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À La Une - Liban

TSL : pour la défense, accuser le Hezbollah de terrorisme équivaudrait à accuser de Gaulle ou Aoun de terrorisme

Selon la défense, le procès se tenant en l’absence des accusés, leur silence ne peut être utilisé contre eux.

Le siège duTribunal spécial pour le Liban (TSL), dans la banlieue de La Haye. Bas Czerwinski/Pool via REUTERS

Alors que les équipes de la Défense ont commencé lundi la présentation de leurs plaidoiries finales devant le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) aux Pays-Bas, qui juge les assassins de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, Emile Aoun, conseil de Salim Ayyash, membre présumé du Hezbollah, a affirmé devant la cour qu'accuser ce parti de terrorisme "équivaudrait à accuser de Gaulle, Churchill ou Michel Aoun" de terrorisme.
"Le procureur ne peut accuser le Hezbollah de terrorisme, ni directement ni indirectement", a déclaré M. Aoun. "Personne ne peut le faire, que ce soit un expert en téléphonie, un chef d'état étranger narcissique ou excentrique, ou un chef d'Etat nostalgique de la gloire du passé. Personne ne peut accuser le Hezbollah parce que le Hezbollah est l'emblème de la résistance, que vous le vouliez ou pas". "L'accuser de terrorisme équivaudrait à accuser de terrorisme, de Gaulle, Churchill ou Michel Aoun", a-t-il conclu. 

La deuxième semaine des déclarations de clôture devant le TSL s'ouvre donc avec les déclarations de la défense. Lors de la première semaine, c'est l'accusation qui avait exposé son mémoire de clôture. L'objectif des conseils de la défense est de démontrer que l'accusation n'a pas prouvé sa thèse à l'encontre des accusés au-delà de tout doute raisonnable. Lundi matin, la défense a souligné que le procès se tenant en l’absence des accusés, leur silence ne peut être utilisé contre eux.


(Lire aussi : « Nous avons senti que nous avons, enfin, une valeur humaine », disent des victimes, au TSL)


Le TSL doit se prononcer sur le rôle de quatre hommes, tous membres présumés du Hezbollah, soupçonnés d'être à l'origine de la mort de Rafic Hariri. Moustafa Badreddine, le principal accusé décrit comme le "cerveau" de l'attentat par les enquêteurs, a été tué depuis et ne sera donc pas jugé. Reste Salim Ayyash, 50 ans, accusé d'avoir été à la tête de l'équipe qui a mené l'attaque. Deux autres hommes, Hussein Oneissi, 44 ans, et Assad Sabra, 41 ans, sont notamment poursuivis pour avoir enregistré une fausse cassette vidéo qui revendiquait le crime au nom d'un groupe fictif. Le dernier accusé, Hassan Habib Merhi, 52 ans, fait également face à plusieurs chefs d'accusation, tels que complicité de perpétration d'un acte de terrorisme et complot en vue de commettre cet acte.

La semaine dernière, l'accusation avait centré son réquisitoire sur la nature politique de l’attentat du 14 février 2005, insistant, à travers un examen des données téléphoniques, sur le lien entre les accusés et le Hezbollah. Elle avait effectué un exposé technique afin de montrer la fiabilité, selon elle, des éléments de preuve basés sur les données téléphoniques. Puis l'accusation s'est concentrée sur l'attribution des lignes téléphoniques, utilisées dans le cadre de l'attentat, à chacun des quatre accusés.

Rafic Hariri, Premier ministre jusqu'à sa démission en octobre 2004, a été tué le 14 février 2005, lorsqu'un kamikaze a fait exploser une camionnette bourrée d'explosifs au passage de son convoi blindé sur le front de mer de Beyrouth. L'attaque a coûté la vie à 21 autres personnes et a fait quelque 226 blessés.


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commentaires (12)

Faut vraiment ne pas connaître l'histoire ainsi que ce qu'ont fait un Général de Gaulle et Winston Churchill...pour oser leur comparer nos dirigeants actuels ! Irène Saïd

Irene Said

08 h 44, le 18 septembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • Faut vraiment ne pas connaître l'histoire ainsi que ce qu'ont fait un Général de Gaulle et Winston Churchill...pour oser leur comparer nos dirigeants actuels ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 44, le 18 septembre 2018

  • Ni de Gaulle, ni Aoun, n'ont, autant que je sache perpétré d'attentat ou d'assassinat.

    Yves Prevost

    06 h 57, le 18 septembre 2018

  • En tout cas l’avocat qui fait de telles comparaisons n’est pas un Jacques Verges !

    L’azuréen

    23 h 01, le 17 septembre 2018

  • Le Général de Gaulle et Winston Churchill étaient et resteront des géants de notre histoire et de la vraie résistance héroïque à l'occupant nazi. En comparaison, le Hezbollah et ceux qui le soutiennent officiellement ou en cachette ne sont qu'une ombre qui s'éffacera un jour ! Irène Saïd

    Irene Said

    21 h 50, le 17 septembre 2018

  • je ne pense pas que cette attitude arrogante est une strategie gagnante dans un proces de cette envergure....ces phrases sont bonne pour la consomation locale des abrutis ebahis

    George Khoury

    17 h 56, le 17 septembre 2018

  • DES COMPARAISONS RISIBLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 21, le 17 septembre 2018

  • Il faut ecouter les retransmissions avant d'accuser qui que ce soit de partialité. Les procedures de ce tribunal sont exemplaires, autant à charge qu'à décharge. Le jugement qui sera rendu, reste le jugement d'hommes, donc imparfait, mais ceci est un procès équitable devant une cour qui agit de manière me semble t il impartiale. Les avocats de chaques parties et le procureur font leur travail et présente tous les éléments en faveur de leur thèse, les juges jugeront en âme et conscience.

    Bachir Karim

    17 h 09, le 17 septembre 2018

  • Comparer Ch. de Gaulle à Aoun, il fallait oser!!!!

    Christine KHALIL

    17 h 01, le 17 septembre 2018

  • Emile Bitar, conseil de Salim Ayyache, membre présumé du Hezbollah, vient de déclarer qu'accuser ce parti (Hezbollah) de terrorisme équivaudrait accuser De Gaulle, Churchill ou Michel Aoun de terrorisme (sic). Estez Emile Bitar, je vous en prie vous êtes aller trop loin dans la comparaison. Mettre le général de Gaulle, Sir Winston Churchill et Michel Aoun dans la même catégorie, c'est confondre les aigles avec un moineau. Le général de Gaulle est monté sur la plus haute cime de la plus haute montagne pour ne plus jamais en descendre. De la part d'un Gaulliste depuis 1940.

    Un Libanais

    16 h 38, le 17 septembre 2018

  • hahahaha..

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 21, le 17 septembre 2018

  • drôle de tribunal qui accuse le Hezbollah de terrorisme parce que 4 de ses membres se sont téléphonés le jour de l'assassinat de Hariri.... Ils ont mis 15 ans pour y arriver... et cela coûte au Liban des centaines de millions de dollars.... et personne n'a le courage de dire d’arrêter cette comédie...

    HIJAZI ABDULRAHIM

    15 h 18, le 17 septembre 2018

  • Ils sont culottés les avocats de la défense. Ils croient vraiment que Hassan Nasrallah peut être comparé a De Gaule ou Churchill? De Gaule et Churchill ont combattu l'occupant Nazi et leurs affidés locaux mais aucun d'eux n'a assassiné un de ses concurrents politiques! Contre qui le Hezbollah résistait-il en tuant Hariri? Contre Israël? Les USA, l'Europe, les Mao Mao? Ou encore en tuant Bassel Fleihan, Samir Kassir, George Hawi, Gebran Tueni, Pierre Amine Gemayel, Walid Eido, Antoine Ghanem, François al-Hajj, Wissam Eid, Wissam al-Hassan, Mohammad el Chatah... et Dieu sait qui encore! Avec une tel plaidoirie, si j'était juge, le cas aurait été scellé a ce moment précis... En rajouter ne cache pas la vérité et ne la met pas en doute. De plus, l'absence des accuse ne peut qu’être prise en considération puisque s'ils n'avaient rien a se reprocher, ces messieurs n'aurait a avoir peur de rien... Comme ce n'est point le cas... ils se cachent... Soit ils resteront cachés et en fuite soit ils mourront aussi le moment venu, comme ceux qu'ils ont tues. C'est la loi des services de renseignements.

    Pierre Hadjigeorgiou

    15 h 03, le 17 septembre 2018

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