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À La Une - Liban

Duquesne : Le gouvernement libanais n'a pas le luxe du temps

Le diplomate français chargé par le président Emmanuel Macron du suivi du processus CEDRE en visite à Beyrouth. 


Le diplomate français chargé par le président Emmanuel Macron du suivi du processus CEDRE, reçu par le Premier ministre libanais, Saad Hariri à la Maison du Centre, les 1er mars 2019. Photo Dalati et Nohra.

Le diplomate français chargé par le président Emmanuel Macron du suivi du processus CEDRE, Pierre Duquesne, qui se trouve à Beyrouth, a appelé vendredi le gouvernement libanais à "donner des signaux" sur sa volonté d'engager des réformes, conformément à la déclaration ministérielle du cabinet, affirmant que ce dernier n'avait pas beaucoup de temps devant lui.

"Le gouvernement libanais n'a pas le luxe du temps", a déclaré M. Duquesne lors d'une conférence de presse. "Les fonds ne seront pas distribués gratuitement et la réforme doit d'abord se faire dans le secteur de l'électricité car sans électricité, il n'y aura pas pas de développement ni d'investissement", a-t-il ajouté, soulignant qu'il fallait également faire des réformes "en ce qui concerne les déchets". Il a en outre appelé à la nomination des membres vacants dans les autorités de régulation sectorielles, ce dossier étant sur la table depuis plusieurs mois.

"Tout ce qui pourra être fait par le gouvernement au cours des prochaines semaines et prochains mois à travers des décisions pour confirmer cette volonté d'avancer sera utile et même nécessaire", a dit M. Duquesne.


(Lire aussi : CEDRE : le gouvernement attendu au tournant pour le budget 2019)

Avant sa conférence de presse, M. Duquesne, accompagné de l’ambassadeur de France à Beyrouth, Bruno Foucher, a été reçu par le Premier ministre libanais, Saad Hariri, à la Maison du Centre. 

"Je rappelle que ce qui avait été convenu à la conférence CEDRE est une espèce de contrat entre le Liban, ses autorités et son peuple et la communauté internationale. Il portait sur trois piliers : Un plan d’infrastructure tout à fait utile pour ce pays parce que celles-ci ne sont pas forcément au niveau de ce qu’on serait en droit d’attendre d’un pays à revenu intermédiaire, les financements promis par les bailleurs associés à ce plan - plus de onze milliards de dollars - et les reformes utiles pour mettre en place ce plan, a déclaré M. Duquesne à l'issue de la réunion.  Sur les projets, le gouvernement doit faire le travail convenu qui est de les hiérarchiser. Beaucoup de projets ont été présentés à la conférence CEDRE et portent sur une longue période, douze ans au total. Il faut déjà pour le début, la première année, la deuxième année, voir quels sont les projets prioritaires, donc faire ce travail de sélection qui est normal et faisable avec un nouveau gouvernement. Sur les financements, les bailleurs demeurent là, ils sont prêts à aider au financement de ces projets. Je rappelle qu’il était prévu aussi beaucoup de financements du secteur privé, notamment des partenariats public-privé".

"Sur les réformes, il y a à la fois des reformes sectorielles qui sont utiles tout simplement pour que les projets se mettent en place convenablement. Et puis il y a des réformes plus macro-économiques, plus substantielles, qui sont indispensables. Au croisement des deux, il y a la réforme du secteur énergétique, qui est à la fois un problème macroéconomique -les déficits cumulés d’Électricité du Liban pèsent considérablement sur les finances publiques libanaises. Et puis sans électricité 24 heures sur 24, il est difficile d’imaginer que des investissements dans un quelconque secteur de la vie économique puissent se faire", a-t-il ajouté. 

M. Duquesne a en outre indiqué que "la déclaration ministérielle va dans le bon sens et elle dit bien ce qu’il convient de faire dans les divers domaines avec des mesures de court terme, simples, des mesures plus lourdes". "Mais le message que j’ai passé au Premier ministre en en ayant parlé avec la communauté des donateurs, c’est qu’il faut la mettre en œuvre rapidement, a-t-il noté. Tout ne peut pas être fait, bien entendu, dans les semaines qui viennent, les deux ou trois mois qui viennent, mais il faut que dans cette période des signaux soient donnés qui confirment ce que nous voyons dans la déclaration ministérielle, c'est-à-dire la volonté des autorités politiques libanaises d’avancer, et sur la mise en place du plan d’infrastructure, et sur les réformes sectorielles et sur les réformes macro-économiques, avec une attention importante pour les donateurs sur la lutte contre la corruption, qui est une autre des difficultés qui pèsent sur le pays".

"Le Premier ministre m’a confirmé que l’intention de son gouvernement et de lui-même était bien d’avancer rapidement dans les divers domaines. Nous avons une classe politique qui s’est unie sur cette déclaration ministérielle. C’est elle qu’il convient de mettre en œuvre et les donateurs seront attentifs bien entendu à tout ce qui sera fait. Ils sont toujours là et ils ne demandent qu’à être convaincus mais il faut bien évidement les convaincre", a conclu M. Duquesne.  

Avant cela, M. Duquesne qui se trouve à Beyrouth depuis mercredi pour une série de rencontres avec les responsables du pays et les principaux donateurs de la conférence, a été reçu par les ministres des Finances, des Télécoms de l'Environnement. 



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Le diplomate français chargé par le président Emmanuel Macron du suivi du processus CEDRE, Pierre Duquesne, qui se trouve à Beyrouth, a appelé vendredi le gouvernement libanais à "donner des signaux" sur sa volonté d'engager des réformes, conformément à la déclaration ministérielle du cabinet, affirmant que ce dernier n'avait pas beaucoup de temps devant lui. "Le gouvernement libanais...

commentaires (3)

""Les fonds ne seront pas distribués gratuitement et la réforme doit d'abord se faire dans le secteur de l'électricité car sans électricité, il n'y aura pas pas de développement ni d'investissement"" Ils n’ont pas le courant pour procéder à ces réformes ! Élémentaire, pas d’investissements tant qu’il y a des coupures de courant… Le luxe du temps.

L'ARCHIPEL LIBANAIS

02 h 54, le 02 mars 2019

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Commentaires (3)

  • ""Les fonds ne seront pas distribués gratuitement et la réforme doit d'abord se faire dans le secteur de l'électricité car sans électricité, il n'y aura pas pas de développement ni d'investissement"" Ils n’ont pas le courant pour procéder à ces réformes ! Élémentaire, pas d’investissements tant qu’il y a des coupures de courant… Le luxe du temps.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    02 h 54, le 02 mars 2019

  • En gros le message est bougez vous et cessez de tergiverser...

    L’azuréen

    22 h 33, le 01 mars 2019

  • CERTES QUE NON ! MAIS LE COMPRENNENT-ILS TOUS SANS EXCEPTION QU,IL FAUT AVANT TOUT SAUVER LE PAYS ET LAISSER LES DIFFERENTS POUR BIEN APRES LES REFORMES ... OU POUR CHAQUE REFORME LES BOYCOTTEURS REPUTES TELS VONT CONTINUER LEURS SABOTAGES DE L,ETAT ? ET, ADIEU BEAU LIBAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 57, le 01 mars 2019

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