Liban - Communautés

Nehmetallah Abi Nasr veut donner à la Ligue maronite une nouvelle jeunesse

Fort de l’appui du CPL et des FL, l’ancien parlementaire a augmenté ses chances de succès dans un scrutin prévu samedi.

Les membres de la liste Abi Nasr au complet.

Aller de l’avant, dans la fidélité aux principes. Tel est le programme que l’ancien député Nehmetallah Abi Nasr a établi pour le mandat de trois ans qu’il brigue, à la tête d’une liste complète de 15 membres, comme nouveau président de la Ligue maronite. La liste, qui a reçue l’appellation « Authenticité et renouveau », affronte une seconde liste complète présidée par Ghassan Joseph Khoury et un outsider. Les élections sont prévues samedi 16 mars. Une liste dont les chances de succès ont encore augmenté, avec l’appui que lui a apporté mardi le Courant patriotique libre, après celui qu’elle avait reçu la veille de la part des Forces libanaises.

Dans une conférence de presse tenue hier à l’hôtel Le Gabriel, en présence des membres de sa liste, M. Abi Nasr s’est promis de donner une nouvelle jeunesse à une institution qui entre dans sa 67e année (elle a été fondée en 1952), avec pour mission de maintenir le lien entre les maronites au Liban et à l’étranger, et de promouvoir un Liban indépendant, pluraliste et démocratique, en étroite coordination avec le siège patriarcal maronite de Bkerké.


(Lire aussi : Pour une bataille électorale fair-play à la Ligue maronite)

Le devoir appelle

« Dans trois jours (samedi 16 mars), le devoir nous appelle à élire un nouveau conseil exécutif de la Ligue maronite. Certes, le collège électoral compte 742 membres, mais les personnes concernées par ces élections ce sont tous les maronites du Liban et de la diaspora », a commencé par dire M. Abi Nasr.

L’ancien parlementaire s’est ensuite employé à souligner l’actualité de la mission de la Ligue maronite, celle de défendre les options nationales du Liban à un tournant crucial de l’histoire de la région.

« Je suis le fils de cette institution, à laquelle j’ai adhéré en 1974, a dit M. Abi Nasr, qui s’est engagé devant le patriarche maronite à préserver le rôle de la Ligue comme centre de communication, de dialogue et d’interaction de la diversité maronite », et à lutter contre « les divisions internes » au sein de la communauté.

« Nous allons nous efforcer de faire de la Ligue une institution fondée sur la connaissance, l’efficacité, la compétence et la transparence dans l’exercice de ses fonctions (…) une institution qui se penche sur les affaires politiques et nationales, sans pour autant être un parti, mais une conscience communautaire. »

« Nous sommes convaincus, a dit M. Abi Nasr, que la place distincte occupée par le Liban en Orient est liée à la présence des chrétiens. Ils sont un gage de diversité et d’unité. Le Liban ne connaîtra pas la stabilité si le partenariat (islamo-chrétien) est inachevé ou si l’équilibre national est compromis. Le Liban ne peut pas se reposer, si les chrétiens en général et les fondateurs maronites en particulier sont mal à l’aise dans leur patrie première et définitive (…) absents des centres de décision nationale ; si une fraction accapare plus qu’elle n’y a droit, au risque d’ébranler la structure nationale libanaise, seule justification de son existence. »

Dans le combat pour « le rééquilibrage du partenariat au sein de l’État, institutions, administration et projets, nous sommes aux côtés du chef de l’État », a lancé l’ancien député, ex-membre du groupe parlementaire du CPL. « Nous n’accepterons aucune hégémonie d’une fraction sur une autre, ni aucun comportement distinguant les Libanais dans la collecte des ressources de l’État et les dépenses entre régions. Nous n’accepterons aucune entorse au principe de l’égalité des Libanais en droits et en devoirs », a-t-il ajouté.


(Lire aussi : Ligue maronite : deux listes complètes et un outsider en concurrence)


La parité réelle

« Jusqu’à ce que le système politique change et que nous passions à un État civil laïc, nous voulons la parité réelle, tant qualitative que quantitative, dans les départements, les institutions et les fonctions de l’État », a-t-il insisté, non sans reconnaître que « les chrétiens et les maronites en particulier se sont éloignés de l’État, et nous devons nous efforcer de les réconcilier avec eux-mêmes et avec l’État, et les encourager à s’y engager ».

M. Abi Nasr a ensuite endossé « la lutte contre la corruption et les corrompus, indépendamment de leurs appartenances communautaires ».

« La Ligue maronite n’hésitera plus, en raison de son statut et de ses intérêts, à faire opposition aux décrets et décisions publiés par les autorités s’ils contredisent les intérêts de la communauté maronite » , a affirmé M. Abi Nasr, se référant à la décision du Conseil d’État de 2003 (n° 484 du 7/5/2003) dans laquelle il avait accepté le recours de la Ligue maronite contre le décret contesté et déséquilibré de 1994 (5247/94) accordant la nationalité libanaise à des dizaines de milliers d’étrangers. Parmi les raisons invoquées, la naturalisation anticonstitutionnelle de Palestiniens, la naturalisation illégale ou frauduleuse de beaucoup d’autres personnes et le déséquilibre démographique et confessionnel qui en découle. Car cette décision faisant jurisprudence lui a reconnu qualité pour présenter d’autres recours du même type.

Par ailleurs, l’ancien parlementaire a affirmé qu’il appuie la politique de rapatriement des réfugiés syriens du chef de l’État, conscient que « pour chaque non-Libanais résidant et s’installant au Liban, un Libanais s’en va, car la capacité d’absorption du pays est limitée ».


Achat de terre et spéculation foncière

Sur un autre plan, M. Abi Nasr s’est engagé à prendre à cœur les droits au logement, à l’hospitalisation et à l’éducation de tous les Libanais. En particulier, il a promis que la Ligue maronite « développera un plan d’action clair pour assurer la pérennité des écoles catholiques et pour qu’elles restent accessibles à tous », tout en encourageant l’État à développer l’école publique, « base de l’éducation gratuite ».

L’ancien député a défendu les droits politiques des Libanais dans le monde, qui comprennent « les droits de vote et de candidature, ainsi que le droit de recouvrement de leur nationalité ».

Il a mis en garde contre le détournement, à des fins de spéculation foncière, des biens-fonds achetés par des non-Libanais, exigeant que les projets ayant justifié des achats (hôtel, usine, complexe touristique, etc.) soient exécutés dans le délai de cinq ans prévu par la loi et qu’une prolongation d’un maximum de cinq autres années soit éventuellement accordée, faute de quoi, si le projet n’a toujours pas été exécuté, le bien-fonds reviendrait à l’État qui pourra le vendre et rembourser son montant à l’acheteur initial.


Proclamation du Grand Liban

Enfin, M. Abi Nasr a affirmé que sa Ligue militerait pour une commémoration digne du centenaire de la proclamation du Grand Liban (1920), un projet activement préparé par les cercles de la présidence, mais dont certains contestent le caractère rassembleur. Il a également demandé la proclamation d’une Journée du souvenir de la grande famine, de 1915-1917. « Nous sommes les descendants de ceux qui ont survécu et résisté », a-t-il dit, rappelant que cette famine a décimé un tiers de la population du Mont-Liban et poussé à l’immigration un autre tiers.

Enfin, pour transformer la Ligue maronite en institution « inspirant confiance et attractivité pour les jeunes », M. Abi Nasr a promis d’en amender le règlement intérieur afin de rendre son budget indépendant des revenus des cotisations. Il s’est engagé par la même occasion à travailler main dans la main avec « toutes les institutions et associations, maronites ou autres, qui croient dans le Liban patrie définitive ».



Pour mémoire

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