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À La Une - Arabie saoudite

MBS "se fait passer pour un réformateur mais en fait c'est un psychopathe"

Après le meurtre de Jamal Khashoggi, un satiriste saoudien blogueur sur Youtube refuse d'être intimidé.

Le satiriste saoudien, Ghanem Almasarir, posant devant des gens rassemblés près de l'ambassade saoudienne à Londres afin de demander justice pour le journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi, le 24 octobre 2018. AFP / Robin MILLARD

Il moque effrontément sur son blog vidéo sur YouTube le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, le qualifiant de "psychopathe" : le satiriste saoudien Ghanem Almasarir, réfugié à Londres, assure qu'il ne va pas se laisser intimider par le meurtre de Jamal Khashoggi.

Ghanem Almasarir, 38 ans, met sur le grill la famille royale saoudienne dans un blog vidéo qui lui vaut plus de 200 millions de vues sur YouTube. Surtout connu pour son comique, il devient sérieux en parlant du régime saoudien : "s'ils ne sont pas punis, ils continueront à agir ainsi régulièrement", assure-t-il dans un entretien à l'AFP.

Almasarir et une douzaine de militants ont loué un bus rouge à impériale pour défiler devant l'ambassade d'Arabie saoudite à Londres mercredi, dans le quartier très select de Mayfair, en scandant : "Où est le corps de Jamal ?" et en accusant du meurtre le prince héritier. "Si nous entrons, nous finirons comme Jamal Khashoggi", commente-t-il à quelques mètres des grilles ceinturant l'élégant bâtiment. "Ils pourraient nous tuer et nous couper en morceaux", ajoute Almasarir, qui dit bénéficier de l'asile politique.

Après avoir soutenu que Khashoggi était ressorti vivant du consulat saoudien à Istanbul où il s'était rendu le 2 octobre, l'Arabie saoudite a fini par reconnaître qu'il était mort lors d'une opération "non autorisée" et dont le prince héritier, considéré comme l'homme fort du royaume, n'avait pas été informé. Mais les explications saoudiennes n'ont guère convaincu et les Occidentaux, sceptiques, continuent de réclamer une enquête "crédible et transparente".


(Lire aussi : Meurtre Khashoggi : Riyad évoque pour la première fois un acte "prémédité")


Peur
Almasarir lance à un policier qui passe en moto : "Ah, voilà la police! Ne vous éloignez pas, on risque d'être attaqués". "Il y a une importante communauté de dissidents saoudiens à Londres et maintenant, la plupart ont peur de quitter leur maison", affirme-t-il.
Lui-même a été attaqué en plein jour devant le grand magasin Harrods par deux hommes qui l'ont molesté, le 31 août, un peu plus d'un mois avant le meurtre de Khashoggi. Une vidéo atteste de l'agression. D'après lui, il s'agissait de deux Saoudiens qui voulaient l'intimider en raison de ses critiques du pouvoir saoudien.

"Beaucoup de gens dans le monde ont une fausse idée des Saoudiens : ce dingue de prince héritier se fait passer pour un réformateur mais en fait c'est un psychopathe", assure-t-il. Si les dissidents à l'étranger sont tués, alors qu'arrive-t-il à ceux qui sont dans le pays? demande-t-il. "C'est ça, la réforme que le prince héritier est en train de nous vendre : tuer des gens dans le consulat, les couper en morceaux et essayer de faire taire et d'intimider tous les critiques (...) Mais nous ne devons pas nous laisser intimider parce que nous avons la liberté de parole", ajoute-t-il.


(Lire aussi : La chef de la CIA a écouté un enregistrement audio du meurtre de Khashoggi)


De nombreuses questions restent en suspens sur les circonstances du meurtre du journaliste, dont le corps n'a pas été retrouvé. Selon des informations distillées par les médias officiels turcs, il a été démembré après avoir été torturé dans le consulat.

Almasarir se moque dans ses vidéos du pouvoir saoudien et particulièrement du prince héritier, qu'il a surnommé "Nounours grassouillet". "Je les critique et je me moque d'eux et de leurs décisions", souligne-t-il. "Ce n'est pas un crime, mais je pense que s'ils mettent la main sur moi, ils me couperont en morceaux comme Jamal".

Et il espère que la pression sur le pouvoir saoudien entraînera des poursuites contre le prince héritier. "S'ils refusent, alors la communauté internationale devrait lui imposer des sanctions et il devrait être interdit de voyage", estime le blogueur star.

Son public est à 94% saoudien, selon lui. "Les Saoudiens en ont marre de ce gouvernement; ils ne lui font pas confiance et mon programme est une voix pour eux. Ils le partagent en secret mais j'espère qu'un jour, ils pourront le faire sans que ce soit un crime".


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Il moque effrontément sur son blog vidéo sur YouTube le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, le qualifiant de "psychopathe" : le satiriste saoudien Ghanem Almasarir, réfugié à Londres, assure qu'il ne va pas se laisser intimider par le meurtre de Jamal Khashoggi.Ghanem Almasarir, 38 ans, met sur le grill la famille royale saoudienne dans un blog vidéo qui lui vaut plus de 200...

commentaires (4)

BRAVO BRAVO BRAVO....MONSIEUR GHANEM ALMASARIR

Gebran Eid

21 h 24, le 25 octobre 2018

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Commentaires (4)

  • BRAVO BRAVO BRAVO....MONSIEUR GHANEM ALMASARIR

    Gebran Eid

    21 h 24, le 25 octobre 2018

  • Cette terre d'Orient du Sud au nord, de l'est à l'Ouest finira par trouver la liberté. La liberté dans tout son sens... Liberté de consience, de penser, d'expression, de droits de l'homme, de critiquer, de faire de l'humour,... Tout ce dont l'homme par sa nature a besoin. Seule question qui reste en suspens : quand ? Plus vite que l'on pense très certainement.

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 39, le 25 octobre 2018

  • LA LIBERTE D,EXPRESSION EST SACREE !

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    19 h 25, le 25 octobre 2018

  • Que Dieu le protège il va finir sur un grill de bbq. Bien que ce qu'il dit est ABSOLUMENT vrai.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 49, le 25 octobre 2018

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