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À La Une - Liban

Gouvernement : "Un compromis est inévitable", affirme Joumblatt depuis Baabda

Le chef du Parti socialiste progressiste assure qu'il n'y a pas de "noeud druze" entravant la formation du cabinet.

Le président de la République, Michel Aoun (g), s'entretenant au palais de Baabda avec le leader druze Walid Joumblatt, le 16 octobre 2018. Photo Twitter/@LBpresidency

Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a déclaré mardi depuis le palais de Baabda, après un entretien avec le chef de l'Etat Michel Aoun, qu'il n'y avait pas de "noeud druze" entravant la formation du gouvernement et qu'"un compromis était inévitable", des déclarations qui laissent présager d'une prochaine constitution du cabinet.

"L’ambiance (de la rencontre avec le président Aoun) était très positive. Le soi-disant nœud druze n’existe pas. Il y a des demandes spécifiques qui ont été acceptées, et un compromis est inévitable. J’ai transmis au président de la République une liste concernant le nom du (troisième) ministre druze et la décision lui revient", a fait savoir le leader druze aux journalistes.

"Nous devons nous éloigner des différends. Personne ne peut éliminer l’autre et le président Aoun est attaché à la stabilité. Nous ne voulons pas créer des problèmes supplémentaires et il y a eu des concessions mutuelles", a-t-il ajouté. M. Joumblatt a dans ce contexte indiqué qu'il souhaitait conserver le portefeuille de l'Education.


(Lire aussi : Dernière ligne droite vers la formation du cabinet ?)


Une sérieuse querelle oppose Walid Joumblatt à son rival druze Talal Arslane, autour de leur représentation respective au sein de la future équipe ministérielle. Fort des résultats des législatives de mai dernier, M. Joumblatt voudrait nommer les trois ministres druzes dans une formule de trente. En face, Talal Arslane, appuyé par le Courant patriotique libre, tient à prendre part au gouvernement en se basant, lui aussi, sur les résultats du scrutin de mai.

Le chef de l'Etat avait reçu en matinée l'émir Talal Arslane qui a réaffirmé le droit de son bloc à être représenté au sein du gouvernement, tout en assurant qu'il était "ouvert aux solutions, mais pas sur la base de l'élimination". Lundi , M. Arslane avait affirmé à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri, qu'il ne pouvait faire davantage de sacrifices pour la formation du gouvernement.

"Je n’ai pas connaissance d’une rencontre avec Talal Arslane. Mais nous réclamons que l’auteur de l’incident de Choueifate soit remis à la justice, alors qu’il est protégé en ce moment en Syrie par (le chef de la sécurité syrienne) Ali Mamlouk", a souligné Walid Joumblatt à Baabda.
En mai dernier, des affrontements armés avaient éclaté à Choueifate, au sud de Beyrouth, entre les partisans de MM. Joumblatt et Arslane. Ces incidents avaient fait un mort, Ala’ Abou Faraj, membre de la Défense civile et affilié à la formation de Walid Joumblatt. Le suspect responsable de sa mort, est affilié à la formation de M. Arslane et se trouverait actuellement en Syrie.

Les contacts s'étaient accélérés mardi pour débloquer l'obstacle druze, le député Waël Bou Faour ayant été dépêché en matinée par le chef du PSP auprès de Saad Hariri". En soirée, la chaîne LBCI a rapporté que M. Bou Faour s'est à nouveau rendu chez M. Hariri. Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s'est lui aussi rendu en soirée à la Maison du Centre pour s'entretenir avec le Premier ministre désigné.


M. Hariri, qui a assuré mardi que le gouvernement serait formé "très rapidement", a également reçu le ministre sortant des Finances et conseiller du chef du mouvement Amal Nabih Berry, Ali Hassan Khalil.


(Lire aussi : Aoun : Macron souhaite, bien sûr, un gouvernement au Liban)



"Les choses avancent"
M. Berry, qui se trouve actuellement à Genève dans le cadre de la 139e session de l’Union parlementaire internationale, a de son côté estimé, selon des médias locaux, que "les choses avancent", concernant la formation du gouvernement.

Pour sa part, le bloc parlementaire du Courant patriotique libre, dirigé par Gebran Bassil, a noté mardi à l'issue de sa réunion hebdomadaire qu'"une dynamique a été enclenchée dans le processus de formation du gouvernement". "Il nous importe que le futur gouvernement soit productif, et nous tendrons la main à tous les partis, en mettant de côté nos divergences politiques", a promis le bloc du CPL.

Le bloc parlementaire du Futur, dirigé par M. Hariri, a "salué la réduction des polémiques politiciennes" et "la coopération constante entre le président de la République et le Premier ministre désigné pour assurer les conditions nécessaires à la naissance d'un gouvernement d'union nationale".


Le parti Kataëb, dirigé par le député Samy Gemayel, a, lui, confirmé que son parti ne ferait pas partie du gouvernement. "Nous ne sommes pas convaincus par l'approche (adoptée pour la formation) du gouvernement, nous n'avons pas engagé de négociations, nous n'avons rien demandé et nous ne ferons pas partie du gouvernement", a déclaré M. Gemayel "Nous attendons de voir la composition du cabinet et nous traiterons avec celui-ci conformément à son comportement, a-t-il indiqué. S'il est bon, nous encouragerons les responsables, mais s'il est mauvais nous dirons la vérité".  "Il est regrettable que le retard (dans la formation du cabinet) ne soit pas basé sur un désaccord sur un projet, une vision pour l'avenir du Liban ou une question économique, a ajouté le député. Ce qui retarde la formation du gouvernement est le différend sur les quotas, les intérêts et les calibres des portefeuilles".


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Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a déclaré mardi depuis le palais de Baabda, après un entretien avec le chef de l'Etat Michel Aoun, qu'il n'y avait pas de "noeud druze" entravant la formation du gouvernement et qu'"un compromis était inévitable", des déclarations qui laissent présager d'une prochaine constitution du cabinet."L’ambiance (de la rencontre avec le...

commentaires (3)

Ils sont tous des champions des belles phrases et formules-pirouettes...c'est tout ce dont ils sont capables depuis plus de cinq mois. Et pourtant nous sommes tous là...à espérer qu'ils puissent changer et devenir de vrais responsables conscients de leur devoir envers leur patrie ! Irène Saïd

Irene Said

21 h 40, le 16 octobre 2018

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Commentaires (3)

  • Ils sont tous des champions des belles phrases et formules-pirouettes...c'est tout ce dont ils sont capables depuis plus de cinq mois. Et pourtant nous sommes tous là...à espérer qu'ils puissent changer et devenir de vrais responsables conscients de leur devoir envers leur patrie ! Irène Saïd

    Irene Said

    21 h 40, le 16 octobre 2018

  • Compromis, Oui Compromissions, Non.

    Sarkis Serge Tateossian

    20 h 01, le 16 octobre 2018

  • CITOYENS DES COMPROMIS... LIBANAIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 33, le 16 octobre 2018

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