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À La Une - Liban

Sommet arabe à Beyrouth : le Conseil supérieur chiite condamne l'invitation de la Libye

Le comité en charge de l'organisation du sommet économique affirme que Berry avait approuvé l'invitation d'une délégation libyenne, le chef du Parlement dément. 

Le président du Parlement libanais, Nabih Berry. Photo d'archives/AFP

Le Conseil supérieur chiite libanais a condamné vendredi l'invitation de la Libye au Sommet économique de la Ligue arabe prévu le 20 janvier à Beyrouth, en raison du litige opposant les responsables chiites libanais aux autorités libyennes depuis la disparition, en Libye, de l'imam Moussa Sadr, fondateur du parti chiite Amal du chef du Parlement libanais, Nabih Berry. 

Cette question de l'invitation de la Libye vient s'ajouter aux nombreuses polémiques entourant la tenue de l'événement, notamment la requête des partis pro-8 Mars d'inviter le président syrien, Bachar el-Assad, à l'événement, et les demandes, notamment de Nabih Berry, de reporter ce sommet. 

"Nous condamnons l'invitation des autorités libyennes à participer au sommet économique, alors qu'il était demandé à l'Etat libanais d'utiliser tous les moyens de pression possibles sur la Libye afin de découvrir ce qui est arrivé à l'imam Moussa Sadr et à ses frères", a indiqué le Conseil supérieur dans un communiqué, publié à l'issue d'une réunion urgente vendredi. Les dignitaires chiites ont dans ce contexte mis en garde contre "les réactions populaires qui pourraient découler de l'invitation de la délégation libyenne" à Beyrouth. 

L'imam Sadr, le cheikh Mohammad Yaacoub et le journaliste Abbas Badreddine ont tous trois disparu lors d'une visite dans la capitale libyenne, en 1978. Cette affaire est revenue sur le devant de la scène libanaise ces derniers jours, avec les informations entourant la possible libération de Hannibal Kadhafi, fils du dictateur libyen déchu et tué en 2011 Moammar Kadhafi. Saisi par plusieurs requêtes internationales pour clarifier les raisons de l’arrestation de Hannibal Kadhafi depuis décembre 2015, dans le cadre de l’affaire de la disparition de Moussa Sadr, le ministre libanais sortant de la Justice, Salim Jreissati avait décidé en début de semaine de s’en remettre à la direction de l’Inspection judiciaire pour faire le point sur ce dossier et s’assurer des circonstances et de la pertinence judiciaire de la poursuite de son incarcération, provoquant des protestations dans les milieux chiites, et notamment de la part de la famille de l'imam disparu qui s'est opposée à sa libération.



(Lire aussi : La polémique enfle autour d’Hannibal Kadhafi avec en arrière-plan le sommet arabe)



Berry dément avoir accepté la participation de la Libye
De son côté, la commission chargée de l'organisation du Sommet économique a affirmé vendredi que le président de la Chambre, Nabih Berry, avait précédemment approuvé la participation des représentants libyens à cet événement. 

"M. Berry avait informé les membres de la commission de la Ligue de son approbation de l'invitation de la Libye au sommet, tant que cette invitation passait par les canaux diplomatiques concernés", souligne la commission, dans un communiqué visant à clarifier cette question, suite à la demande de M. Berry de reporter l'organisation du sommet. "Cela a été fait via le représentant de la Libye au sein de la Ligue arabe", précise le texte. La Ligue rappelle par ailleurs qu'"une délégation libyenne de haut niveau avait participé au sommet arabe à Beyrouth, en 2002". 

Mais le bureau d'information du président du Parlement a immédiatement réagi, démentant dans un communiqué ces informations. "Ces informations sont dénuées de tout fondement, et le bureau d'information du président Berry exprime son vif étonnement devant ses allégations fabriquées de toutes pièces", a-t-il affirmé.

En 2002, la participation de la Libye au 14e sommet de la Ligue arabe à Beyrouth avait déjà fait polémique. Le leader libyen Moammar Kadhafi avait refusé la tenue de cet événement dans la capitale libanaise en raison de prises de position hostiles des milieux chiites libanais, dans le litige les opposant aux autorités libyennes suite à la disparition, à Tripoli, de l'imam Moussa Sadr. Kadhafi avait pour finir levé son véto, contre l'assurance que l'affaire Moussa Sadr ne serait pas évoquée lors du sommet, mais avait toutefois refusé d'y assister en personne. Il y avait été représenté par son ministre des Affaires étrangères; Ali Abdel Salam Triki.



(Lire aussi : Les enjeux politiques d’un report éventuel du sommet économique)



L'invitation de la Syrie
En ce qui concerne la demande d'invitation de représentants syriens, réitérée la veille par Nabih Berry, la commission en charge de l'organisation du sommet a rappelé que cette question est "liée à une décision du Conseil de la Ligue des pays arabes, au niveau des ministres des Affaires étrangères, et qu'il ne s'agit pas d'une décision qui doit être prise par le Liban".

L'invitation de la Syrie à la réunion est réclamée par les responsables libanais qui soutiennent le régime de Bachar el-Assad mais refusée par les partis pro-14 Mars, notamment par le Premier ministre désigné, Saad Hariri. "Le sommet arabe ne peut pas avoir lieu sans la Syrie", avait déclaré M. Berry mercredi, alors que le Hezbollah avait estimé, jeudi dernier, pertinent d’inviter la Syrie à ce sommet, arguant du "climat positif arabe en faveur d’un retour de la Syrie sur la scène diplomatique". 

En novembre 2011, la Ligue avait décidé de suspendre la participation de la Syrie, en raison de sa répression du soulèvement, et seule une décision de la Ligue peut autoriser le retour de la Damas en son sein. En 2002, Bachar el-Assad avait assisté en personne au 14e sommet de la Ligue à Beyrouth, dans une première visite d'un chef d'Etat syrien à Beyrouth depuis plusieurs dizaines d'années.


Dans ce contexte de tensions, le secrétaire général adjoint de la Ligue, Houssam Zaki, a déclaré, à son arrivée à Beyrouth accompagné d'une délégation, pour assurer le suivi des dernières préparations logistiques du sommet, que l'événement "aura lieu à la date prévue". "Les tensions politiques internes du Liban ne concernent pas la Ligue arabe", a-t-il ajouté. Plus tôt dans la journée, il avait souligné, pour la chaîne de télévision locale LBC, que la Ligne "n'a reçu aucune demande de report du sommet". 


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commentaires (8)

Ne fallait-il pas anticiper la présence libyenne au moment de la désignation de Beyrouth pour ce sommet. L'on dirait que La Libye est devenue arabe ce matin !

Shou fi

19 h 35, le 11 janvier 2019

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Commentaires (8)

  • Ne fallait-il pas anticiper la présence libyenne au moment de la désignation de Beyrouth pour ce sommet. L'on dirait que La Libye est devenue arabe ce matin !

    Shou fi

    19 h 35, le 11 janvier 2019

  • Qu'est ce que l'Allemagne nazi a à voir avec l'Allemagne d'aujourd'hui . On se plaint pas que la VÉRITÉ SUR UN CRIME HORRIBLE SE FASSE.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 08, le 11 janvier 2019

  • Pour la Syrie qui tue au Liban, regardons les libanais qui ont demandé pardon pour des crimes sur des libanais et qui se présentent à des élections présidentielles.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 43, le 11 janvier 2019

  • QU,EST-CE QU-ELLE A A FAIRE LA LIBYE D,AUJOURD,HUI AVEC CELLE DE GHADDAFI ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 58, le 11 janvier 2019

  • mais la Syrie = oui il n'y a pas eu assez de crimes de la famille Assad pour encore l'inviter à Beyrouth ? du n'importe quoi !!!!!

    FAKHOURI

    14 h 52, le 11 janvier 2019

  • Il faut monter un corps expéditionnaire pour mettre la Libye au pas. Et ce sera d'une pierre deux coups car il n'est pas certain que notre pétrole nous soit plus accessible que le leur.

    M.E

    14 h 34, le 11 janvier 2019

  • Les occidentaux nous foutent le souk en Lybie , assassinent kadaffi , continuent à gérer la Lybie avec son chaos sans fin , et c'est aux chiites de d'accepter que les lybiens victimes de ce complot occidental viennent au Liban sans avoir de compte à rendre pour un crime odieux sur Moussa Sadr ? C'est bon là , on est pas des bensaouds non plus !

    FRIK-A-FRAK

    13 h 47, le 11 janvier 2019

  • Une voiture sans moteur, un ordinateur sans carte électronique, un humain sans cervelle, un pays sans dirigeants... définition concise du Liban!?

    Wlek Sanferlou

    13 h 46, le 11 janvier 2019

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