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Liban - Missiles

« Notre stratégie est celle de l’ambiguïté constructive », lance Nasrallah

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est exprimé pour la première fois hier au sujet des déclarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon lesquelles le Hezbollah utilisait des sites proches de l’aéroport international de Beyrouth comme « caches d’armes secrètes ». Il a affirmé qu’il ne voulait ni confirmer ni infirmer ces allégations pour ne pas « donner d’informations à l’ennemi ». Hassan Nasrallah a par ailleurs estimé que Donald Trump humiliait « tous les jours » ses alliés du Golfe, soulignant que le président américain convoitait surtout l’argent de ces pays. « Dans le cadre de notre stratégie militaire au sein de la résistance, nous avons opté pour la politique de l’ambiguïté constructive. Nous n’avons pas voulu répondre ni donner des informations gratuitement, afin de ne pas entrer dans le jeu de l’ennemi israélien », a affirmé Hassan Nasrallah, qui s’exprimait à l’occasion du décès d’Amina Salamé, morte lundi à l’âge de 80 ans, mère de Imad Moghniyé, ancien responsable des opérations militaires du Hezbollah tué dans un attentat à la voiture piégée à Damas, en Syrie, le 12 février 2008.

« Guerre psychologique »

Lors d’un discours devant l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre, le Premier ministre israélien avait présenté une carte du sud de Beyrouth montrant trois « sites secrets » présumés, dans lesquels le parti chiite transformerait des missiles de précision, sur ordre de l’Iran. Ces sites seraient, selon les renseignements israéliens, situés à côté de l’aéroport de Beyrouth, à proximité du port d’Ouzaï et sous la Cité sportive, trois endroits situés dans ou à la lisière de la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah. Face à ces accusations, le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, avait organisé une tournée pour les ambassadeurs accrédités au Liban sur les sites incriminés pour démentir M. Netanyahu. « Le ministère des Affaires étrangères a estimé que les propos de Netanyahu constituaient une menace pour le Liban et il a pris l’initiative », a déclaré Hassan Nasrallah, saluant « la diplomatie offensive » du ministre Bassil qui a « révélé la supercherie de Netanyahu ». « Tout cela entre dans le cadre de la guerre psychologique que l’ennemi échoue à remporter », a estimé le leader du parti chiite.

Sur un autre plan, le secrétaire général du Hezbollah a de nouveau appelé à une formation rapide du gouvernement, attendu depuis cinq mois, assurant qu’il n’y avait « aucune ingérence extérieure » de la part de Damas ou de Téhéran dans ce processus. Il a insisté sur l’urgence qu’un cabinet soit formé, notamment pour qu’il s’occupe de la région de Baalbeck où les pluies torrentielles ont causé des dégâts considérables.

La « cupidité sans limites » de Trump

Le chef du Hezbollah est revenu par ailleurs sur les propos, la semaine dernière, du président Donald Trump qui avait mis en garde le roi Salmane d’Arabie, son allié stratégique, lui affirmant que « sans le soutien militaire des États-Unis, il ne resterait pas deux semaines au pouvoir ». « À son époque, l’ayatollah Khomeyni disait que le pouvoir américain était un pouvoir de voleurs. Aujourd’hui, il est devenu clair que Trump n’est motivé que par sa cupidité sans limites », a lancé le chef du Hezbollah. « Nous sommes face à une administration qui, contrairement aux administrations précédentes qui évoquaient les droits de l’homme, parle ouvertement. Trump ne parle que d’argent, de droits de douane ou de guerre commerciale. Il ne voit le monde que par le prisme de l’argent. Il maltraite et humilie tous les jours ses alliés et amis », a-t-il poursuivi.

Hassan Nasrallah a également réagi à d’autres déclarations du président US, datant de mardi, selon lesquelles l’Iran était prêt à envahir le Moyen-Orient en 12 minutes. « Les propos de Trump montrent l’importance de l’Iran à ses yeux », a-t-il déclaré. « Comptez-vous réellement sur Trump pour vous protéger et vous aider ? » a lancé le chef du Hezbollah, s’adressant aux dirigeants des pays du Golfe.

La première partie de l’allocution du chef du parti chiite était consacrée à Amina Salamé, « une femme exceptionnelle, symbole de la résistance », et ses enfants. Surnommée la « mère des martyrs », elle a vu deux autres de ses fils, Jihad et Fouad, membres du Hezbollah, être tués. Elle a également perdu l’un de ses petits-fils, Jihad, fils de Imad Moghniyé, cadre supérieur du parti chiite, tué en 2005 lors d’un raid israélien sur le Golan syrien. « La vie est une épreuve que la “mère des martyrs” a surmontée haut la main », a jugé le leader du Hezbollah, revenant sur le parcours de vie d’Amine Salamé « qui a inspiré de nombreuses personnes » et dont la famille est, selon lui, un « foyer de la résistance ». « Ses enfants, Fouad, Jihad et Imad, ont été de ceux qui ont donné leur vie pour la résistance », a-t-il déclaré, décrivant Imad Moghniyé comme une « personnalité exceptionnelle ».

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est exprimé pour la première fois hier au sujet des déclarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon lesquelles le Hezbollah utilisait des sites proches de l’aéroport international de Beyrouth comme « caches d’armes secrètes ». Il a affirmé qu’il ne voulait ni confirmer ni infirmer ces...

commentaires (5)

En somme Trump se tient lui aussi au cœur de "l'ambiguïté constructive"?

Beauchard Jacques

10 h 21, le 13 octobre 2018

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Commentaires (5)

  • En somme Trump se tient lui aussi au cœur de "l'ambiguïté constructive"?

    Beauchard Jacques

    10 h 21, le 13 octobre 2018

  • en tous cas, pas d'ambiguïté pour ce qui est de sa politique interne : que les chretiens - surtout eux- s'entre tuent n'est qu'un pion de plus dans son jeu d'echec ou de dames.

    Gaby SIOUFI

    09 h 58, le 13 octobre 2018

  • Stratégie payante en tous Les cas. L'usurpie n'ose plus nous attaquer chez nous . Pas par philanthropie subite mais par peur des représailles "ambiguë". Il fallait qu'il y en ait un qui se sacrifie pour cela et ça a été le hezb libanais de la résistance. Arriverons nous à le comprendre un jour ?

    FRIK-A-FRAK

    09 h 42, le 13 octobre 2018

  • ET LES TAUPES... OU CACHENT-ELLES LEURS NOURRITURE ? QUAND AUX AUTRES POINTS DE SON DISCOURS IL A RAISON EN PLUSIEURS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 30, le 13 octobre 2018

  • "Ambiguïté" , certainement! Mais "constructive", difficile de le reconnaître. Je n'ai jamais rien vu de "constructif", du moins en faveur du Liban, dans les attitudes, paroles et actes du Hezbollah.

    Yves Prevost

    07 h 14, le 13 octobre 2018

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