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À La Une - Liban

Gouvernement : les FL mettent en garde contre les tentatives d'avortement du compromis

"Nous sommes sur la bonne voie", avait déclaré Gebran Bassil à l'issue d'un entretien avec Saad Hariri plus tôt dans la journée.

Le Premier ministre désigné Saad Hariri et le ministre sortant FL de l'Information Melhem Riachi. Photos AFP et Ani

Les Forces libanaises ont mis en garde vendredi soir contre les tentatives de faire avorter le compromis au sujet de la formation du gouvernement, dont la naissance semblait imminente avant les déclarations plus tôt dans la journée du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a quelque peu refroidi l'optimisme ambiant.

"Certains tentent de nuire aux efforts du Premier ministre désigné, Saad Hariri, et de faire avorter le compromis, particulièrement après de nombreux points de convergence qui ont été trouvés et tranchés", a déclaré le ministre sortant de l'Information affilié aux Forces libanaises, Melhem Riachi, à l'issue d'un entretien avec M. Hariri, indiquant que ce dernier et le chef des FL, Samir Geagea, se sont entretenus au téléphone "afin de coordonner leurs positions". "Nous devons appliquer les mêmes critères", a-t-il ajouté.

Selon la chaîne locale MTV, le président Michel Aoun aurait proposé au PM désigné de nommer deux ministres Kataëb à la place des FL, ce que Baabda a immédiatement démenti. Selon des sources du courant du Futur citées dans la soirée par la chaîne locale LBCI, M. Hariri ne formera pas de gouvernement sans l'une des principales composantes politiques du pays, dont les FL font partie. De son côté, le député joumblattiste Waël Bou Faour, qui s'est également rendu à la Maison du Centre pour s'entretenir avec M. Hariri, avait quitté plus tôt la résidence du Premier ministre désigné au bout de quelques minutes.

Le leader du Hezbollah a, quant à lui, quelque peu refroidi les espoirs d'une formation imminente d'un gouvernement, estimant que des "nœuds importants" restaient à régler tout en reconnaissant que des "avancées importantes" avaient été faites.  

Plus tôt dans la journée, M. Hariri avait reçu le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, pour un long entretien. "Les choses sont très positives et je crois que nous sommes sur la bonne voie pour former un gouvernement juste et représentatif, un gouvernement d'union nationale qui n'exclut personne", s'était félicité M. Bassil à l'issue de la réunion,  confirmant les informations faisant état de la constitution incessante du cabinet. "Nous avons fait toutes les concessions pour faciliter la formation d'un cabinet qui respecte l'équilibre dans l'attribution des postes. Nous nous sommes entièrement entendus (avec M. Hariri), sans porter atteinte à quiconque", avait insisté M. Bassil.

Des sources proches de la présidence de la République citées par notre correspondante à Baabda Hoda Chedid, avaient rapporté dans la journée que le chef de l’État, Michel Aoun, reste attaché au poste du ministère de la Justice et n'entend pas le céder aux FL. Ces sources avaient renvoyé cet attachement au fait que le président insiste à ce que le ministère de la Justice soit à égale distance de toutes les parties, et qu'une personnalité qui lui est proche est seule capable d'assurer cette neutralité, le chef de l’État étant le garant du respect de la Constitution.

Le ministère de la Justice est aujourd'hui dirigé par Salim Jreissati, nommé par le président de la République et affilié au Courant patriotique libre. Des informations avaient évoqué ces derniers jours l’éventualité que le président de la République octroie ce ministère aux FL, mais une source du CPL avait affirmé à L’Orient-Le Jour que la Justice resterait entre les mains du parti aouniste.


(Lire aussi : Gouvernement : la Justice, dernier obstacle avant le dénouement ?)


Arméniens et opposants sunnites
Le député Hagop Pakradounian, membre du parti arménien Tachnag, avait lui aussi été reçu à la tête d'une délégation par M. Hariri. "L'optimisme se poursuit (...) et je crois que le gouvernement sera formé dans les prochaines 48h. Il n'y a pas de nœud arménien, il y a une nécessité de former un gouvernement d'union nationale", avait affirmé M. Pakradounian, appelant à réserver un siège ministériel à la communauté chrétienne syriaque, "sans porter atteinte aux parts des autres communautés". Prié de confirmer si le prochain gouvernement comportera deux ministres arméniens, M. Pakradounian avait dit : "Bien sûr. Malheureusement nous vivons dans un pays confessionnel et il s'agit d'assurer un équilibre confessionnel".
Les Arméniens réclament deux ministres, dont un appartenant au parti Tachnag et un autre indépendant. Ils refusent que l’un de ces deux ministres soit remplacé par une personnalité issue des minorités.

En ce qui concerne la question des sunnites anti-haririens, des sources ont confié à la chaîne LBCI que le Hezbollah et ses alliés font pression sur M. Hariri afin que celui-ci octroie un poste ministériel à un député sunnite qui n'appartient pas au Courant du Futur. Selon ces sources, la solution à cette question pourrait être la nomination d'une personnalité sunnite qui serait proche du chef de l’État.

Le Premier ministre désigné avait opposé très tôt un veto catégorique à la représentation de ses opposants sunnites au sein de son équipe. Il a toutefois renvoyé la balle dans le camp du chef de l’État, qui est appelé à nommer, parmi les ministres qui lui reviennent, un de confession sunnite, en échange de quoi Saad Hariri est supposé obtenir, dans son lot, un ministre chrétien. Dans les milieux proches de la présidence de la République, on est soucieux de préciser que le chef de l’État ne choisira pas une personnalité susceptible d’être "provocatrice" pour le Courant du Futur.

L'ancien Premier ministre, le député Nagib Mikati, avait assuré dans la journée que le processus de formation du gouvernement est entré "dans sa phase finale". "L'annonce de la formation du gouvernement se fera probablement sous peu", avait-il confié.


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commentaires (5)

les negotiations pour former un nouveau gouvernement sont aussi complexe que le Brexit. Peut on vous enveyez Theresa May

KARIM GHAZZAOUI

22 h 21, le 19 octobre 2018

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Commentaires (5)

  • les negotiations pour former un nouveau gouvernement sont aussi complexe que le Brexit. Peut on vous enveyez Theresa May

    KARIM GHAZZAOUI

    22 h 21, le 19 octobre 2018

  • Douche écossaise made in lebnen

    Wlek Sanferlou

    22 h 11, le 19 octobre 2018

  • Alors, Messieurs, qui faut-il croire: notre ministre (sortant mais toujours bien dedans !)des affaires étranges, ou le (toujours) grand chef du Hezbollah, très sûr de lui...? Irène Saïd

    Irene Said

    20 h 46, le 19 octobre 2018

  • suite : qu'aucune voix dissonante vienne détruire les espoirs portés par tous. Amen !

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 42, le 19 octobre 2018

  • Allez, croisons les doigts, et espérons la formation rapide d'un gouvernement le plus efficace, et le plus harmonieux possible, en tenant compte des aspirations de tous les libanais sans exception. Avec nos vœux les plus ardents pour le plein succès du futur gouvernement. Et qu'aucune voix malsaine ou dissonavienne décourager

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 40, le 19 octobre 2018

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