Le ministre sortant de l’Énergie, César Abi Khalil, a signé hier un contrat de vingt ans avec la compagnie pétrolière semi-publique russe Rosneft pour la réhabilitation, l’expansion et l’exploitation des réservoirs de carburants à Tripoli. Cet appel d’offres avait été lancé en mai 2017 suite à une décision du Conseil des ministres. « Rosneft a remporté l’appel d’offres en avril dernier, et j’ai ensuite signé le procès-verbal de l’adjudication au moment où le gouvernement avait encore les pleins pouvoirs », a tenu à préciser à L’Orient-Le Jour M. Abi Khalil. « Les négociations autour des clauses du contrat ont duré jusqu’à (avant-hier) soir, et ont été très complexes puisqu’elles devaient prendre en considération toutes les éventualités », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
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Capacité de stockage
La première partie du contrat prévoit le développement d’une capacité de stockage de 450 000 tonnes métriques, équivalant à deux mois de consommation de carburant au Liban, qui devrait être étendue à 1,5 million de tonnes métriques à l’avenir, a indiqué César Abi Khalil. Ce projet devrait permettre au Liban d’avoir des réserves stratégiques, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et d’« assurer de nouveaux revenus à l’État ».
Le projet a également une dimension régionale. « Nous allons faire le suivi prochainement avec les États voisins comme la Syrie, l’Irak et l’Égypte afin de réactiver l’oléoduc reliant ces pays », a affirmé le ministre de l’Énergie. Dans une étape ultérieure, la construction de raffineries à Tripoli et à Zahrani pourrait renforcer cette dimension. « Ce contrat sera stratégique pour Rosneft qui est aussi présente à Kirkouk, au Kurdistan irakien », a souligné Laury Haytayan, experte en hydrocarbures et directrice régionale du Natural Resource Governance Institute (NRGI). « Cet accord permettra à Rosneft de renforcer sa présence dans la région et d’améliorer l’efficacité de ses chaînes d’approvisionnement intégrées existantes. Nous espérons que la coopération avec le Liban se poursuivra et que d’autres projets potentiels dans le secteur des hydrocarbures seront mis en œuvre dans ce pays », a d’ailleurs déclaré lors de la conférence de presse Didier Casimiro, le vice-président de Rosneft.
Construits en 1932, les anciens réservoirs de Tripoli ont tous été détruits pendant la guerre en 1983. Un premier appel d’offres avait été lancé en 2011 par Gebran Bassil, alors ministre de l’Énergie, pour leur réhabilitation et la construction de nouveaux réservoirs, « mais les séries de violences qu’a connues Tripoli à ce moment-là n’ont pas encouragé les compagnies intéressées à présenter des offres », a rappelé M. Abi Khalil.
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commentaires (1)
Une très bonne chose de faite. Passons à autres choses...notre pays à besoins de modernisation et d'infrastructures dans tous les secteurs et particulièrement dans l'énergie. Bravo
Sarkis Serge Tateossian
12 h 15, le 26 janvier 2019