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Liban - Communautés

Bkerké revient à la charge : Non au décret de naturalisation

Les évêques maronites, hier, à Bkerké. Photo ANI

Le synode de l’Église maronite est revenu à la charge, hier, réclamant l’annulation du récent décret de naturalisation dont certains noms, a-t-il considéré, « ne font pas honneur à la nationalité libanaise ». Après sa retraite spirituelle de la semaine passée, l’Assemblée des évêques maronites a entamé hier une nouvelle retraite, de travail cette fois, qui s’étendra jusqu’à samedi, au cours de laquelle elle examinera un agenda comprenant des points ecclésiaux et pastoraux, ainsi que des questions d’importance nationale.
À l’ordre du jour de ces séances de travail, qui se tiennent en présence des évêques du Liban et de l’étranger, des dossiers essentiels comme celui de la formation du clergé, de la réforme de la liturgie comme source d’enseignement et d’unité, ainsi que les orientations pastorales aux évêques, notamment l’interdiction qui leur est faite, sous prétexte de leur besoin en prêtres, d’ordonner des séminaristes ou des moines, ou d’accepter d’affecter des prêtres rejetés ou considérés comme indésirables « dans les séminaires ou les évêchés d’où ils proviennent ».
Par ailleurs, l’Assemblée des évêques va passer en revue la situation des diocèses maronites de la diaspora, et la décision de nommer un nouvel évêque comme « visiteur apostolique » dans les pays d’Europe germanophones, à charge pour Mgr Maroun-Nasser Gemayel, évêque du diocèse maronite de France, de continuer d’exercer cette fonction dans les pays d’Europe s’exprimant dans des langues d’origine latine.


(Lire aussi : Et si, au-delà des polémiques, c’est la présidence de Michel Aoun qui est visée ?)


Par ailleurs, tous les diocèses maronites du Liban sont invités à discerner les prêtres susceptibles de servir outre-mer, notamment dans les pays à forte émigration. Aux évêques de ces diocèses il est demandé d’aller au-delà des besoins de leurs diocèses, sachant que « les évêques sont au service de l’Église, et non de leurs diocèses exclusivement ».
L’agenda de l’Assemblée soulèvera également le problème du « besoin financier » de certains diocèses. Une commission a été formée pour répondre à ces besoins et, en attendant, « les diocèses riches sont invités à aider ceux qui ne le sont pas ».
Enfin, les évêques sont chargés d’établir des listes de prêtres dignes d’être sacrés évêques, dans la perspective de besoins émergents dans ce domaine, au Liban et à l’étranger.


(Lire aussi : FL, Kataëb et PSP s’activent en attendant la décision de Aoun...)


Sur le plan national
Sur le plan national, le discours d’introduction des travaux de l’Assemblée, prononcé par le patriarche Raï, met l’accent d’abord et avant tout sur l’importance du Liban comme « patrie spirituelle des maronites du monde entier ».
Le patriarche réclame ensuite, au nom du collège épiscopal, la formation rapide d’un nouveau gouvernement « loin des calculs particuliers et du partage d’influence » ; il réclame ensuite de ce gouvernement « d’unifier le discours qui se tient en matière de rapatriement des déplacés syriens », et demande à la communauté internationale de les aider à retourner dans leurs foyers, et à « ne pas les effrayer pour des raisons politiques ».
Enfin, le chef de l’Église maronite a demandé, au nom du collège épiscopal, « le retrait du décret de naturalisation » qui vient d’être promulgué en catimini, et « dont certains bénéficiaires sont suspects et ne font pas honneur à la nationalité libanaise ».
Par la même occasion, le patriarche demande la mise en application du jugement du Conseil d’État invalidant le décret de naturalisation de 1994 « qui a entraîné un grave déséquilibre démographique au Liban », ainsi que l’examen du projet de loi révisant les conditions d’octroi de la nationalité dont le texte remonte à 1925.


(Repère : Naturalisation : ce que dit la loi au Liban)


Le vivre ensemble
Pour finir, le patriarche lancé un vibrant appel au vivre ensemble, invitant hommes politiques et dirigeants « à tisser entre eux des liens de confiance dans l’esprit du pacte national qui distingue le Liban de tous les autres pays, parce qu’il s’agit d’un pacte de liberté, d’égalité et de vivre ensemble entre chrétiens et musulmans ; âme même de la Constitution et de la vie politique et fondement de la complémentarité au sein d’une même
nation » .


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