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Liban - Conférence internationale

À Bruxelles, Hariri appelle à faire pression sur le régime syrien pour le retour des réfugiés

Les engagements globaux pris par les bailleurs de fonds s’élèvent à sept milliards de dollars, selon la Commission européenne, coprésidente de la réunion avec l’ONU.

Hier à Bruxelles, l'envoyé spécial pour la Syrie Geir Pedersen, le sous-secrétaire de l'ONU pour les Affaires humanitaires Mark Lowcock, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini et le Premier ministre libanais Saad Hariri. Emmanuel Dunand/AFP

Les engagements pris par la communauté internationale au cours de la conférence des donateurs organisée à Bruxelles en faveur de la Syrie, « Soutien à l’avenir de la Syrie et de la région », représentent au total sept milliards de dollars, a annoncé la Commission européenne, coprésidente de la réunion avec l’ONU, au terme des assises à l’ouverture desquelles le Premier ministre, Saad Hariri, avait appelé les pays donateurs à accroître leur aide au Liban, en soulignant que Beyrouth ne pouvait plus continuer à gérer cette crise comme cela se faisait jusqu’ici. On ignore cependant le montant de l’enveloppe qui sera alloué au pays du Cèdre. Beyrouth réclame 2,6 milliards de dollars. Le commissaire européen Christos Styliannidès, qui a fait part du chiffre global auquel la communauté internationale a souscrit, a pour sa part souligné que « l’aide seule ne peut remédier à la crise syrienne ».


(Lire aussi : Quand le retour en Syrie vire au cauchemar)


« Les besoins restent importants »

Devant les journalistes qui le pressaient de questions à son arrivée à la conférence, mais aussi à l’issue de son discours, M. Hariri a surtout demandé à la communauté internationale de faire pression sur le régime du président syrien Bachar el-Assad pour faciliter le retour des réfugiés. « Le Liban assume ses responsabilités humanitaires, mais nous souhaitons la fin de l’exode syrien car cela constitue un lourd fardeau pour le Liban », a dit M. Hariri aux journalistes. « Nous souhaitons la fin (du conflit) en Syrie et que tous les déplacés rentrent chez eux. La meilleure solution à la crise est le retour de ces déplacés. C’est pour cela qu’il faut faire pression sur le régime en Syrie pour permettre le retour des déplacés, car il n’est pas normal qu’il y ait 10 millions de déplacés en dehors de la Syrie », a insisté le Premier ministre.

« La communauté internationale doit savoir que le Liban ne peut plus continuer comme il le faisait auparavant et qu’elle doit s’acquitter des montants que nous avons réclamés car il ne s’agit pas d’un luxe, mais d’une crise de grande ampleur qui touche notre pays, il s’agit d’un million et demi de déplacés sur notre territoire. Il faut traiter cette question avec le plus grand degré de responsabilité », a encore dit M. Hariri.

Prié de dire si l’initiative russe pour le retour des réfugiés syriens présents au Liban et qui tarde à se concrétiser est toujours d’actualité, M. Hariri a répondu : « Si Dieu le veut, oui. Nous restons engagés (à appliquer) cette initiative. » Interrogé enfin sur une possible réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe, après la suspension de sa participation en 2011, M. Hariri a estimé que « c’est une décision que seule la Ligue arabe peut prendre. Le Liban respectera cette décision, mais il ne revient pas au Liban de décider de cela ».

Plus tard dans son discours, M. Hariri a insisté sur l’importance du soutien financier au pays du Cèdre, non sans avoir auparavant dressé un tableau succinct de la situation économique locale. « Mon gouvernement est pleinement conscient de la nécessité de procéder à des réformes fiscales, structurelles et sectorielles pour relancer l’économie, créer des emplois et améliorer les ratios du déficit et de la dette. Il devra prendre des décisions difficiles dans les prochaines semaines pour réduire les dépenses. Par conséquent, très clairement et franchement, aucun financement supplémentaire ne sera alloué dans le budget de 2019 ni dans les budgets ultérieurs pour répondre aux besoins humanitaires des déplacés », a-t-il averti, en faisant remarquer que la crise des réfugiés « exacerbe à court terme les défis économiques et sociaux existants ». « Les besoins restent importants et la compétition sur de rares emplois et ressources a soumis les relations entre les communautés d’accueil et les déplacés à de graves tensions », a souligné M. Hariri.


(Lire aussi : Réfugiés syriens : À Bruxelles, les ONG donnent de la voix pour « que les calculs politiques ne prennent pas le dessus »)


« Le Liban a tenu ses engagements »

« Le Liban a tenu ses engagements à l’issue de la conférence (précédente) de Bruxelles II, et cela grâce à la communauté internationale, ainsi qu’aux institutions et à la société civile libanaises. Nous devons assurer les financements nécessaires pour appliquer le plan libanais de réponse à la crise et nous réclamons pour cela 2,6 milliards de dollars. Il faut assurer la stabilité des projets à long terme », a plaidé le chef du gouvernement qui a réclamé « des engagements pluriannuels, un accroissement du soutien fourni aux communautés d’accueil ainsi qu’un développement des systèmes de protection sociale au Liban ».

Il a dans le même temps plaidé vigoureusement pour un retour des réfugiés chez eux. « Mon gouvernement reste engagé à travailler avec les agences de l’ONU dans le cadre de toute initiative qui assure un retour sécurisé des déplacés syriens, notamment l’initiative russe », a-t-il fait savoir.

« Au moment où le Liban et la région font face à de nombreux défis, il ne faut pas oublier que la seule solution à la crise des déplacés (syriens) est le retour sécurisé dans leur pays, en vertu des conventions internationales », a insisté Saad Hariri.



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