Incorrigibles Libanais! On a beau leur expliquer que le monde n’a rien à braire de leurs querelles de chiffonniers, ils veulent absolument se placer. Et puis cette manie qu’ils ont de renifler, farfouiller, puis débusquer le bouc émissaire idéal pour porter le chapeau de leurs turpitudes. Il fut un temps, durant la foire d’empoigne qui animait la guerre civile, où la classe politique – quasiment la même que celle d’aujourd’hui – donnait à avaler aux niaiseux des boas constrictors sur canapés, du genre : « Le cessez-le-feu sur l’axe Chiyah-Aïn el-Remmaneh dépend du résultat des discussions Reagan-Brejnev à Vladivostok. »
Aujourd’hui, même musique, mais c’est la chanson qui a changé : « La formation du nouveau gouvernement n’attend plus qu’un apaisement du conflit irano-américain. » Comprendre : dès que les mollahs de Téhéran auront le feu vert pour bricoler leur bombe, ils auront la gentillesse d’offrir aux Libanais un gouvernement. Si possible enrobé d’une réconciliation avec la Syrie, la nouvelle arme de distraction massive de leurs sous-fifres du Hezbollah. Cette fois, ce n’est plus un boa constrictor, mais un anaconda !
Placés sous respiration artificielle par le binôme irano-américain, auquel il faudra sans doute adjoindre la gesticulation des Ben Abdel Zizou d’Arabie, les grands bonnets-benêts de la République, plutôt que de se pencher sur des questions aussi terre à terre que les réformes structurelles, l’économie branlante, la corruption ou les services publics en décrépitude, font du vent en nous servant leur verbiage autiste à propos de la castagne au Yémen et à Bahreïn. Même la diarrhée numérique servie sur Facebook et Twitter a trouvé preneur dans notre République de poche. L’appel du large, encore et toujours !
La friture intense entre le Basileus à pelure d’orange et le Tondu de Meerab, la petite zizanie féodo-féodale dans le Chouf, les chicaneries autour des nominations des mafieux de l’administration, les mondanités que se font entre eux les ministres aux heures où les gens normaux travaillent... Voilà des sujets à notre mesure, sans qu’il y ait besoin pour nous d’aller chercher l’inspiration jusqu’à chez le Trump à crête jaune ou les ayatollahs en goguette.
« Cordonnier, pas plus haut que le soulier. » Il est parfois des proverbes géographiquement prédestinés.
gabynasr@lorientlejour.com
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SUPERBE VOTRE BOMBE H LACHEE SUR TOUS LES ABRUTIS LOCAUX ET REGIONAUX... MAIS LE MALHEUR C,EST QUE SES RADIATIONS SERONT IRRADIEES CAR TOUCHANT DES TETES CREUSES... TEL L,EXEMPLE DE VOLTAIRE : L,ABBE FERRAND FUT PIQUÉ PAR UN SERPENT. SAVEZ-VOUS CE QU,ARRIVA ? C,EST LE SERPENT QUI CREVA !
LA LIBRE EXPRESSION
17 h 57, le 14 septembre 2018