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À La Une - Liban

Réfugiés syriens : "C'est le Premier ministre qui représente le Liban à Bruxelles", tranche Hariri

Le président Aoun demande l'aide de l'UE pour le rapatriement des réfugiés syriens présents au Liban.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, le 12 mars 2019 au palais présidentiel de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le chef du gouvernement libanais Saad Hariri a affirmé mardi, depuis le palais de Baabda, que "c'est le Premier ministre qui représente le Liban" à la conférence de Bruxelles III qui s'est ouverte dans la journée, suite à la protestation du ministre d’État des Affaires des Réfugiés, Saleh Gharib, qui n'y a pas été convié.

"Le Premier ministre représente le Liban. Il y a beaucoup de remue-ménage sur ce sujet", a-t-il affirmé à l'issue d'un entretien avec le président Michel Aoun.

"A Bruxelles, je vais discuter du développement de la position du Liban sur le retour des réfugiés syriens", a déclaré le Premier ministre lors d'un point presse. "Nous aurons une vraie opportunité de parler avec les responsables concernés dans ce dossier", a-t-il ajouté. "Nous allons à Bruxelles car nous souhaitons que les réfugiés syriens reviennent dans leur pays mais il y a une réalité avec laquelle nous devons traiter. Ils sont présents chez nous. Il faut les aider et aider ceux qui les accueillent", a affirmé M. Hariri.

La conférence de Bruxelles III de "Soutien à l’avenir de la Syrie et de la région" organisée conjointement par l'UE et l'ONU s'est ouverte dans la journée et s'étalera sur trois jours. M. Hariri doit s'exprimer jeudi.

Auparavant dans la journée, le président Aoun avait demandé à la France et à l'Union européenne d'aider le Liban à faire rapatrier les réfugiés syriens installés sur son sol.

"Nous aimerions que la France et l'Europe nous aident à faire rentrer chez eux les déplacés, d'autant que les rapports qui nous parviennent indiquent que ceux qui sont revenus chez eux vivent dans des conditions rassurantes", a déclaré le chef de l’État qui recevait à Baabda une délégation de députés français. "L'expérience des années 1970 a consolidé dans l'esprit des Libanais l'importance du dialogue et contribué à éloigner le Liban de l'embrasement régional", a-t-il ajouté.

Le Liban accueille près d’un million de réfugiés syriens, et la question de leur retour divise les responsables libanais, certains dont le président Aoun appelant à organiser leur retour sans tarder, estimant que le pays quasi-entièrement reconquis par les forces du régime est désormais "sûr". D'autres responsables calquent leur point de vue sur celui de la communauté internationale et appellent à un règlement politique du conflit avant d'assurer ce retour.

C'est le cas des Forces libanaises qui sont représentées au sein du gouvernement du Premier ministre Saad Hariri. "Il n'y a toujours pas de politique commune sur ce dossier, mais des feuilles de route, des idées et des approches différentes", a estimé le vice-Premier ministre Ghassan Hasbani (FL) ."Certaines parties estiment que la communauté internationale n'est pas un facilitateur car, selon elles, cette dernière n'aide pas le Liban à mettre en place des mécanismes opérationnels en faveur d'un retour volontaire. D'autres estiment que la communauté internationale constitue une couverture pour toutes les solutions envisageables", a-t-il déclaré. "D'autres encore affirment leur attachement à un dialogue avec le régime syrien, alors que la plupart des réfugiés encore présents ont peur de revenir", a-t-il poursuivi.

La tenue de la conférence de Bruxelles III a accentué les divisions, surtout que le ministre d’État pour les Affaires des réfugiés Saleh Gharib (un druze prosyrien) a exprimé son mécontentement de ne pas avoir été invité à la cette conférence. Il pourrait cependant y être convié à la dernière minute. "Les invitations adressées à plusieurs ministres libanais pour participer à la conférence de Bruxelles ont été lancées par la communauté internationale", a déclaré M. Hasbani. M. Hariri doit présider la délégation libanaise, alors que les ministres de l’Éducation, Akram Chehayeb (PSP), et des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian (FL), ont été invités par l'UE pour participer à des réunions préparatoires.

M. Kouyoumjian a indiqué sur Twitter qu'il se trouvait à Bruxelles "pour le Liban et pour confirmer la présence de ce pays sur les scènes européenne et internationale". "L'intérêt supérieur du Liban est notre obsession. Le retour des déplacés syriens dans leur pays et l'aide aux hôtes libanais de ces déplacés sont nos priorités", a ajouté le ministre. "Que les porte-voix du régime syrien et de ses alliés se taisent. Si le régime syrien voulait vraiment le retour des déplacés, ils seraient rentrés en quelques semaines", a-t-il conclu.


"On va pousser le plus possible pour obtenir de l’aide pour Liban, en tant que communautés hôtes car toutes nos infrastructures sont affectées par la présence des déplacés syriens : nos écoles, nos hôpitaux, nos infrastructures électriques et hydrauliques. Nous allons demander du soutien", a déclaré M. Kouyoumjian à notre envoyée spéciale à Bruxelles, Anne Ilcinkas.

"Nous voulons aussi demander à la communauté internationale d’accentuer sa pression sur le régime syrien pour qu’il facilite leur retour. Le régime syrien peut prendre certaines mesures, s’il veut leur retour, il doit montrer sa bonne volonté", a ajouté le ministre libanais. "Même la communauté internationale, les Nations unies, sont prêtes à aider les Syriens à l’intérieur de la Syrie. Pourquoi le régime syrien ne commence-t-il pas à leur montrer que les déplacés qui retournent en Syrie ne seront pas affectés, mis en prison, torturés? Le régime doit le faire pour faciliter leur retour. Le retour des Syriens est une matière de surenchère politique maintenant au Liban. C'est au gouvernement libanais de mette ce dossier sur la table et pas aux partis politiques", a-t-il dit.

Saad Hariri doit s'exprimer jeudi au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères dans le cadre de cette conférence, alors que des réunions préparatoires se tiennent mardi et mercredi. La réunion a pour objectif d’apporter des réponses à la crise des réfugiés syriens, notamment en matière d’éducation, de protection, de santé, de moyens de subsistance et de transparence dans la répartition des aides. "Le Premier ministre va représenter l'ensemble des Libanais lors de la conférence et présenter la politique générale du Liban sur le dossier" des réfugiés syriens, a déclaré M. Hasbani.


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Le chef du gouvernement libanais Saad Hariri a affirmé mardi, depuis le palais de Baabda, que "c'est le Premier ministre qui représente le Liban" à la conférence de Bruxelles III qui s'est ouverte dans la journée, suite à la protestation du ministre d’État des Affaires des Réfugiés, Saleh Gharib, qui n'y a pas été convié. "Le Premier ministre représente le Liban. Il y a...

commentaires (16)

Fais comme tu le sens Saad , mais fais de sorte que ces réfugiés victimes de la lâche agression sur leur pays rentrent chez eux sous la gouvernance du HÉROS BASHAR EL ASSAD. Sinon tu perds ton temps et celui du Liban. Celui des vrais partisans du LIBAN D'ABORD.

FRIK-A-FRAK

23 h 16, le 12 mars 2019

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Commentaires (16)

  • Fais comme tu le sens Saad , mais fais de sorte que ces réfugiés victimes de la lâche agression sur leur pays rentrent chez eux sous la gouvernance du HÉROS BASHAR EL ASSAD. Sinon tu perds ton temps et celui du Liban. Celui des vrais partisans du LIBAN D'ABORD.

    FRIK-A-FRAK

    23 h 16, le 12 mars 2019

  • Exact , ils ne sont pas venus de leur plein gre ..... ils ont ete chasses de leur plein gre

    Rossignol

    23 h 14, le 12 mars 2019

  • Quelques pistes de réflexion ! 1- les réfugiés syriens en Europe ou en Amérique, Canada etc, ne rentreront jamais de la vie chez eux. Une fois qu'ils ont trouvé un travail et leurs enfants une école leur destin est scellé. L'Europe n'a jamais renvoyé les réfugiés chez eux (quelque soit leur nationalité) 2- la situation du Liban est totalement différente et tout apport de populations Ou de refugies extra-nationaux aura forcément des répercutions sur l'équilibre fragile des institutions du pays. Par conséquent le Liban ne peut pas supporter une masse importante de réfugiés. 3- tout en cherchant les solutions pratiques et pérennes pour ce dossier, nous devons tous, simples citoyens libanais, medias, fonctionnaires ou politiques, soigner notre locution quand il s'agit des réfugiés et faire en sorte que ces populations fragilisés ne se sentent pas agressés ou détestés. S'il y a parfois des réfugiés "délinquants" pour la plus part ce sont des gens honnêtes, sensibles et fragilisés par leur sort actuel. Soyons humains et traitons autrui comme nous aurions aimer qu'il nous traite, dans de pareilles circonstances.

    Sarkis Serge Tateossian

    23 h 01, le 12 mars 2019

  • Les syriens ont fuient le régime du boucher asssd ... on ne peut pas mentir à tous le monde TOUT LE TEMPS !!! Falsifier l’histoire ne sert à rien car la vérité est la elle existe et a été enregistrée

    Bery tus

    22 h 22, le 12 mars 2019

  • Bonne chance pour notre premier ministre pour son choix concernant le retour imminent des réfugiés syriens, car le Liban ne peut plus supporter ce fardeau .

    Antoine Sabbagha

    20 h 33, le 12 mars 2019

  • Les réfugiés vivent en sécurité dans des camps au Liban. Bon, Assad dit vouloir les accueillir et les européens les aider et les protéger. Bon, dans tout ça le Liban n'a rien à voir. Que les européens les emmènent dans des camps pareils ou meilleures que ceux au Liban et qu'ils négocient directement avec le régime syrien de son sol où il a déjà conquis en grande pompes la majorité de ses terres et se paie même le luxe de re-irriger une statue à son ultime héros supra national le Baba Assad. Ce n'est pas à nous de résoudre des charades malléables, inextricables et qui ne sont pas de notre ressort. On s'est fait arnaquer avant mais une fois n'est pas coutume!!

    Wlek Sanferlou

    19 h 42, le 12 mars 2019

  • lire mieux les diverses declarations des FL par exemple menerait a comprendre que ce n'est pas du tout ce que vous DITES avec sarcasme et ironie. les FL insistent a ESSAYER de faire comprendre ""a qui veut bien comprendre "", que c'est INUTILE de demander un reprise qqconque avec les syriens dans le but de -soit disant- faire rapatrier leurs citoyens.QUE Visiblement assad n'en veut pas ou ne peux pas - serait ce pour le moment-, que donc cessent ces chantres mentionnes par le ministre R Kouyoumdjian ! ET VOILA , encore une fois- comprenne qui voudra ! ou pas ! c kif kif !

    Gaby SIOUFI

    18 h 11, le 12 mars 2019

  • Qui sont venus de leur plein gré ????????? Du plein gré de ceux qui les ont dupé, oui !

    FRIK-A-FRAK

    17 h 30, le 12 mars 2019

  • Qu'est ce qui empeche les syriens,(qui sont tous venus de leur plein gre), de rentrer chez eux? sinon ce meme regime qui les a pousse dehors.

    Rossignol

    16 h 30, le 12 mars 2019

  • Il a raison le PHARE AOUN de mettre les Européens face à leurs responsabilités d'avoir fomenté ce complot dont ils veulent se laver les mains ces ponce pilatistes. Qu'ils viennent nettoyer la " crasse" qu'ils sont venus provoqués chez nous. Tous ces combattants occidentaux piégés en Syrie et en Irak venaient d'Europe en grande majorité. Faut pas retourner la charge de la responsabilité, sinon demandons aussi à israel de reprendre les palestiniens qu'ils nous ont fourgué avec leur complicité.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 19, le 12 mars 2019

  • Pourquoi Michel Aoun ne s'adresse-t-il pas directement à Bachar el-Assad pour lui demander d'ouvrir tout grand ses bras à ses concitoyens réfugiés chez nous... ne sont-ils pas deux "frères" qui s'entendent très bien pour pas mal d'autres affaires ? Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 53, le 12 mars 2019

  • Il faut leur promettre de l'aide pour reconstruire leur maison et trouver du travail, ils rentreront sans doute. C'est là où les pays européens devront intervenir.

    lila

    14 h 50, le 12 mars 2019

  • ""l'aide de l'UE pour faire rentrer les réfugiés syriens chez eux..."" Autrement dit, de l'argent pour financer le séjour des réfugiés syriens au Liban. ""Retour"", n'est pas à l'ordre du jour...

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    14 h 17, le 12 mars 2019

  • ""D'autres responsables calquent leur point de vue sur celui de la communauté internationale et appellent à un règlement politique du conflit avant d'assurer ce retour."" Il ne faut pas se leurrer, la Syrie n'est pas un pays ""sûr", ni même une destination touristique. C'est le règlement politique... et même après le règlement, la question des réfugiés reste en suspend...

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    14 h 14, le 12 mars 2019

  • Demandez plutôt à Assad de les laisser rentrer chez eux !! c'est lui le responsable pas la communauté internationale! pour quoi vous avez peur de lui demander ? Ou alors demandez à l'Iran !!

    yves kerlidou

    13 h 47, le 12 mars 2019

  • JE SUIS POUR LE RETOUR VOLONTAIRE DES REFUGIES SYRIENS. EH BIEN, DEMANDONS-LEUR QUI VOUDRAIENT RETOURNER CHEZ EUX SANS GARANTIES INTERNATIONALES. LE NOMBRE DES OUI SERAIT TRES TRES MAIGRE. CROYEZ-MOI ! ALORS TRAVAILLEZ A CONVAINCRE LES INTERNATIONAUX ET LA RUSSIE EN TETE A OBTENIR DES GARANTIES DU REGIME SYRIEN POUR LE RETOUR DE CES MILLIONS DE REFUGIES DU LIBAN, DE JORDANIE, DE TURQUIE ET D,EUROPE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 34, le 12 mars 2019

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