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Liban - Anniversaire du mandat

Aoun : « Les indépendants sunnites sont des individus et ne forment pas un bloc »

« Si chacun avait accepté son poids politique, il n’y aurait pas eu de problèmes », a lancé le chef de l’État au sujet de la formation du gouvernement qui bute depuis plusieurs mois sur de nombreux obstacles.

Le président de la République, Michel Aoun, a pris part hier à une séance de questions-réponses à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le président de la République Michel Aoun a affiché hier son soutien au Premier ministre désigné, Saad Hariri, face au blocage de dernière minute apparu dans la formation du nouveau gouvernement concernant l’intégration des ministres proches de l’axe Damas-Téhéran à l’équipe ministérielle. Dans le cadre d’un entretien hier soir à Baabda avec quatre journalistes, dont notre collègue Scarlett Haddad, retransmis en direct à la télévision à l’occasion du deuxième anniversaire de son élection à la présidence de la République, M. Aoun a évoqué en vrac plusieurs dossiers dont la question des réfugiés syriens, le Hezbollah ou encore la situation économique et la lutte contre la corruption, sans que le débat ne porte sur des questions stratégiques ou polémiques à même d’embarrasser le pouvoir. Réagissant d’entrée de jeu aux multiples obstacles face à la formation du gouvernement et notamment le « nœud sunnite », M. Aoun a critiqué les demandes de représentation des députés sunnites proches du 8 Mars au gouvernement. « Les indépendants sunnites sont des individus et ne forment pas un bloc. Ils se sont réunis dernièrement et ont demandé à être représentés. Ce qui nous importe, c’est que le Premier ministre soit fort, car les responsabilités qu’il assume sont grandes », a lancé le président. « Si chacun avait accepté son poids politique, il n’y aurait pas eu de problèmes. Nous avons récemment été confrontés à la question de la représentation des sunnites indépendants. Ces obstacles ne sont pas justifiés et l’instrumentalisation du retard de la formation du gouvernement en tactique politique porte un coup à la stratégie nationale dont nous avons grandement besoin », a-t-il souligné. « Cette attitude pourrait ouvrir une brèche dans l’unité nationale. Chacun doit assumer ses responsabilités. Nous avons tous fait des concessions et nous espérons que ce dernier obstacle sera bientôt franchi », a déclaré le chef de l’État, en précisant qu’il adressait « un message » et qu’il était peut-être sorti « de sa réserve ». « Nous sommes un pays démocratique, avec une diversité, plus qu’il n’en faut même, et cela impose un gouvernement d’union nationale. Voilà où réside le problème », a estimé le président Aoun.

Interrogé sur ses rapports avec le Premier ministre désigné Saad Hariri, il a affirmé que ce dernier est doté de « bonnes intentions en ce qui concerne l’édification du Liban ». « Il est le plus fort dans sa communauté, même si le nombre de ses députés a baissé à l’issue des dernières élections », a ajouté le président.

Concernant le « froid » entre le Courant patriotique libre et les Forces libanaises motivé par les dissensions au niveau de la formation du gouvernement, le président s’est voulu conciliant. « Nous ne nous faisons pas la guerre. Nous avons juste une divergence d’opinion au niveau politique, mais pas au niveau de la patrie », a-t-il dit.


(Lire aussi : Michel Aoun : deux ans après, un sexennat à la peine)


« On m’a accusé de racisme »

M. Aoun s’est par ailleurs penché sur le dossier épineux des réfugiés syriens et a réitéré ses positions par rapport à la question. « Nous demandons aux organisations qui aident les réfugiés de les secourir en Syrie et non pas au Liban. Nous allons arriver à un moment où nous réglerons la question des réfugiés directement avec la Syrie, loin des institutions internationales », a lancé le chef de l’État, qui a indiqué que l’initiative russe pour le retour des réfugiés avait été « interrompue ».

« Quand nous parlons de retour volontaire des réfugiés, l’ONU nous met des barrières. On veut lier cette question à une solution politique en Syrie », a dit le président, qui a évoqué le fait que les organisations internationales « continuent de faire peur » aux réfugiés qui souhaitent rentrer chez eux. « On m’a accusé de racisme lorsque j’ai dit que le pays ne peut pas supporter davantage de réfugiés », a-t-il indiqué, ajoutant que « l’intérêt du Liban prime ».

Le Hezbollah face à la menace israélienne

Sur un autre plan, le chef de l’État a réaffirmé son appui à l’armement du Hezbollah, justifié selon lui par la persistance de la menace israélienne. « Nous ne pouvons pas nier une réalité historique dans notre pays. L’occupation israélienne a donné naissance à la résistance. La menace israélienne est toujours présente et il y a une partie du territoire libanais qui est encore occupée », a déclaré Michel Aoun. Évoquant les sanctions américaines imposées dernièrement au parti chiite, il a estimé que tout le pays allait être affecté par ces sanctions, « car les banques n’acceptent pas parfois des dépôts si elles ont des doutes sur leur origine ».

Sur le plan économique, le président Aoun a déclaré « avoir hérité d’un lourd fardeau qui ne peut être ôté du jour au lendemain, et l’une des premières mesures pour remédier à cette situation est l’attribution des marchés d’exploitation du pétrole et du gaz, et mettre en place un plan économique ». Il a par ailleurs affirmé ne pas être inquiet à l’heure actuelle pour la situation économique, tout en mettant en garde contre le danger de continuer dans la même voie.

Sur la question de l’électricité, M. Aoun a plaidé indirectement en faveur des navires-centrales, en attendant que des centrales électriques soient construites. « Il y a des projets (de centrales électriques) qui ont besoin de deux ans et le problème c’est qu’il faut remplir le vide en attendant l’édification de ces centrales. Nous espérons que le nouveau gouvernement va nous faciliter la tâche », a-t-il conclu.



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commentaires (4)

A cause des sunnites indépendants le hezb ne coopère plus et ne donne pas les noms de ses choisis comme ministres...en maître chanteur... le hezb joint les voix de basse à ceux de soprano!

Wlek Sanferlou

15 h 42, le 01 novembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • A cause des sunnites indépendants le hezb ne coopère plus et ne donne pas les noms de ses choisis comme ministres...en maître chanteur... le hezb joint les voix de basse à ceux de soprano!

    Wlek Sanferlou

    15 h 42, le 01 novembre 2018

  • treve de balivernes, mr le president a dit ! moi je suis Tres pres a le croire, si au moins il avait eu le gentillesse d'inviter qq journaliste qui ne soit pas en adoration devant lui, pour faire au moins accroire a un dialogue televise & en direct ! ca nous aurait valu une heure drole ... mais non.

    Gaby SIOUFI

    13 h 42, le 01 novembre 2018

  • Le Commandante Kheneral Phare Aoun s'est exprimé ! Que va répondre son allié de la résistance ? Une remarque , c'est pas un conflit chiite / sunnite auquel on assiste en ce moment . Les dissidents sunnites devront se prononcer , il leur reviendra la décision de se rétracter ou pas . Le hezb résistant libanais n'a fait que les soutenir dans LEUR revendication .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 35, le 01 novembre 2018

  • SI CE N,ETAIT PAS L,EFFET GENDRISSIMO-BEAUPERIEN EN COUVERTURE ET AU SERVICE DES INTERETS IRANIENS ET DE LEURS ACCESSOIRES IL N,Y AURAIT POINT EU DE PROBLEME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 22, le 01 novembre 2018

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