Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a douché vendredi les espoirs d'une formation imminente d'un gouvernement, estimant que des "nœuds importants" restaient à régler tout en reconnaissant que des "avancées importantes" avaient été faites.
"Visiblement, il y a un grand optimisme et des avancées importantes dans le processus de formation du gouvernement, mais il y a encore des nœuds importants à débloquer, notamment concernant la distribution des portefeuilles, et nous conseillons à tous de ne pas fixer de date butoir", a affirmé le leader du parti chiite lors d'une allocution télévisée à l'occasion de la cérémonie annuelle, qu'il parraine, de la Fondation islamique pour l'éducation et l'enseignement des lycées Al-Mahdi, qui fête ses 25 ans.
"Je ne vais pas entrer dans le détail des revendications, mais nous devons former un gouvernement sur la base de critères valables pour tout le monde et issus des résultats des élections législatives", a-t-il ajouté, soulignant que la formation du cabinet ne devait pas être "l'occasion de régler des comptes". Le chef du Hezbollah a également assuré que son parti ne s'ingérerait pas dans les discussions autour de la distribution des portefeuilles.
Le climat d'optimisme qui règne concernant la naissance imminente du gouvernement de Saad Hariri a été renforcé ces derniers jours après d'intenses contacts entre les formations politiques pour surmonter les derniers obstacles qui entravent la formation du cabinet du Premier ministre désigné Saad Hariri. Les derniers nœuds faisant encore obstacle à la formation du gouvernement concernent principalement l'attribution du ministère de la Justice, réclamé par les Forces libanaises mais que le président Michel Aoun veut garder dans son giron ; ainsi que la représentation au sein du cabinet des députés sunnites pro-8 Mars qui réclament un portefeuille, ce que M. Hariri a refusé jusqu'à présent mais que le chef de l'Etat pourrait consentir à leur attribuer en le nommant lui-même.
(Lire aussi : Formation du gouvernement : "Nous sommes sur la bonne voie", se félicite Bassil)
Ingérence de l'Iran
Sur le même plan, Hassan Nasrallah a critiqué certains médias qui font un parallèle entre la formation d'un gouvernement en Irak, qui aurait fait suite selon eux à un rapprochement entre les Etats-Unis et l'Iran, et l'accélération du processus de formation du cabinet au Liban. "Ce qui s'est passé en Irak n'est pas le résultat d'un accord américano-iranien mais l'expression de la volonté des Irakiens et l'échec de la politique US en Irak", a estimé Hassan Nasrallah.
Le leader chiite a dans ce contexte affirmé que l'Iran ne s'ingère pas dans le dossier du gouvernement libanais, ni de près, ni de loin", démentant des informations rapportées par la presse et selon lesquelles il aurait appelé son allié, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, à faire des concessions pour débloquer la formation du gouvernement avant la mise en application des nouvelles sanctions américaines contre l'Iran.
Plusieurs médias avaient en effet rapporté que dans la nuit de vendredi à samedi dernier, M. Bassil s’était longuement entretenu au sujet du dossier gouvernemental avec le secrétaire général du Hezbollah qui aurait, selon eux, insisté sur la nécessité de mettre fin au vide institutionnel qui menace désormais le pays, à l’ombre des développements locaux et régionaux.
"Ni cette rencontre ni cette discussion n'ont eu lieu, a affirmé Hassan Nasrallah dans son discours. Nous ne dictons pas leur conduite ni au CPL, ni au Premier ministre désigné ni aux autres formations politiques".
Affaire Khashoggi
Sur le plan régional, le leader du parti chiite a notamment évoqué l'affaire de la disparition non élucidée du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul. Jeudi, le président américain Donald Trump avait estimé que le journaliste "semblait bien" être mort et a menacé Riyad de conséquences "sévères". "Dans cette affaire, il est clair que l'administration Trump est dans l'embarras et le pouvoir saoudien est dans une posture très difficile. L'important, ce sont les conséquences de cette affaire (...) J'appelle les dirigeants saoudiens : il est temps de prendre la décision politique courageuse de mettre un terme à la guerre au Yémen car la couverture internationale dont l'Arabie saoudite (qui conduit la coalition arabe contre les houthis pro-iraniens) jouit commence à s'ébranler", a affirmé Hassan Nasrallah.
"La situation du Hezbollah n'a jamais été aussi bonne"
Par ailleurs, Hassan Nasrallah a assuré que "malgré les sanctions et les difficultés, la situation du Hezbollah n'a jamais été aussi bonne, sur les plans financier, politique, militaire ou social, et cela sera le cas à l'avenir, si Dieu le veut", en référence aux sanctions américaines contre son parti.
Mardi, le ministre américain de la Justice Jeff Sessions avait désigné le Hezbollah comme étant une organisation transnationale criminelle contre laquelle les Etats-Unis vont mener des enquêtes approfondies et engager des poursuites. Cette annonce est intervenue deux jours après le vote par le Sénat américain, grâce au soutien des élus aussi bien républicains que démocrates, de deux lois renforçant les sanctions contre le Hezbollah.
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commentaires (7)
Comme d'habitude, il est sorti de sa tanière grâce à la TV. Il continue à nous faire prendre un taureau pour un boeuf et un boeuf pour une chèvre M. Hassan Nasrallah, je vais vous citer deux pays qui vaincront toujours leurs ennemis 1) le Vietnam/ 68.000 soldats français, Les USA plus de 500.000 soldats , ils ont plié bagages. Pourquoi ? Le peuple aime profondément son pays , un amour profond a la tête des troupes vietnamiennes Ho Chi Minh et Giap combattaient 2) Israel Le peuple israélien a un amour profond pour son pays. Il n'a aucun choix : mourir ou vaincre je n'admire pas ce pays (Je n'aime pas ce pays) . Pourquoi ils vaincront ? grâce à l'amour de leur pays Ala tête des combattants juifs, Moshe Dayan était au combat Vous êtes enterré dans une cave quelque part Ce n'est pas grâce à vos 100.000 missiles de "précision" que vous vaincrez Israel Vous tuerez sans aucun doute des israéliens mais que restera t il du Liban sud ? Ne dites pas que c'est pour votre patriotisme libanais qui vous guerroyez un peu partout dans le région ? Vous insultez notre intelligence Vous avez tout fait pour retarder l'élection d'un président parce que vous vouliez imposer votre candidat. Vous faites tout pour retarder l'élection d'un gouvernement pour imposer vos alliés Si une paix pouvait venir dans la région , que feriez vous de vos excités de la gâchette?
FAKHOURI
23 h 07, le 19 octobre 2018