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Liban - Médias

May Chidiac : Le métier de journaliste a besoin d’être sauvé !

De gauche à droite : Nima el-Bagir, Brankica Stankovic, May Chidiac, Raja Trad, Raghida Dergham et Lucia Annunziata.

La Fondation May Chidiac a récompensé, comme chaque année depuis 2012, plusieurs journalistes pour leurs réalisations et leur engagement. De nombreuses personnalités ont assisté à la grandiose cérémonie, présidée par notre consœur May Chidiac, fondatrice de la May Chidiac Foundation (MCF), qui s’est déroulée dans l’enceinte de la Seaside Arena au BIEL. On comptait parmi les invités le Premier ministre Saad Hariri, l’ancien président de la République Michel Sleiman, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, le vice-Premier ministre et ministre de la Santé Ghasssan Hasbani, l’ancien vice-président du Parlement Farid Makari, le ministre de l’Information Melhem Riachi, le ministre des Affaires sociales Pierre Bou Assi ainsi que le ministre d’État aux Droits de la femme, Jean Oghassabian. La cérémonie était animée par le journaliste et acteur d’origine égyptienne Aiman el-Kaissouni et la présentatrice jordanienne Alia Toukan. Les invités ont eu droit en guise de divertissement à une performance de la chanteuse Nancy Ajram, à un spectacle intitulé Une Nuit à Broadway et à une vente aux enchères menée par le commissaire-priseur britannique Tom Best.

C’est Raghida Dergham, journaliste et fondatrice du groupe de réflexion Beirut Institute, qui a remporté le prix Antoine Choueiri récompensant l’ensemble d’une carrière journalistique. Elle est connue pour avoir contribué à développer le rôle des femmes dans l’analyse politique. La MCF a ensuite récompensé Raja Trad, président de la branche Moyen-Orient du groupe Publicis, en lui remettant le prix de l’« excellence dans l’industrie des médias ». Pour le trophée de la « performance médiatique exceptionnelle », c’est la rédactrice en chef de Huffington Post Italie Lucia Annunziata qui a été distinguée. Brankika Stankovic, journaliste d’investigation serbe, s’est vue quant à elle remettre le prix de la catégorie « journalisme engagé ». Enfin, le prix du « courage journalistique exceptionnel » a été décerné à Nima el-Bagir, la correspondante internationale pour la chaîne d’information américaine CNN au Soudan.


(Lire aussi : May Chidiac : Que les assassins soient au moins pointés du doigt)


Le journalisme en crise
Dans son discours, May Chidiac a rappelé que selon l’Unesco, il y a eu jusqu’à présent 68 journalistes tués dans l’exercice de leur fonction cette année, contre 79 pour l’ensemble de l’année dernière. Citant la même source, elle a relevé une augmentation du nombre de journalistes emprisonnés, qui est passé de 262 à 316 entre 2017 et 2018. Elle a dénoncé sur ce plan « l’agression qui vise des journalistes, qu’elle soit verbale ou corporelle, en passant par les détentions arbitraires. » Elle a déploré dans ce cadre que nous en soyons venus à parler, aujourd’hui, d’une « phobie journalistique ».

Mme Chidiac a d’autre part abordé dans son allocution l’actualité internationale, évoquant deux événements qui ont marqué le monde du journalisme en l’espace d’une semaine : la disparition dans des circonstances encore obscures du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul le 2 octobre, et le viol puis l’assassinat de la journaliste d’investigation bulgare Victoria Marinova le 6 octobre. Elle a en outre alerté le public au sujet de la crise des médias au Liban, rappelant la fermeture des quotidiens as-Safir et al-Anwar et la publication par le quotidien an-Nahar de huit pages blanches dans son édition de jeudi pour dénoncer la crise de la presse et plus généralement la situation dans le pays. « Notre métier a besoin d’être sauvé ! » a-t-elle lancé à son auditoire.

Dans la dernière partie de son discours, May Chidiac a réaffirmé son mécontentement au sujet de l’enquête du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). Elle a affirmé que les trois journalistes visés, Samir Kassir, Gébran Tuéni et elle-même, sont les oubliés de ce procès. Elle a terminé son intervention en lançant : « Vous ne m’avez pas convaincue aujourd’hui et vous ne me convaincrez pas demain. Vous m’entendrez encore jusqu’à ce que vous teniez compte de ces trois affaires ! »


Pour mémoire

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La Fondation May Chidiac a récompensé, comme chaque année depuis 2012, plusieurs journalistes pour leurs réalisations et leur engagement. De nombreuses personnalités ont assisté à la grandiose cérémonie, présidée par notre consœur May Chidiac, fondatrice de la May Chidiac Foundation (MCF), qui s’est déroulée dans l’enceinte de la Seaside Arena au BIEL. On comptait parmi les...

commentaires (1)

Belle initiative de cette victime d'un attentat abominable , cependant je lui poserai la question simple dans le cas de Jamal Khashoggi, May Chidiac ferait-elle comme Christine Lagarde cad irait elle à ryad pour un Davos du désert ( democratique) tout en ayant ( condamné ?? ) le meurtre de ce journaliste victime pire qu'elle ?

FRIK-A-FRAK

12 h 37, le 13 octobre 2018

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Commentaires (1)

  • Belle initiative de cette victime d'un attentat abominable , cependant je lui poserai la question simple dans le cas de Jamal Khashoggi, May Chidiac ferait-elle comme Christine Lagarde cad irait elle à ryad pour un Davos du désert ( democratique) tout en ayant ( condamné ?? ) le meurtre de ce journaliste victime pire qu'elle ?

    FRIK-A-FRAK

    12 h 37, le 13 octobre 2018

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