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Lifestyle - Beyrouth Insight

L’Hôte Libanais et ses coups de foudre...

Il y a 17 ans, Orpheus Haddad lançait une nouveau concept d’hébergement : les maisons d’hôtes.

Orphée Haddad, entre musique, droit et maisons d’hôtes. Photo Stéphane Lavoué

Derrière L’Hôte Libanais, qui découvre, recense et propose aujourd’hui une sélection de ces lieux mêlant charme et confort, se cache Orpheus Haddad, que rien, comme il le précise, ne prédestinait à s’intéresser au tourisme. Né au Liban, après des études de musique à Beyrouth et à Paris, puis de droit à Paris et Londres, il s’installe dans la Ville Lumière où il exerce actuellement son métier d’avocat « à plein temps ». Entouré d’une équipe de professionnels, même de loin, il poursuit la mission initiale de L’Hôte Libanais : être « un outil de développement durable, l’alternative à une approche consumériste du voyage ». « Si nous étions juste des sélecteurs de maisons, il y a longtemps que des plates-formes comme Airbnb et d’autres acteurs plus puissants que nous nous auraient réduits en pièces. Nous avons su nous pérenniser, et même croître, car nous avons une vision claire et un socle théorique solide. »

Créée en 2001, l’idée était déjà d’emmener les voyageurs « au-delà de la surface des choses. Les inviter à quitter la bulle qui leur est habituellement réservée et prendre les chemins de traverse. Car, à nos yeux, ce sont les gens qui font la différence : entrer dans leurs maisons, leurs vies, leurs villages où l’on ne faisait que passer, a permis de lever le voile sur des réalités qu’un voyage traditionnel n’aurait pas permis de connaître. Lorsqu’on est curieux, qu’on regarde le voyage comme un moyen d’apprendre, de façonner sa manière d’être au monde, une telle expérience est particulièrement précieuse », confie Orphée Haddad.

Cette habitude, d’ouvrir sa maison à des étrangers, est devenue une mode à laquelle adhèrent des étrangers en visite au Liban, et surtout des Libanais en week-ends en dehors de la ville. Avec le temps et en dépit des multiples secousses qui ont perturbé le pays et son tourisme, L’Hôte Libanais a réussi à s’imposer et cultiver sa différence. « Je suis convaincu que ce n’est pas seulement le produit qui compte, mais la manière avec laquelle nous faisons les choses. La discrétion, la lenteur, une croissance raisonnée sont essentiels. Nous pourrions aisément proposer trois fois plus de chambres que nous le faisons actuellement, mais nous ne le souhaitons pas. Mieux me semble être un objectif bien plus intéressant que plus. »

Une expérience humaine
Le secret de cette réussite, aussi, « d’abord », renchérit Orphée Haddad, « ce sont les hôtes et le lien qui nous unit, magique et très intime. Chaque nouveau membre de la famille, parce qu’il partage nos valeurs, vient le renforcer ainsi que celles et ceux qui ont accompagné le projet dès ses balbutiements ». La « famille » de L’Hôte Libanais compte 21 maisons d’hôtes et hôtels de charme. « Je ne crois pas qu’une maison d’hôtes se distingue par ses murs ou sa localisation… Ce qui la fait, ce sont les femmes et les hommes qui en portent le projet ; c’est l’âme qu’insufflent les hôtes. Pour nous, c’est cela le critère-clef : un coup de foudre. Si ce souffle et cette envie nous touchent, alors nous embarquons ensemble. » Pas de critères rigides et impersonnels, donc, « qui ne tiennent pas compte de la spécificité de chaque lieu », mais une envie de refléter tous les visages du Liban. « Or le Liban n’est pas uniforme. » Le secret de cette réussite, enfin, repose sur un projet financièrement viable qui encourage des modes de développement alternatifs plus durables. « Nous devons démontrer que ce que nous proposons n’est pas seulement une idée louable, un peu utopiste, qui vole en éclats dès qu’elle effleure le marché, mais bel et bien une alternative économique qui fait sens, à la fois responsable et rentable. »

Sur leur site, les propositions sont claires. Beyrouth et les 4 coins du Liban sont passés au peigne fin, décrits en mots et images. Une belle invitation à se loger avec et chez l’habitant pour mieux pénétrer l’âme plurielle de notre pays.
Dans le courant de l’été, L’Hôte Libanais s’étendra pour la première fois en dehors de frontières libanaises. « Je suis très impatient et enthousiaste à cette idée. Il ne s’agira pas de répliquer quelque chose, mais d’aborder cette nouvelle destination avec un regard neuf, repartir à zéro. Écouter ce que ce pays a à nous dire, ce qu’il voudra partager avec nous, puis en être l’écho. »



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commentaires (1)

Pénétrer ainsi l’âme plurielle de notre pays ne pourra pas convaincre les libanais surtout ceux qui ont une famille , un étranger est mal vu .

Antoine Sabbagha

21 h 29, le 28 juin 2018

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Commentaires (1)

  • Pénétrer ainsi l’âme plurielle de notre pays ne pourra pas convaincre les libanais surtout ceux qui ont une famille , un étranger est mal vu .

    Antoine Sabbagha

    21 h 29, le 28 juin 2018

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