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À La Une - Turquie

A Istanbul, prière funéraire en hommage à Khashoggi

Un influent éditorialiste proche du pouvoir turc affirme que les enquêteurs sont en possession de preuves contredisant la dernière version saoudienne.

Prière funéraire pour le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le 16 novembre 2018 sur l'esplanade de la mosquée Fatih à Istanbul. Photo REUTERS/Huseyin Aldemir

Plusieurs dizaines de personnes ont célébré vendredi à Istanbul une prière funéraire pour le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, la presse turque affirmant que les enquêteurs possédaient des preuves supplémentaires discréditant la dernière version du meurtre selon Riyad.

Quelque 45 jours après son meurtre qui a provoqué une onde de choc mondiale, le corps de Khashoggi, un influent éditorialiste critique du pouvoir saoudien et collaborateur du Washington Post, n'a toujours pas été retrouvé. C'est donc devant un espace vide normalement réservé au cercueil et sous une fine pluie glaciale que des amis de Khashoggi ont prononcé vendredi la prière de l'absent, un rite prévu dans l'islam pour les morts dont le corps a été détruit ou est introuvable.

"Comme nous sommes convaincus que son corps ne sera jamais retrouvé, nous avons décidé d'organiser cette prière pour le salut de l'âme de Jamal", a expliqué à l'AFP Fatih Öke, directeur exécutif de l'association turco-arabe des médias (TAM).

Cette cérémonie, qui s'est tenue sur l'esplanade de la mosquée Fatih, un imposant édifice ottoman, "est aussi un message envoyé au monde pour dire que le meurtre ne restera pas impuni", a déclaré Ibrahim Pekdemir, un Stambouliote venu rendre hommage à Khashoggi. "Justice sera faite".

L'hommage à Jamal Khashoggi s'est déroulé sur fond de scepticisme grandissant en Turquie quant à la dernière version avancée jeudi par la justice saoudienne du meurtre du journaliste dans le consulat de son pays à Istanbul, le 2 octobre.

Le procureur général adjoint d'Arabie saoudite a indiqué jeudi qu'il réclamait la peine de mort contre cinq accusés, et mis hors de cause le prince héritier Mohammad ben Salmane, que la presse turque s'efforce depuis plusieurs semaines de lier au meurtre. Selon le procureur saoudien, qui a inculpé au total 11 personnes, une équipe a été dépêchée à Istanbul avec pour mission de ramener le journaliste de gré ou de force à Riyad, mais son chef a pris sur place la décision de le tuer sans consulter ses supérieurs.


(Lire aussi : Meurtre de Khashoggi : ce que l'on sait sur les suspects saoudiens)


"Deuxième enregistrement audio"
Alors qu'Ankara avait dès jeudi fait part de ses doutes concernant ce récit, un influent éditorialiste proche du pouvoir turc a affirmé vendredi que les enquêteurs étaient en possession de preuves contredisant la dernière version saoudienne. Selon Abdulkadir Selvi, qui écrit pour le journal Hürriyet, les services turcs possèdent, en plus d'un premier enregistrement audio du crime, un deuxième enregistrement sonore de 15 minutes réalisé avant le meurtre qui ne laisse aucun doute sur son caractère prémédité. Dans cet enregistrement, "on entend l'équipe saoudienne en train de discuter de la façon d'exécuter Khashoggi, passer en revue son plan préparé à l'avance et rappeler à chacun de ses membres son rôle", selon M. Selvi.

Après la prière devant la mosquée Fatih, Yasin Aktay, un ami de Jamal Khashoggi et conseiller du président turc Recep Tayyip Erdogan, a vivement critiqué la version saoudienne des événements. "Ils veulent nous faire croire que les tueurs ont pris eux-mêmes la décision d'assassiner Jamal Khashoggi. Nous ne croyons pas à cette histoire", a-t-il lancé. "Nous allons continuer de demander qui sont les vrais donneurs d'ordres" du meurtre.


(Pour mémoire : Affaire Khashoggi : Riyad promet à l'ONU une enquête "impartiale")


Khashoggi "martyr", MBS "meurtrier"
"Le communiqué du procureur saoudien n'est qu'une tentative de se dérober à toute responsabilité légale ou politique dans cet assassinat", a abondé l'Egyptien Ayman Nour, patron de la télévision d'opposition El-Sharq lui aussi présent à la prière.

Des affiches brandies par des soutiens de Jamal Khashoggi devant la mosquée laissaient peu de doute sur leurs soupçons, avec le mot "martyr" écrit sous le visage de Jamal Khashoggi et le mot "meurtrier" sous le visage du prince héritier Mohammad ben Salmane, surnommé "MBS".

M. Erdogan a plusieurs fois affirmé que l'ordre de tuer Jamal Khashoggi avait été donné "aux plus hauts niveaux de l'Etat" saoudien. Il a écarté la responsabilité du roi Salmane, mais la presse et des responsables turcs anonymes ont incriminé son fils.

Les Etats-Unis de Donald Trump, qui ont d'abord tenté de ménager leur allié saoudien, ont fini par durcir le ton, tout comme les autres pays occidentaux ayant des liens étroits avec la monarchie pétrolière. Jeudi, le Trésor américain a annoncé des sanctions financières contre 17 responsables saoudiens impliqués selon Washington dans le meurtre de Jamal Khashoggi.


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commentaires (3)

ERDO LE MINI SULTAN QUI A LIMOGE PUIS BOUCLE DANS LES PRISONS DES MILLIERS DE JOURNALISTES, DE JUGES, DE PROFESSEURS D,UNIVERSITE ET D,AUTRES SE FAIT DE LA BILE CHAUDE POUR LE SORT DE KHASHOGGI. IL NEGOCIE AVEC LES AMERICAINS L,EXTRADITION DE GULEN CONTRE SON SILENCE...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 25, le 16 novembre 2018

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Commentaires (3)

  • ERDO LE MINI SULTAN QUI A LIMOGE PUIS BOUCLE DANS LES PRISONS DES MILLIERS DE JOURNALISTES, DE JUGES, DE PROFESSEURS D,UNIVERSITE ET D,AUTRES SE FAIT DE LA BILE CHAUDE POUR LE SORT DE KHASHOGGI. IL NEGOCIE AVEC LES AMERICAINS L,EXTRADITION DE GULEN CONTRE SON SILENCE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 25, le 16 novembre 2018

  • Plus personne ne parle des milliers de prisonniers politique en Turquie ni de des atteintes systématiques aux droits de l'homme des opposants. Suu per !

    Shou fi

    19 h 10, le 16 novembre 2018

  • Pour faire oublier les problèmes graves internes ... Il n'y a rien de tel... Galvaniser le peuple avec la haine de l'extérieur.

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 53, le 16 novembre 2018

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