Les tribunaux saoudiens vont désormais notifier par texto les femmes dont le statut matrimonial aura changé, notamment en cas de divorce, selon une nouvelle loi entrée en vigueur dimanche, ont indiqué des responsables.
Cette mesure semble avoir comme objectif de freiner les cas considérablement répandus d'hommes mettant fin secrètement à leur mariage sans en informer leur conjointe.
"Les femmes (...) seront notifiées de tout changement concernant leur statut matrimonial via un message SMS", a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué diffusé par la chaîne d'information Al-Ekhbariya et d'autres médias locaux. "Les femmes dans le royaume pourront consulter des documents liés à la rupture de leur contrat de mariage via le site internet du ministère", a-t-il précisé.
Cette mesure intervient alors que le puissant prince héritier Mohammad ben Salmane mène des réformes économiques, sociales et religieuses inédites dans ce pays pétrolier ultra-conservateur, qui impose aux femmes des restrictions parmi les plus sévères au monde.
(Pour mémoire : « Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont les pires dans le monde en matière de droits de l’homme »)
Les femmes ont notamment obtenu l'autorisation de conduire à partir de juin 2018. Elles ont également été autorisées à accéder aux stades sportifs, auparavant réservés exclusivement aux hommes. Riyad cherche en outre une plus grande participation des femmes au marché du travail alors qu'il cherche à diversifier une économie trop dépendante du pétrole. Mais l'Arabie saoudite réprime aussi toute dissidence, et a mené des centaines d'arrestations dans les milieux religieux, intellectuels, économiques notamment dans les milieux militant pour les droits des femmes.
Le pays est notamment critiqué pour un système de tutelle masculine qui oblige les femmes à obtenir la permission de leur parent masculin le plus proche dans la plupart des domaines de leur vie, comme pour voyager ou se marier.
Dimanche, une Saoudienne âgée de 18 ans arrêtée à l'aéroport international de Bangkok a dit craindre pour sa vie en cas de rapatriement par les autorités thaïlandaises, qui ont confirmé lui avoir refusé l'entrée dans le pays à son arrivée du Koweït. La femme, qui a utilisé Twitter pour plaider sa cause, a expliqué avoir tenté de fuir des mauvais traitements infligés par sa famille et qu'elle était en transit pour aller demander l'asile en Australie, pays pour lequel elle assure disposer d'un visa.
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pays rétrograde, moeurs rétrogrades
Talaat Dominique
18 h 11, le 07 janvier 2019