Des Saoudiennes assistent au festival de Jenadriyah, à 50 km au nord de Riyad, le 22 février 2014, en Arabie Saoudite. Photo AFP/FAYEZ NURELDINE
Les autorités saoudiennes ont eu recours à la torture par des chocs électriques et par des coups de fouet contre une dizaine de militantes féministes arrêtées au mois de mai, rapporte Amnesty International mardi. Ces militantes ont été arrêtées pour avoir fait campagne en faveur du droit des femmes à conduire une voiture et pour avoir demandé la fin du système patriarcal en Arabie saoudite. Plusieurs d'entre elles ont été libérées mais six demeurent internées malgré l'appel lancé le mois dernier par un groupe d'experts des Nations unies.
Ces arrestations faisaient suite à une série de mesures répressives prises contre certains religieux, des intellectuels et des militants en septembre 2017, apparemment pour faire taire les critiques contre le prince héritier Mohammad ben Salmane. Ces accusations de torture interviennent dans un contexte de tension liée au meurtre de l'opposant saoudien Jamal Khashoggi, assassiné par une équipe de tueurs dans les locaux du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre.
(Pour mémoire : La voiture d'une Saoudienne incendiée après l'autorisation de conduire pour les femmes)
Amnesty International a pu recueillir les témoignages de trois militantes incarcérées qui ont raconté avoir été "torturées de manière répétée par électrocution et par flagellation" au point que certaines étaient ensuite "incapables de marcher ou de se tenir debout".
L'organisation humanitaire ajoute que ces femmes ont également subi des abus sexuels.
"Quelques semaines seulement après l'assassinat sans pitié de Jamal Khashoggi, ces informations choquantes sur la torture, les abus sexuels et les mauvais traitement, si elles sont vérifiées, révèlent un peu plus les violations scandaleuses des droits de l'homme commises par les autorités saoudiennes", note Lynn Maalouf, directrice de recherche pour le Moyen-Orient à Amnesty International.
Mercredi, l'Arabie saoudite a rejeté les accusations. "Le système judiciaire du Royaume d'Arabie saoudite n'autorise pas l'usage de la torture", a déclaré à Reuters un haut responsable saoudien. "Toute personne, homme ou femme, visée par une enquête est soumise au processus judiciaire normal sous l'autorité du ministère public lorsqu'elle est interrogée, et cela n'autorise en aucun cas la torture, qu'elle soit physique, sexuelle ou psychologique", a-t-il ajouté.
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violees torturées humiliées...la grande classe quoi! Ils cherchent à rentrer dans le guinness world records ? Ils le sont pourtant chaque année et pour longtemps apparemment !
20 h 35, le 21 novembre 2018