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Liban - Justice

Polémique entre Jreissati et Bazzi autour de l’affaire Hannibal Kadhafi

Salim Jreissati a saisi l’Inspection judiciaire pour mettre au clair l’affaire de l’arrestation de Hannibal Kadhafi. Photo ANI

L’affaire de l’arrestation de Hannibal Kadhafi, fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a déclenché hier une nouvelle polémique entre le ministre sortant de la Justice Salim Jreissati et le député d’Amal Ali Bazzi.

Saisi par plusieurs requêtes internationales pour clarifier les raisons de l’arrestation de Hannibal Kadhafi depuis décembre 2015, dans le cadre de l’affaire de la disparition en 1978 en Libye de l’imam Moussa Sadr, M. Jreissati a décidé hier de s’en remettre à la direction de l’Inspection judiciaire pour faire le point sur ce dossier et s’assurer des circonstances et de la pertinence judiciaire de la poursuite de son incarcération.

Dans une missive adressée au directeur de l’Inspection judiciaire, Burkan Saad, M. Jreissati a rappelé les faits saillants entourant l’arrestation de Hannibal Kadhafi et les développements liés à cette affaire. Le ministre a justifié son initiative par une série de requêtes qui lui sont parvenues pour mettre au clair les tenants et aboutissants de ce dossier. Il a notamment évoqué une lettre datée de mai 2018 qui lui est parvenue du rapporteur du Comité des droits de l’homme des Nations unies, basé à Genève et chargé de lutter contre la torture, ainsi que les campagnes médiatiques « qui se sont récemment accentuées sur le plan local et international à ce propos ». Il cite au passage les requêtes formulées par l’État libyen et la Syrie, d’où M. Kadhafi avait été kidnappé avant d’être acheminé à Beyrouth et remis aux autorités libanaises.

Forcing libyen et russe

L’initiative du ministre survient au lendemain d’une série de requêtes formulées notamment par les responsables libyens qui effectuent un forcing depuis un certain temps pour obtenir la libération de M. Kadhafi, mais aussi les Russes qui sont intervenus diplomatiquement pour que l’affaire de son arrestation au Liban soit enfin élucidée.

S’adressant au directeur de l’Inspection judiciaire, M. Jreissati a fait part de son « souci de s’assurer de la bonne marche de la justice qu’il convient de préserver contre tout doute ou accusations émanant de parties locales ou internationales ». Il a exprimé, par la même occasion, son attachement à la nécessité de faire la lumière sur la disparition de l’imam Moussa Sadr et de ses compagnons, requérant qu’une enquête approfondie sur cette affaire soit entamée pour s’assurer qu’ « aucune irrégularité ou violation des textes en vigueur » n’entache ce dossier. Le ministre a également demandé un suivi pour voir à quel stade est parvenue cette affaire judiciaire en cours et de démontrer « l’intérêt que peut tirer le Liban de la prolongation de l’incarcération de Hannibal Kadhafi ». Il s’agit aussi de voir dans quelle mesure son arrestation « contribue à la recherche de la vérité autour de la disparition de l’imam Moussa Sadr », a encore précisé le ministre dans sa lettre.

La réponse de Ali Bazzi, membre du groupe parlementaire relevant du mouvement Amal, a aussitôt fusé. Dans un communiqué, ce dernier a attaqué frontalement le ministre Jreissati qui, a-t-il dit, « a osé, en violant la loi et la procédure, remettre en cause un droit et altérer une vérité, s’en prenant à la sacralité d’un imam qui est celui de toute la nation ». M. Bazzi a accusé le ministre de « distiller du poison », le mettant au défi de prouver qu’il a réellement « reçu une correspondance de Genève comme il le prétend ». « Il reste à savoir qui pourra demander des comptes à une justice déficiente », a conclu M. Bazzi.

L’affaire de l’arrestation de Hannibal Kadhafi, fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a déclenché hier une nouvelle polémique entre le ministre sortant de la Justice Salim Jreissati et le député d’Amal Ali Bazzi. Saisi par plusieurs requêtes internationales pour clarifier les raisons de l’arrestation de Hannibal Kadhafi depuis décembre 2015, dans le cadre de...

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