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Le village préféré des Libanais - 2018 - L’édito

Prendre racine(s) au Liban

Illustration Ivan debs

Parce que de résilients, nous sommes devenus résignés. Parce que, désormais, nous nous foutons de tout, que nous ne savons que répéter d’interminables à quoi bon. Parce que nous n’avons plus confiance dans notre pays ; encore moins, tellement moins, dans ses dirigeants. Parce que nous sommes en colère, et infiniment tristes, de voir l’image et la réputation du Liban se faire souiller un peu plus chaque jour. Parce que la plupart d’entre nous manquent de tout ; que la plupart d’entre nous rêvent de partir, rêvent d’ailleurs, rêvent d’autre chose. Parce que nous sommes, aussi, responsables, foncièrement responsables : nous n’avons jamais réussi à demander des comptes, à sanctionner les auteurs de ces cent et un carnages que le Liban subit depuis des décennies : carnages écologiques, carnages touristiques, carnages sociaux et sociétaux, carnages économiques et culturels, carnages moraux…
Pour ces raisons et pour tellement d’autres, la remontée vers nos racines est devenue vitale. Plus qu’une urgence : un instinct de survie. Les retrouvailles avec un minimum d’authenticité, de vérité, de simplicité, de beau et de bon sont comme autant de ballons d’oxygène indispensables si l’on veut essayer de ne pas dynamiter les derniers liens qui nous unissent à notre pays, notre drapeau, notre passeport.
Pour cela, L’Orient-Le Jour, en partenariat avec la Fransabank, et en collaboration, cette fois, avec Waterfront City Dbayeh, Souk el-Tayeb et livelovebeirut, reprend, pour la troisième année consécutive, son bâton de pèlerin. Voici venue la troisième édition du Village Préféré des Libanais, après celles de 2016 (et la victoire de Akkar el-Atika), et de 2017 (avec le sacre de Sir el-Denniyé). Et voici revenu, avec elle, le temps de l’incontournable résistance touristique et culturelle, sans laquelle le Liban mourra. Voici venu, donc, le temps d’aller (re)découvrir, et de s’y (re)plonger, Aïn Dara dans le caza de Aley ; Baakline dans le Chouf ; Bkassine dans le caza de Jezzine ; Broummana dans le Metn ; Enfé dans le Koura ; Jouaya dans le caza de Tyr ; Jeb Jannine dans la Békaa-Ouest ; Kfour dans le Kesrouan; (Jdeidet) Marjeyoun dans le caza du même nom, et Qartaba, au cœur de Jbeil. Voici arrivée l’heure, enfin, de se souvenir à quel point notre pays peut être beau, à quel point nos montagnes et notre mer peuvent être des refuges, à quel point nous, Libanais, savons être généreux– à quel point l’espérance peut ressusciter dans nos racines.
Non : l’herbe n’est pas toujours verte ailleurs. Ce supplément qui regroupe les trois cuvées du Village préféré des Libanais en est la preuve absolue.
Bonnes traversées.

Parce que de résilients, nous sommes devenus résignés. Parce que, désormais, nous nous foutons de tout, que nous ne savons que répéter d’interminables à quoi bon. Parce que nous n’avons plus confiance dans notre pays ; encore moins, tellement moins, dans ses dirigeants. Parce que nous sommes en colère, et infiniment tristes, de voir l’image et la réputation du Liban se faire...

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Guérande est une commune de la Loire-Atlantique célèbre pour ses marais salants. Anfeh dans le Koura est aussi célèbre pour ses marais salants et ses éoliennes. J'ai connu Anfeh en 1955, la production du sel était encore en pleine activité. Apprenant qu'il est visée par les promoteurs cannibales, destructeurs de la façade maritime du Liban, je vote pour la survie de la Guérande du Liban, ANFEH.

Un Libanais

12 h 03, le 18 juillet 2018

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Commentaires (1)

  • Guérande est une commune de la Loire-Atlantique célèbre pour ses marais salants. Anfeh dans le Koura est aussi célèbre pour ses marais salants et ses éoliennes. J'ai connu Anfeh en 1955, la production du sel était encore en pleine activité. Apprenant qu'il est visée par les promoteurs cannibales, destructeurs de la façade maritime du Liban, je vote pour la survie de la Guérande du Liban, ANFEH.

    Un Libanais

    12 h 03, le 18 juillet 2018

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