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Liban - Éclairage

Bassil espère forger un climat d’entente interpartisane

Dédaignant le fait que la réconciliation entre Sleiman Frangié et Samir Geagea pourrait politiquement être dirigée contre son leadership, le chef du CPL, Gebran Bassil a revêtu son complet- veston de parfait médiateur, dans un effort pour trouver une issue au nœud des sunnites prosyriens.

Jusqu’à hier, la tâche du ministre sortant des Affaires étrangères ne s’annonçait pas facile et le pays semblait engagé dans une impasse totale. Preuve en est le refus des six députés pro-8 Mars, qui réclament d’être représentés au sein du gouvernement, de solliciter un rendez-vous de M. Hariri, dans la crainte, disent-ils, d’être humiliés par un refus. C’est ce qu’a laissé entendre l’un d’entre eux, Walid Succariyé, qui se dit découragé par le refus catégorique de M. Hariri d’accepter que l’un des six députés de ce sous-groupe, déjà représenté au sein d’autres blocs parlementaires, ne figure dans sa quote-part.

Pour les observateurs, l’inféodation du bloc des sunnites pro-8 Mars à l’axe irano-syrien a jeté un éclairage nouveau sur la vraie nature de cette crise. À travers son appui indéfectible à la cause des « sunnites de la résistance », le Hezbollah chercherait à s’imposer dans le processus de la formation du gouvernement, au même titre que le président chrétien et le Premier ministre sunnite, accordant ainsi à la communauté chiite d’avoir voix au chapitre. Une façon comme une autre de faire renaître la théorie des trois tiers en la consacrant dans la pratique, alors que Taëf ne parle que du binôme chrétien-musulman. C’est d’ailleurs à cette ambition qu’a fait allusion le chef du PSP, Walid Joumblatt, en qualifiant les dernières prises de position de Hassan Nasrallah d’« insurrection contre Taëf » et de tentative d’en annuler les effets.


(Lire aussi : Gouvernement : L’obstructionnisme devient la règle du jeu)


M. Hariri, de son côté, a riposté au Hezbollah en réitérant clairement son attachement à Taëf et à la Constitution. Personne, a-t-il dit, ne peut imposer ses conditions au chef de l’État et au Premier ministre, et ceux qui se disent insatisfaits n’ont qu’à exprimer leur opposition au Parlement. C’est d’autant plus vrai, ajoutent les milieux proches de M. Hariri, que le gouvernement d’union nationale est censé comprendre des ministres issus des blocs parlementaires, et non d’un ensemble de députés sunnites qui se sont regroupés a posteriori.

Pour contourner cette objection, les six députés comptent bientôt, dit-on, quitter leurs blocs respectifs (Hezbollah, Amal, Marada), pour rejoindre leur nouveau bloc (le Rassermblement consultatif) qu’ils souhaitent ainsi affirmer sur la scène sunnite. C’est dans ce contexte et face à ces complications que M. Hariri attend de voir les résultats des efforts de la médiation entreprise par M. Bassil qui devrait rencontrer prochainement le groupe des députés sunnites pro-8 Mars.

Pour le chef du CPL, la crise provoquée par ce nouveau nœud, qu’il a mission de défaire, est éminemment nationale, d’où la nécessité d’élargir l’éventail des personnalités à rencontrer et des contacts, afin de recueillir leurs avis respectifs pour s’en inspirer dans la recherche d’une solution. M. Bassil perçoit sa mission de médiation comme étant celle d’un effort cumulé en vue d’une réconciliation plus globale, devenue incontournable si le gouvernement dit d’union nationale veut véritablement se rendre efficace et productif, l’objectif étant de parvenir à une solidarité et une harmonie au sein de la future équipe. À défaut, l’exécutif se transformerait en une arène de règlements de comptes et de tiraillements continus.



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Dédaignant le fait que la réconciliation entre Sleiman Frangié et Samir Geagea pourrait politiquement être dirigée contre son leadership, le chef du CPL, Gebran Bassil a revêtu son complet- veston de parfait médiateur, dans un effort pour trouver une issue au nœud des sunnites prosyriens. Jusqu’à hier, la tâche du ministre sortant des Affaires étrangères ne s’annonçait...

commentaires (2)

"...une arène de règlements de comptes et de tiraillements continus..." eh oui, on doute fort que Gebran Bassil puisse en quelques heures ou jours modifier l'ADN de nos politiciens...qui n'en finissent pas de règler leurs comptes vieux de dizaines d'années ! Le Liban...?...s'enfoutent totalement, ce qui compte c'est eux...eux...eux...et les promesses que leur ont faites ceux qui les manipulent ! Irène Saïd

Irene Said

16 h 21, le 16 novembre 2018

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Commentaires (2)

  • "...une arène de règlements de comptes et de tiraillements continus..." eh oui, on doute fort que Gebran Bassil puisse en quelques heures ou jours modifier l'ADN de nos politiciens...qui n'en finissent pas de règler leurs comptes vieux de dizaines d'années ! Le Liban...?...s'enfoutent totalement, ce qui compte c'est eux...eux...eux...et les promesses que leur ont faites ceux qui les manipulent ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 21, le 16 novembre 2018

  • Bassil = tiers médiateur, tiers arbitre ou tiers prédateur??????

    Beauchard Jacques

    11 h 34, le 16 novembre 2018

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