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À La Une - Dans la presse

Affaire Hariri en 2017 : un coup de force de MBS qui aurait tourné au fiasco ?

Selon un diplomate occidental cité par Le Monde, "l’idée de MBS consistait à dresser deux fous l’un contre l’autre, Hassan Nasrallah d’un côté et Baha Hariri de l’autre, le frère aîné de Saad, qui a tenté de prendre son poste. Le prince héritier était prêt à déclencher une sorte de guerre civile, entre sunnites et chiites, pour obliger le Hezbollah à se désinvestir du Yémen".

Le prince héritier Mohammad ben Salmane (g) avec le Premier ministre libanais Saad Hariri au forum international sur l'investissement à Riyad, le 24 ocotobre 2018. AFP / FAYEZ NURELDINE

Le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane et ses proches ont orchestré l'épisode de la démission forcée du Premier ministre libanais, Saad Hariri, annoncée à Riyad en novembre 2017, et de sa séquestration, selon un très long article publié vendredi par Le Monde qui revient sur ce "coup de force de l’apprenti monarque" qui "a tourné au fiasco", selon le journaliste Benjamin Barthe, faisant écho au meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.

Selon cet article publié dans les pages de M, le magazine du Monde, basé sur des témoignages anonymes recueillis auprès d’une dizaine de sources libanaises et étrangères, "Saad Hariri a bel et bien été l’otage du prince héritier. Convoqué à Riyad, malmené, forcé à démissionner, le leader sunnite libanais, chef du Courant du futur, n’avait pu retrouver son poste et sa liberté que grâce au sursaut d’orgueil de la classe politique libanaise et au forcing des capitales occidentales, notamment Paris. Le plan a été conçu par MBS comme une manière de regagner du terrain face à l’Iran". Selon Benjamin Barthe, cette affaire est "révélatrice de l’hubris et de l’amateurisme du quasi-régent de Riyad".

Selon un diplomate occidental, "l’idée de MBS consistait à dresser deux fous l’un contre l’autre, Hassan Nasrallah d’un côté et Baha Hariri de l’autre, le frère aîné de Saad, qui a tenté de prendre son poste. Le prince héritier était prêt à déclencher une sorte de guerre civile, entre sunnites et chiites, pour obliger le Hezbollah à se désinvestir du Yémen".

L'article raconte comment Saad Hariri, que MBS a convié à participer à un pique-nique dans le désert, a été séparé de son escorte personnelle puis introduit dans une pièce où trois fidèles du prince héritier l’attendaient : Thamer al-Sabhane, le gestionnaire du dossier libanais à la cour, Walid al-Yaacoub, son adjoint, et Saoud al-Kahtani, le conseiller de MBS, tous de farouche adversaires du Hezbollah.


(Lire aussi : Retour sur les relations entre Riyad et Hariri depuis la démission surprise de novembre 2017)


Selon l'article, c'est M. Kahtani qui "supervise l’interrogatoire du trop conciliant Saad, autre obstacle au grand dessein de Mohammad ben Salmane d'écarter l’Iran". Selon une source citée par Le Monde, M. Hariri a été "secoué". "Il n’y a pas eu de violence physique, mais les Saoudiens ont été brutaux et l’ont insulté. Dans leur esprit, ils ne parlaient pas avec le Premier ministre du Liban, mais avec un membre de leur tribu, dont l’Arabie a fait la fortune".

Selon cette source, MM. Sabhan et Yaacoub auraient reproché à M. Hariri de ne pas avoir transmis à Ali Akbar Velayati, le conseiller diplomatique du Guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei, venu à Beyrouth la veille, un message de Riyad sommant Téhéran de cesser d’interférer dans les affaires arabes. "Ils se sont rendus compte que Saad ne l’avait pas fait, probablement parce qu’ils ont piraté son portable. Ils l’ont traité de menteur, ils ont affirmé que son comportement était indigne de celui d’un citoyen du royaume et qu’il devait leur remettre son passeport saoudien sur-le-champ. Devant le refus de Saad Hariri, ils lui ont dit que dans ce cas il devait démissionner et lui ont tendu un discours à lire devant les caméras", raconte cette source. 

"Pour les putschistes saoudiens, l'alternative à Saad Hariri ne pouvait être que son frère aîné Baha'. Toutes les figures du clan sont priées les unes après les autres de se rendre à Riyad. Objectif : réunir un conseil de famille qui propulserait Baha' à la tête du gouvernement libanais. Mais aucune n’a accepté de se déplacer (...) A partir de là, les sbires de MBS enchaînent les revers, signes de leur totale impréparation", poursuit l'article.

Ce n'est que le 18 novembre que les choses bougent, grâce à l'intervention personnelle du président français Emmanuel Macron qui a fait un crochet par Riyad. Invité par la France, Saad Hariri arrive le 18 par avion privé à Paris, où il s'entretient avec le chef de l’État français. Ce n'est que le 21 qu'il rentre enfin à Beyrouth via Chypre. Le lendemain, il assiste à la fête de l'Indépendance du Liban aux côtés du président Michel Aoun et du chef du Législatif Nabih Berry. Ce jour-là, Saad Hariri annonce qu'il suspend sa démission, en attendant des consultations sur des dossiers épineux, dont l'implication du Hezbollah dans des conflits régionaux. Le 5 décembre, il revient définitivement sur sa décision.


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Le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane et ses proches ont orchestré l'épisode de la démission forcée du Premier ministre libanais, Saad Hariri, annoncée à Riyad en novembre 2017, et de sa séquestration, selon un très long article publié vendredi par Le Monde qui revient sur ce "coup de force de l’apprenti monarque" qui "a tourné au fiasco", selon le journaliste Benjamin...
commentaires (13)

A l'OLJ: Dans un article précédent de l'OLJ sur le même sujet, le nom d'une personne de l'entourage du PM a été citée comme rapporteur aux saoudiens, et qui leur avait dit que le Président Hariri avait menti et qu'il n'avait pas livré le message.... Dans cet article l'auteur se demande si ce n'est pas son téléphone portable qui était sur écoute.... Cordialement,

Shou fi

21 h 49, le 18 novembre 2018

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Commentaires (13)

  • A l'OLJ: Dans un article précédent de l'OLJ sur le même sujet, le nom d'une personne de l'entourage du PM a été citée comme rapporteur aux saoudiens, et qui leur avait dit que le Président Hariri avait menti et qu'il n'avait pas livré le message.... Dans cet article l'auteur se demande si ce n'est pas son téléphone portable qui était sur écoute.... Cordialement,

    Shou fi

    21 h 49, le 18 novembre 2018

  • Faut pas croire tout ce que les médias affirment ... et surtout faut pas croire qu’il est nul au pont de tout risquer en Turquie il y a un minimum d’intelligence déjà pour régner ... si trump en a eu marre c’est parce qu’il a compris que l’Arabie saoudite ne suivra plus ces demandes les yx fermes .... surtout après l’épisode du prix du pétrole et enfin faut pas oublier les puissants qui étaient mis en quarantaine et ils avaient raison de le faire

    Bery tus

    23 h 15, le 16 novembre 2018

  • Hariri a eu très chaud mais le Président Macron n’était pas très loin et il a fait ce qu’il fallait faire . Il s’en est sorti. Le but hallucinant révélé par le diplomate n’est en rien impossible compte tenu de la mentalité des dirigeants actuels du royaume. Ce que nous constatons c’est qu’il y a véritablement une équipe de bras cassés qui tente de faire des coups de forces dont les effets sont des plus contre productifs . Gaffes sur gaffes , ça commence à craindre sérieusement .... nul besoin d’être arabe ou iranien pour comprendre ce qu’est un amateur ! et Trump commence à en avoir raz-le-bol tout simplement....

    L’azuréen

    21 h 43, le 16 novembre 2018

  • Parce que justement il ne veut pas être un vassal ou un suiveur !!

    Bery tus

    18 h 58, le 16 novembre 2018

  • On ne nous a jamais expliqué pourquoi trump-pete s'en est pris soudainement à son vassal heritier pour le menacer de ne plus le défendre contre l'Iran. Ni pourquoi l'héritier vassalise , qui pourtant exécute sans compter les ordres de ses maîtres lui a répondu vertement en lui disant qu'il payait ces armes rubis sur ongle et que le prix du pétrole allait exploser si on s'en prenait à lui . En général quand on est content de son exécutant des basses besognes on ne l'attaque pas aussi subitement Tout ça avant l'affaire du charcutage .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 22, le 16 novembre 2018

  • Effectivement le dossier est réactiver mais pas pour demander à erdo de calmer le Jeu contre MBS mais plutôt pour le remercier !!! Car Trump est versatile et ça tout le Monde le sait ... je pense qu’il ne veut pus de MBS à la tête de l’Arabie saoudite

    Bery tus

    14 h 24, le 16 novembre 2018

  • Ce matin une tv américaine annonce que le dossier de l'extradition du prédicateur Gullen réclamé par Ankara est réactivé par Washington dans l'espoir de calmer la pression d'Erdogan effendi contre MBS dans l'affaire khashoggi, et qu'un deal existe bel et bien dans ce sens entre Trump et Ergo. Si Gullen est extradé, ce sera la fin de toute confiance entre les alliés de l'Amérique et ce pays. Une alliance basée sur l'idéal et la liberté ne peut être sujet à des marchandages aux plus offrands. Ne pas mélanger la politique avec l'art de la peripateticienne. Sacré Trump....

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 46, le 16 novembre 2018

  • Ce matin encore on apprend par les médias turcs que le effendi Erdogan continue à interpeler des universitaire s et des patrons de presse pour les jeter dans les prisons (suite au putch) ... Dont beaucoup deux ans après ne connaissent toujours pas pour quel chef d'inculpation sont arrêtés. Et par ailleurs les TV americaines dévoilent que le dossier d'extradition du prédicateur Gulen réclamé par Ankara est réactivé... Et qu'une sorte de deal existe entre Washington et Ankara pour que ce dernier baisse les pressions sur MBS !!! Doit-on éclater de rire sur ce piteux état de la fameuse alliance des américains ? Qui consiste désormais à se "donner" au plus offrand ? Où emmènera-t-il Trump, l'Amérique ?

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 30, le 16 novembre 2018

  • MBS COMMET TROP DE GAFFES ET CELLE DE KHASHOGGI ETAIT CRIMINELLE. IL EN SORT INNOCENT MAIS PERSONNE N,Y CROIT. LE FAIT C,EST QU,ERDO... L,AUTRE BRISEUR DES JOURNALISTES, DES JUGES, D,AUTRES ET DES LIBERTES... NE POURRA PAS ASSOUVIR SA FAIM DE VENGEANCE !

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    11 h 32, le 16 novembre 2018

  • Totalement du n’importe quoi !!!! Haha comme si les journalistes occidentaux comprennent les arabes ... ils ne les ont jamais compris et ne les comprennent pas et ne les comprendront jamais !!! Il se peut que hariri était l’otsge De MBS mais certainement pas dans le sens que veut insinuer le journaliste Il faut comprendre une chose une fois pour toute les paramètres occidentaux d’évaluation ne sont pas pareil que ceux des arabes et dans cela je suis complètement d’accords avec le Hezbollah!!!

    Bery tus

    10 h 52, le 16 novembre 2018

  • MBS ou le fiasco ambulant.

    Melki Elias

    10 h 50, le 16 novembre 2018

  • Entre Hassan Nasrallah et baha Hariri , il n' y a qu'un fou , c'est pas Hassan Nasrallah. Après avoir lu cet article , il n'y a rien à dire de plus , sauf que ceux qui utilisent l'héritier charcutier, ou si on veut ceux qui pensent profiter de sa démence, devrait se méfier, autant que lui le devrait . Plus que saddam en Irak aucun dirigeant arabe ne pourra servir l'occident avec autant de férocité vis avis de ses frères arabes . On a tous assisté à l'exécution de saddam par pendaison , après toutes les souffrances qu'il a fait endurer son peuple et ses voisins . BE AWARE .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 46, le 16 novembre 2018

  • In fine, ce prince qu'on a encensé pour son supposé modernisme se révèle être un piètre stratège: fiasco dans l'affaire Hariri, fiasco au Yémen, une guerre dont l'unique résultat se solde par des dizaines de milliers de morts, en majorité civils, fiasco dans la crise avec le Qatar, et surtout fiasco dans l'assassinat ignoble de Khashoggi...Une tête (bientôt?) couronnée n'est pas forcément une tête bien pleine!

    otayek rene

    10 h 44, le 16 novembre 2018

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