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Le village préféré des Libanais - 2018 - Le village préféré des Libanais

#1 Aïn Dara, pour dire non aux carrières

Aïn Dara, c’est d’abord un village à la croisée des chemins, entre le Chouf, la Békaa et le Metn. Photo Camille Cabbabé

Vous aimez la nature sauvage, les longues balades, les bois de pins, les pommes et les cerises ? Vous avez en plus envie de faire de belles rencontres et tisser des liens avec des gens accueillants ? Rendez-vous à Aïn Dara, dans le caza de Aley, ce village d’irréductibles Gaulois qui fait de la résistance face à toutes les adversités.
Aïn Dara, c’est d’abord un village à la croisée des chemins, entre le Chouf, la Békaa et le Metn, à 30 minutes de Beyrouth, et qui accueille une partie de la réserve des cèdres de Barouk. « Une des particularités de notre village est qu’il est à la fois loin et proche de Beyrouth. Nous sommes en train de le faire revivre. Nous essayons de tout faire pour que les gens restent ici et pour que les jeunes ne partent plus, surtout que nous ne sommes pas très éloignés de la capitale », explique Fouad Haydamous, le président de la municipalité de Aïn Dara.
Village à majorité chrétienne, Aïn Dara accueille également une communauté druze et fait partie des rares localités de la Montagne où il n’y a pas eu de déplacés durant la guerre civile. « Notre village est un bel exemple de coexistence. Nous avons mené une vie normale durant la guerre et personne n’a été obligé de fuir, ce qui a renforcé notre unité », assure M. Haydamous.
Fort de ses croyances religieuses et de sa coexistence, le village compte cinq églises ainsi qu’un sanctuaire druze où repose le cheikh Badereddine el-Enderi, un des premiers leaders spirituels de la communauté. Si vous décidez d’emprunter les ruelles du village, ne manquez pas de visiter la magnifique église grecque-orthodoxe Saint-Georges. Bâtie au début du XIXe siècle et restaurée récemment, la bâtisse est un bijou architectural. Le père Ghassan Haddad, curé de la paroisse, se fera un plaisir de vous conter l’histoire de l’édifice.



Défiguré par les carrières
Le sort s’est malheureusement acharné sur ce charmant village durant les dernières années, des carrières venant défigurer un pan de sa belle montagne. Il n’en demeure pas moins que ses habitants se battent bec et ongles pour le sauver, préserver sa beauté et faire comprendre que Aïn Dara n’est pas qu’une malheureuse histoire de carrières.
La preuve : la municipalité a récemment lancé un programme de reforestation et planté environ 5 000 arbres dans la localité. Elle prévoit de lancer prochainement un itinéraire de marche et de randonnée en montagne, avec deux niveaux de difficulté, pour satisfaire les amoureux de la nature et de la découverte. Les activités organisées dans le village et dans son périmètre sont nombreuses. Comme Aïn Dara est plutôt élevé (1100 à 1400 m d’altitude), les amateurs d’astronomie y organisent des soirées d’observation des étoiles. Certains s’y rendent pour faire de l’équitation dans la nature.
Aïn Dara, c’est aussi des vergers nichés sur les flancs de montagne et au creux des vallées, et des arbres fruitiers à perte de vue. Si vous y allez en septembre, il ne faudra surtout pas rater le festival des pommes, une occasion pour acheter auprès des cultivateurs les délicieux fruits qui font la réputation du village.


Celui-ci a gardé un côté sauvage. Une partie du jurd est encore laissée en l’état, avec des routes uniquement accessibles en véhicule tout-terrain. Si vous avez les moyens de le faire, aventurez-vous hors des sentiers battus, à la découverte de quelques coins qui sauront vous charmer. Si le cœur vous en dit, poussez aussi la promenade jusqu’aux ruines de Teyrouch, où subsistent quelques vestiges d’un village préchrétien.
Forte de ses bois de pins, la région est réputée pour accueillir chaque année plusieurs camps scouts. Mais si vous avez passé l’âge du scoutisme, il reste quand même une possibilité de dormir dans la nature à Aïn Dara. Rendez-vous au camping Raven, petit paradis niché au fond d’une vallée et où les aficionados de la vie champêtre se retrouvent sous des tentes, dans un espace savamment aménagé, avec une cuisine et un potager.
Si vous préférez aux tentes le confort d’un lit, Georges, Fayçal et Dima vous accueilleront à bras ouverts à la maison d’hôtes Vibes. Avec ses trois étages et ses bungalows en bois, Vibes vous permettra de passer un week-end tranquille à Aïn Dara, tout en profitant des délicieuses crêpes de Dima.
Visitez Aïn Dara pour encourager le tourisme local et dire non aux carrières et à la destruction de nos derniers espaces verts, surtout que les habitants du village ne sont pas au bout de leurs peines, Aïn Dara étant menacé par un énième projet de barrage qui pourrait détruire une grande partie de sa verdure…


Comment y accéder

En partant de Beyrouth, prenez l’autoroute de Damas en direction de la Békaa. Une fois arrivés à Bhamdoun, rendez-vous à Hammana, puis à Aïn Dara. Vous pouvez aussi y accéder en restant sur l’autoroute ou en empruntant les rues internes.
À ne pas rater
– Promenade ou camping dans la nature au Raven (03-021403).
– Promenade dans les ruelles du village, à la rencontre des habitants.
– Les vergers de Aïn Dara. Pensez à acheter des pommes et des cerises au village.
– L’église grecque-orthodoxe Saint-Georges.
– La sandwicherie Abou Joseph pour une pause-déjeuner (05-220097).
– La marche dans la montagne (itinéraires lancés prochainement).
– La maison d’hôtes Vibes (03-237391).

Fiche technique

– Nombre d’habitants : 12 000 personnes sont enregistrées à Aïn Dara, mais seulement 2 500 habitants y vivent tout au long de l’année. Leur nombre s’élève à 4 000 en été, avec l’arrivée des vacanciers.
– Célébrités originaires du village : le poète Élias Haddad qui a écrit quelques titres pour Feyrouz, l’ancien député Chafic Badre, Antoine Haddad, vice-président du Renouveau démocratique.
– Président du conseil municipal : Fouad Haydamous.
– Nombre d’hôtels et de restaurants : un charmant guest house, Vibes, vous accueillera été comme hiver à Aïn Dara. Le village a deux petits restaurants, dont le fameux Abou Joseph (sa réputation n’est plus à faire), ainsi que trois boulangeries. Demandez les fameux sandwiches de poulet et de soujok chez Abou Joseph.
– Altitude : 1 100 à 1 400 m.
– Météo : un maximum de 30 degrés en été et un minimum de 10 degrés en hiver. Climat sec, idéal pour les personnes souffrant de difficultés respiratoires.

Vous aimez la nature sauvage, les longues balades, les bois de pins, les pommes et les cerises ? Vous avez en plus envie de faire de belles rencontres et tisser des liens avec des gens accueillants ? Rendez-vous à Aïn Dara, dans le caza de Aley, ce village d’irréductibles Gaulois qui fait de la résistance face à toutes les adversités. Aïn Dara, c’est d’abord un village à la croisée...

commentaires (5)

Je trouve votre initiative de la rubrique d’été “Le Village préféré des Libanais” géniale et je m’en réjouis depuis que je l’ai découverte l’année dernière. Elle a été déterminante dans mon réabonnement à l’OLJ. Bravo et merci SdeC

De Chadarévian Simone

00 h 57, le 25 juillet 2018

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Commentaires (5)

  • Je trouve votre initiative de la rubrique d’été “Le Village préféré des Libanais” géniale et je m’en réjouis depuis que je l’ai découverte l’année dernière. Elle a été déterminante dans mon réabonnement à l’OLJ. Bravo et merci SdeC

    De Chadarévian Simone

    00 h 57, le 25 juillet 2018

  • Je pense qu'en utilisant l'autoroute on passe Ain Dara malheureusement sans bien connaître ou apprécier ce village. Ce que je retiens de ce reportage c'est qu'il y a un pont romain à visiter et qu'on fait un projet de reforestation (parce que malheureusement le village souffre des effets de l'érosion à cause des carrières et peut-être aussi à cause de l'autoroute) et qu'il y a beaucoup d'arbres de pommes. Je n'ai pas vu beaucoup l'usage de pommes au Liban, par exemple 'poulet à la compote de pommes' grande classique de la cuisine en Flandres mais apparement le Liban produit beaucoup de pommes, à découvrir aux festival de pommes comment on les utilise exactement, probablement plutôt dans des desserts et confitures.

    Stes David

    14 h 24, le 20 juillet 2018

  • Les carrières à Ain-Dara est un crime contre le Liban entier. J'appelle à l'interpellation immédiate de ses promoteurs et les traduire en justice pour avoir défiguré le patrimoine libanais et avoir exposé les habitants de Aïn-Dara aux dangers de la pollution.

    Un Libanais

    13 h 23, le 20 juillet 2018

  • Belle découverte. Des villages qui préservent l'âme libanaise, sa culture et ses traditions.

    Sarkis Serge Tateossian

    09 h 39, le 20 juillet 2018

  • DENICHER POUR LES CARRIERES DES PLACES QUI N,AFFECTERAIENT PAS ET NE BLESSERAIENT PAS LA BEAUTE DES PAYSAGES FEERIQUES DU LIBAN ! IL Y EN A CERTES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 15, le 20 juillet 2018

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