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En Allemagne, vives condamnations après l'agression d'un eurodéputé

En Allemagne, vives condamnations après l'agression d'un eurodéputé

Stefan Lofven, président du PSE, Nicolas Schmit, commissaire européen à l'emploi et aux droits sociaux et tête de liste du Parti socialiste européen (PSE) pour les prochaines élections européennes, Olaf Scholz, chancelier allemand, Katarina Barley, vice-présidente du Parlement européen et tête de liste du Parti social-démocrate allemand (SPD) pour les élections européennes, La députée européenne et candidate du parti hongrois Coalition démocratique (DK) Klara Dobrev et le secrétaire général du Parti socialiste européen Giacomo Filibeck, lors du congrès du parti social-démocrate allemand SPD à Berlin, le 4 mai 2024, Photo Odd ANDERSEN / AFP

Un eurodéputé allemand du parti social-démocrate (SPD) au pouvoir a été attaqué et grièvement blessé alors qu'il placardait des affiches électorales, une agression fermement condamnée par l'ensemble de la classe politique qui s'inquiète de la montée des violences contre les élus. 

"La démocratie est menacée par ce genre d'actes", a réagi le chancelier allemand Olaf Scholz, souhaitant à Matthias Ecke, un membre de son parti, de "faire face à ce qui est entré dans sa vie comme une horreur".

L'agression subie vendredi soir à Dresde, dans l'est de l'Allemagne, par ce député européen, également tête de liste du SPD dans la région de Saxe pour les élections européennes de juin, n'est pas la première visant ces derniers mois des représentants politiques allemands.

Selon la police régionale, l'élu âgé de 41 ans a été "frappé" par quatre inconnus lors de la pose d'affiches de campagne pour le parti du chancelier Olaf Scholz. Il a dû "recevoir des soins médicaux à l'hôpital", ajoute le communiqué. M. Ecke a été "grièvement blessé et doit être opéré", a indiqué la fédération SPD de Saxe.

La police ajoute qu'avant cette agression, un homme de 28 ans collant des affiches pour le parti des Verts, dans la même rue, a aussi été frappé "à coups de poing et de pied". Les enquêteurs disent soupçonner le même groupe d'agresseurs, notamment en raison "de la concordance dans la description" des suspects.

L'enquête a été confiée aux services de Protection de l'Etat signifiant que la police étudie la piste de violences à motif politique. "Si une agression à motivation politique (...) se confirme à quelques semaines des élections européennes, cet acte de violence grave constitue également une grave attaque contre la démocratie", a réagi la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser dans un communiqué.

Estimant qu'il s'agit d'une "nouvelle dimension de la violence antidémocratique", la ministre invoque la responsabilité des "extrémistes et populistes, qui attisent un climat de violence croissante par des attaques verbales totalement disproportionnées".

"Gibier"

Les responsables du SPD de Saxe ont mis en cause le rôle du parti d'extrême droite AfD qui a connu une forte progression dans les sondages depuis un an. "Les graines semées par l'AfD et d'autres extrémistes de droite sont en train de germer. Leurs partisans sont désormais totalement désinhibés et nous considèrent manifestement, nous les démocrates, comme du gibier (...)", ont déploré Henning Homann et Kathrin Michel, dirigeants régionaux du parti. 

Jeudi soir, deux élus des Verts, parti qui gouverne avec le SPD, avaient été pris à partie à Essen, dans l'ouest de l'Allemagne, et l'un deux a été frappé au visage, selon la police.

Samedi dernier, quelques dizaines de manifestants s'en étaient pris à la vice-présidente du Bundestag Katrin Göring-Eckardt, une élue écologiste, après un événement festif dans l'est de l'Allemagne. Sa voiture avait été bloquée et des renforts de police avaient dû être appelés pour permettre son départ des lieux.

Ces agressions sont le résultat de "discours, de l'ambiance créée, du fait d'amener les gens les uns contre les autres et de les opposer", a déploré Olaf Scholz. "Nous ne devons jamais nous résigner à de tels actes de violence (...), nous devons nous y opposer ensemble", a-t-il exhorté.

Selon Armin Schuster, ministre de l'Intérieur de Saxe, où se tiendra un important scrutin régional le 1er septembre, 112 délits à motif politique liés aux élections ont été recensés dans le Land depuis le début de l'année - dont 30 contre des titulaires de fonctions politiques ou de mandats électifs. 

"Ce qui est absolument inquiétant, c'est l'intensité avec laquelle les attaques se multiplient actuellement", a déclaré samedi M. Schuster.



Un eurodéputé allemand du parti social-démocrate (SPD) au pouvoir a été attaqué et grièvement blessé alors qu'il placardait des affiches électorales, une agression fermement condamnée par l'ensemble de la classe politique qui s'inquiète de la montée des violences contre les élus. 

"La démocratie est menacée par ce genre d'actes", a...