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Liban - Droits de l’enfant

Au Liban, le nombre d’enfants victimes d’abus est plus élevé qu’on ne le croit

Himaya vient d’organiser une conférence dont l’objectif est d’apprendre à repérer les enfants victimes d’abus.

Lama Yazbeck, directrice exécutive de Himaya, lors de la présentation à l’Opera Gallery, à Beyrouth le 21 juin. Photo Perrine Juan

Un enfant sur six au Liban est victime d’une forme quelconque d’abus. C’est ce chiffre effrayant qui a poussé l’ONG Himaya, depuis sa création en 2008, à lutter pour protéger ces enfants non seulement des abus sexuels, mais de toute forme d’abus. Hier, une conférence organisée par l’ONG était axée sur les moyens de détecter les abus sexuels chez les enfants.
Pour la directrice exécutive de Himaya, Lama Yazbeck, il faut se montrer attentif et surveiller les enfants anxieux, montrant des troubles du sommeil ou de l’alimentation, ou ayant une chute des résultats scolaires. « Dès que le comportement de l’enfant ou de l’adolescent présente une modification suspecte, il faut lui parler et le surveiller », explique Mme Yazbeck.
En 2017, Himaya a recensé 1 248 cas d’abus au Liban. « Ce sont uniquement les cas qui nous ont été rapportés, ce n’est pas représentatif de l’ampleur du phénomène au Liban, qui est beaucoup plus important qu’on ne le croit », explique-t-elle à L’Orient-Le Jour. Parmi ces abus, 545 sont des négligences, 281 des abus physiques, 275 des abus émotionnels, 12 de l’exploitation et 135 des abus sexuels.
« La plupart des signalements que nous recevons sont des cas de négligence. Les personnes rapportent beaucoup moins les abus sexuels parce que ce sujet reste un tabou dans la société libanaise. Même dans les écoles, quand on détecte qu’un enfant est victime d’abus sexuel, on va plutôt essayer de cacher l’agression que d’intervenir », déplore Lama Yazbeck.

Une action de prévention
Himaya a été mandatée par le ministère de la Justice pour prendre en charge la protection légale des enfants durant un an au Liban-Nord. L’ONG cherche à contourner les insuffisances des lois sur la protection de l’enfance et l’assistance au Liban, principalement la loi 422 sur les abus sexuels contre les enfants.
L’action de l’ONG se divise en deux parties : la prévention d’abus sur les enfants par des interventions dans les écoles ou des conférences, et la prise en charge psychologique et judiciaire d’enfants victimes d’abus. « Nous essayons de prévenir au maximum les abus à travers ces activités. Sur le total des abus recensés, environ 40 % ont été directement détectés par nos intervenants lors de nos programmes de prévention. Ceux qui assurent les séances, auprès des enfants et des parents, sont capables de détecter les signes d’abus et rapportent ces cas afin que ces enfants bénéficient d’un suivi », se félicite Lama Yazbeck. Elle ajoute : « Lors des interventions dans les écoles, nous expliquons aux enfants les limites du corps, nous décrivons le profil des agresseurs, quelles sont les personnes de confiance… »

Une expansion du phénomène avec la crise syrienne
 En 2017, la majorité des cas d’abus se localisent dans la région de Baalbeck qui totalise 262 sur 1 248 cas d’abus recensés par Himaya cette année-là. Pour Lama Yazbeck, le phénomène d’abus d’enfants s’est amplifié au Liban avec la crise syrienne. « Actuellement, la majorité des cas que l’on reçoit à Himaya sont des réfugiés syriens », regrette-t-elle. Ce phénomène est dû, selon elle, aux conditions de vie des réfugiés syriens établis dans les nombreux camps informels au Liban. « Les conditions de vie des réfugiés syriens sont déplorables, il y a beaucoup de promiscuité, ce qui augmente les risques d’abus auxquels sont exposées ces personnes qui ont, pour la majorité, déjà vécu de forts traumatismes… » se désole-t-elle.
En cas de découverte d’un cas d’abus, il est possible de contacter Himaya au 03-414964.


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Encore un signe de notre barbarie...Comme c'est malheureux de lire ces statistiques, on frappe les filles africaines qui viennent travailler chez nous, on frappe et on maltraite les enfants, on est un peuple violent qui a besoin de soins psychiatriques, un peuple de nevroses. Nada

Otayek Nada

05 h 19, le 22 juin 2018

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Commentaires (1)

  • Encore un signe de notre barbarie...Comme c'est malheureux de lire ces statistiques, on frappe les filles africaines qui viennent travailler chez nous, on frappe et on maltraite les enfants, on est un peuple violent qui a besoin de soins psychiatriques, un peuple de nevroses. Nada

    Otayek Nada

    05 h 19, le 22 juin 2018

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