Le gouvernement libanais vous accuse d'entraver le retour des réfugiés, et particulièrement de poser des questions aux éventuels candidats au retour, leur faisant peur, quelle est votre réponse?
"Le HCR respecte toujours les décisions individuelles des réfugiés de rentrer chez eux, ne les décourage pas de rentrer et ne s’oppose pas aux retours basés sur une décision individuelle. C’est leur droit.
Quand les réfugiés expriment l’intention de retourner chez eux, le HCR tente d’accompagner leur préparation. Par exemple, s’il leur manque des documents importants, le HCR les aide à les obtenir –des certificats de naissance, de mariage ou de décès certifiant que de tels événements se sont produits en exil, ou encore des dossiers scolaires. Tous ces documents aident les réfugiés à se réinstaller chez eux et à avoir accès aux écoles et aux services. Ce travail est une responsabilité globale du HCR sur la base des standards internationaux, et c’est quelque chose qui est au cœur de notre mission dans toutes les situations où il y a des réfugiés.
Mener des entretiens avec les réfugiés qui ont l’intention de retourner chez eux aide également le HCR à continuer de suivre leur situation en Syrie. Cela fait partie de la responsabilité du HCR, de trouver des solutions durables, d’accompagner les réfugiés dans le processus de retour dans leurs foyers.
Le HCR a systématiquement réaffirmé qu’il respecte la politique du gouvernement libanais selon laquelle l’intégration n’est pas une option pour les réfugiés au Liban, et n’œuvre pas en vue de l’intégration des réfugiés au Liban. L’objectif du HCR est de trouver des solutions à long terme pour les réfugiés hors du Liban, sous la forme d’une relocalisation dans des pays tiers ou d’un rapatriement conforme aux standards internationaux. Le HCR est une organisation humanitaire apolitique dont le rôle est de soutenir les Etats accueillant des réfugiés et s’assurer que des solutions sont trouvées pour la situation temporaire des réfugiés."
(Lire aussi : Le Liban œuvre avec Damas au retour de milliers de réfugiés)
Quelle est votre réaction à la suite de la décision des autorités de ne plus délivrer de permis de séjour aux employés du HCR au Liban?
Le HCR n’est pas en mesure de répondre à cette question car nous n’avons pas été informés de ces mesures.
Pouvez-vous confirmer que le retour de quelque 3000 réfugiés de Ersal (Békaa) est prévu la semaine prochaine, et est-ce que vous vous y opposez?
Le HCR n’a pas de chiffres confirmés sur le nombre de réfugiés qui ont décidé de rentrer en Syrie depuis Ersal. Nous respectons les décisions individuelles des réfugiés de rentrer chez eux.
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Quel soucis de parfaire de la part de l'ONU et de ses organisations humanitaires ! Ce même effort est-il déployé pour assurer le bien-être des résidents (pratiquement prisonniers) de l'enclave de Gaza de 350 km² avec près de 2 millions d'habitants ? Deux poids et deux mesures ! De plus, même après leur retour chez eux (en Syrie) le Liban continuera probablement à accueillir 200 à 300 000 ouvriers syriens dont les membres de leurs familles n'est pas très loin du nombre des refugiés actuels. C'est le verre à moitié vide ou celui à moitié plein ! A bon entendeur onusien salut !
17 h 00, le 14 juin 2018