Le ministre d’État aux Affaires des réfugiés, Saleh Gharib, a dénoncé dimanche le fait de ne pas avoir été convié à la conférence de Bruxelles de "Soutien à l’avenir de la Syrie et de la région", organisée par l’Union européenne et l'ONU la semaine prochaine, et critiqué la façon dont certaines formations politiques traitent le dossier des plus d'un million de réfugiés syriens installés au Liban.
"Depuis notre prise de fonction, nous avons essayé de forger un consensus national sur le dossier des réfugiés car, à nos yeux, il s'agit d'un dossier humanitaire et national par excellence. Nous avons répété à plusieurs reprises qu'il fallait sortir ce dossier des surenchères politiques mais il apparaît que certains portent une voix différente", a déclaré M. Gharib dans un communiqué.
"Nous voyons qu'il y a une insistance à revenir à la politique du gouvernement précédent dans le dossier des déplacés, et qu'il a été contrevenu à tous les us et coutumes concernant l'inviation à la conférence de Bruxelles", a-t-il ajouté.
Il a critiqué le fait de que "le rôle du ministère d'Etat pour les Affaires des réfugiés ait été court-circuité à la conférence de Bruxelles". "Cela ne nous vise pas en tant que personne, mais c'est une façon de marginaliser notre vision et notre nouvelle approche sérieuse dans le règlement de ce dossier qui consiste à un retour des réfugiés, et c'est ce que nous ne permettrons pas", a-t-il affirmé.Le Premier ministre Saad Hariri doit présider la délégation libanaise à la conférence de Bruxelles qui s'ouvre le 12 mars. Dans la soirée, le conseiller de M. Hariri, l'ancien député Ammar Houri a indiqué sur Twitter que les ministres de l'Education, Akram Chehayeb, et des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian, avaient été invités par l'UE pour participer à des discussions et arriveront un jour avant l'arrivée du Premier ministre dans la capitale belge. "L'invitation à la conférence de Bruxelles a été envoyée qu'au chef du gouvernement et au ministre des Affaires étrangères", ajoute M. Houri. Le ministre d'Etat pour les Affaires présidentielles, Salim Jreissati, s'est insurgé sur Twitter contre l'"exclusion" de M. Gharib de la délégation libanaise devant se rendre à Bruxelles.
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"Nous nous désolons que certaines forces politiques soient dans une autre logique", a ajouté le ministre, soulignant que "certains insistent à ce que nous revenions à la politique du précédent gouvernement sur le dossier des réfugiés".
Il avait appelé "certaines parties", en ciblant principalement les Forces libanaises et le Parti socialiste progressiste, à "cesser de susciter des polémiques politiques autour de ce dossier", notamment au lendemain de sa visite à Damas le mois dernier après la formation du gouvernement, et à "cesser de lier le retour à une solution politique en Syrie".
Le ministre d’État, proche du régime de Bachar el-Assad, avait affirmé vendredi au Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, qu'il comptait coopérer avec Damas pour le retour des plus d'un million de réfugiés syriens présents au Liban.
Le Liban accueille près d’un million de réfugiés syriens, et la question de leur retour fait polémique sur la scène politique libanaise. Certains responsables, et notamment le chef de l’État Michel Aoun, le chef de la diplomatie Gebran Bassil et M. Gharib appellent à organiser le retour de ces réfugiés vers la Syrie, estimant que le pays quasi-entièrement reconquis par les forces du régime est désormais "sûr". D'autres responsables calquent leur point de vue sur celui de la communauté internationale et appellent à un règlement politique du conflit avant d'assurer ce retour.Lire aussiLire aussi
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commentaires (4)
Je ne comprends pas le problème : la paix dans la plupart de la Syrie est de retour, le régime est sorti super vainqueur, il semble en plus qu'il a les bras ouverts pour que les quelques millions de son peuple reviennent chez eux!!! Qu'est ce qui les retiens,ya tara? Les Ouwétes? l'UNRWA? Trump? Les 7 Samourais, les locustes, la neige et le miel de ce qui reste du Liban? Il est clair qu'ils ont peur du régime assadien et que ce soit Gharib et le ministre des affaires Gharibés n'y peuvent rien. Préparons donc des tentes solides, et des pouponnières car des TV dans toutes les tentes non seulement c'est cher mais ça peut aussi mener à des conflits.
Wlek Sanferlou
22 h 55, le 10 mars 2019