Une prière funéraire symbolique en hommage au journaliste saoudien Jamal Khashoggi, vendredi 16 novembre 2018, à Istanbul. REUTERS/Huseyin Aldemir
21 suspects
Au total 21 suspects sont détenus, a annoncé le jeudi 15 novembre le bureau du procureur général à Riyad. Leur identité n'a pas été révélée.
- 11 ont été inculpés et seront déférés devant la justice, selon lui.
- Le procureur général a requis la peine de mort pour cinq des 11 inculpés, accusés d'avoir "ordonné et commis le crime" au consulat où Jamal khashoggi, critique du pouvoir saoudien et collaborateur du Washington Post, a été "drogué" et son corps "démembré".
(Pour mémoire : Affaire Khashoggi : Riyad promet à l'ONU une enquête "impartiale")
Cinq responsables limogés
Le 20 octobre, les autorités saoudiennes ont annoncé le limogeage de cinq responsables identifiés et la détention de 18 suspects non identifiés.
Les responsables limogés:
- Le vice-président des services de renseignement (General intelligence presidency - GIP), le général Ahmed al-Assiri, accusé selon le procureur d'avoir ordonné à une équipe de 15 agents saoudiens de ramener "de gré ou de force" khashoggi en Arabie saoudite.
- Saoud al-Qahtani, conseiller à la Cour royale. Le bureau du procureur semble se référer à lui quand il parle d'un "ancien conseiller" qui a joué un rôle central dans les préparatifs de l'opération en rencontrant le chef de l'équipe d'agents sur le départ pour Istanbul.
Ahmed al-Assiri et Saoud al-Qahtani étaient deux proches collaborateurs du prince héritier Mohammad ben Salmane, fils du roi Salmane, qui a été totalement dédouané par les autorités saoudiennes.
- Mohammad al-Rumaih, chef adjoint au GIP (affaires de renseignement).
- Abdallah al-Shaya, chef adjoint au GIP (ressources humaines).
- Rashad al-Muhamadi, directeur au GIP (sécurité et protection).
Les autorités saoudiennes n'ont pas précisé si les cinq responsables limogés étaient détenus.
(Lire aussi : Après l’affaire Khashoggi, la revanche des ultrarigoristes saoudiens ?)
17 Saoudiens sanctionnés par Washington
Le Trésor américain a annoncé le jeudi 15 novembre des sanctions ciblées contre 17 responsables saoudiens pour leur "responsabilité ou leur complicité" dans le meurtre de khashoggi. Parmi eux figurent:
- Saoud al-Qahtani, "pour son rôle dans la préparation et l'exécution de l'opération" contre le journaliste.
- Maher Mutreb, présenté par Washington comme un "subordonné" de M. Qahtani. L'opération a été "coordonnée et exécutée" par M. Mutreb, selon le communiqué du Trésor américain.
- Mohammed al-Otaibi, consul général saoudien à Istanbul qui avait la responsabilité de la mission diplomatique au moment des faits.
Des journaux turcs et occidentaux ont affirmé que M. Mutreb avaient des liens avec Mohammad ben Salmane. Mais, jeudi, le bureau du procureur général et le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir ont dédouané le prince héritier. "Le prince héritier n'a rien à voir avec cette question", a affirmé M. Jubeir.
(Lire aussi : Salmane en tournée dans le royaume, une opération-séduction qui tombe à pic)
Restes introuvables
L'enquête officielle saoudienne a conclu que le meurtre de khashoggi avait été commis au consulat "après une altercation physique avec la victime" "qui a été retenue de force" et s'est vue injectée "une grande quantité de drogue". Ceci a "entraîné une surdose ayant conduit à sa mort, qu'Allah bénisse son âme", a dit le bureau du procureur général. Son corps a ensuite été "démembré" et livré à un "collaborateur" à l'extérieur du consulat. Les restes de khashoggi n'ont toujours pas été retrouvés.
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EN TOUT CAS CETTE ENQUETE DU PROCUREUR GENERAL SAOUDIEN EST UNE RIGOLADE !
13 h 09, le 17 novembre 2018