Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Réfugiés syriens : le Liban accuse la communauté internationale de mettre le pays en danger

Au lendemain de la conférence de Bruxelles, le président de la République, le président du Parlement et le ministre des Affaires étrangères accusent l'ONU et l'UE d'encourager les réfugiés syriens à rester.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, lors d'une conférence de presse jeudi 26 avril 2018 au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berry, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, se sont tous les trois élevés contre la communauté internationale qu'ils accusent d'encourager les réfugiés syriens à rester au Liban, au lendemain d'une conférence internationale à Bruxelles qui a décidé de nouvelles aides pour les pays accueillant les réfugiés.

Premier à prendre la parole, le ministre libanais des Affaires étrangères. "Nous ne pouvons ni laisser passer, ni nous taire après ce qui s'est passé à Bruxelles. Tout ce que nous demandons, c'est que la communauté internationale cesse d'encourager les Syriens à rester au Liban en leur interdisant de revenir en Syrie", a déclaré en journée M. Bassil lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres au palais présidentiel de Baabda.
"Ce dossier touche à la Constitution et à l'entité libanaise. Nous voulons préserver notre identité libanaise. Nous n'acceptons pas cet affront à la souveraineté du pays et aux sentiments des Libanais qui ne méritent pas d'être les victimes de complots sur ce dossier", a lancé le ministre des AE.

"Depuis huit ans, le Liban subit les conséquences de la crise syrienne et le fardeau des 1,5 million de réfugiés syriens" qu'accueille le pays, a regretté M. Bassil. "Il n'y a plus de raisons sécuritaires et politiques interdisant aux Syriens de revenir chez eux", a-t-il lancé.

Dans un communiqué publié la veille, M. Bassil avait déjà critiqué les positions de l'Union européenne et de l'ONU, à l'issue de la conférence de Bruxelles. "En réponse au communiqué publié par l'UE et l'ONU, et qui est en contradiction avec la politique générale du Liban concernant les déplacés syriens, M. Bassil critique les termes employés et que le Liban rejette, tels que +le retour temporaire+, ou +le retour volontaire+, ou encore +le choix de rester+", peut-on lire dans le communiqué. "Le communiqué en question accuse le Liban de chasser les déplacés, ce qui est absolument infondé", poursuit M. Bassil, en dénonçant "des termes visant à effrayer", tout en rappelant que "la situation sécuritaire en Syrie s'est améliorée". La semaine dernière, le ministre avait accusé le HCR d'entraver le retour volontaire des réfugiés syriens dans leur pays.


Mise en garde contre l'implantation
En soirée, le chef de l'Etat, Michel Aoun, a également critiqué la communauté internationale. "Nous rejetons le communiqué publié par l'Union européenne et l'ONU et nous considérons qu'il porte atteinte à la souveraineté et aux lois libanaises", a écrit la présidence de la République sur sa page Twitter. "Ce communiqué met le Liban en danger car il vise, de manière camouflée, à obtenir l'implantation des déplacés syriens au Liban", poursuit le chef de l'Etat. "Le Liban tient à une solution politique en Syrie, mais il ne faut pas conditionner le retour des déplacés à une telle solution. De par mon discours d'investiture, je suis tenu de sauvegarder l'indépendance du Liban et l'intégrité de son territoire, et le contenu du communiqué contrevient à la Constitution", conclut Michel Aoun.

Le bureau de presse de M. Berry a de son côté publié un communiqué dans lequel le chef du Législatif adopte une position similaire. "Nous avons déjà demandé à plusieurs reprises qu'il y ait une coopération avec le gouvernement syrien afin que nos frères syriens rentrent chez eux dans les zones libérées et désormais sécurisées. (...) Malgré les relations diplomatiques (entre le Liban et la Syrie) (...), le gouvernement libanais est resté sourd, jusqu'à la publication du communiqué de l'UE et de l'ONU qui pousse à la naturalisation (des déplacés syriens) au Liban et au morcellement du territoire et de la population syriens", peut-on lire dans le communiqué de M. Berry. "C'est pour cela que j'exprime mon opposition, et celle de tout le Parlement libanais, au communiqué en question", conclut le chef du Législatif.

La communauté internationale réunie mardi et mercredi à Bruxelles a promis mercredi 4,4 milliards de dollars (3,6 mds EUR) pour aider les millions de réfugiés syriens en 2018 et a exhorté la Russie et l'Iran à faire pression sur Damas pour négocier la fin d'une guerre entrée dans sa huitième année.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, présent à la réunion, a affirmé devant les donateurs internationaux que le Liban qui accueille près d'un million de réfugiés syriens enregistrés auprès de l'ONU continuait d'être "un grand camp de réfugiés".


Lire aussi

Le Liban demande 2,7 milliards de dollars pour faire face à la crise des réfugiés

Réfugiés syriens : Le HCR espère au moins 1,3 milliard de dollars pour le Liban

Merhebi demande au Hezbollah de se retirer de Syrie « pour que les réfugiés y retournent »

La représentante du HCR convoquée aux AE, Merhebi qualifie Bassil de « raciste »

Au Liban, HRW dénonce les expulsions de réfugiés syriens de leurs logements

Le retour de réfugiés syriens installés à Chebaa s’est fait hors du plan du gouvernement libanais

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berry, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, se sont tous les trois élevés contre la communauté internationale qu'ils accusent d'encourager les réfugiés syriens à rester au Liban, au lendemain d'une conférence internationale à Bruxelles qui a décidé de nouvelles aides pour les pays...

commentaires (6)

La Syrie veulent qu'ils restent au Liban pour mettre le bordel dans le pays

Eleni Caridopoulou

21 h 07, le 26 avril 2018

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • La Syrie veulent qu'ils restent au Liban pour mettre le bordel dans le pays

    Eleni Caridopoulou

    21 h 07, le 26 avril 2018

  • Et c'est qui la " communauté internationale" ? Le réponse à cette question explique tout .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 48, le 26 avril 2018

  • Il a 1000 fois raison!! Non seulement ils les encouragent, mais en quelque sorte les obligent à rester au Liban. La majorité des réfugiés ne demande qu'à rentrer chez soi et vivre décemment!

    NAUFAL SORAYA

    17 h 18, le 26 avril 2018

  • Cette fois Monsieur Gebran Bassil a entièrement raison ! Nous en avons assez de ne pouvoir faire un pas sans croiser de ces réfugiés partout avec femmes et ribambelle de gosses... Ils se plaignent de leur misère...mais font des enfants à la chaine ? Nous en avons assez de ces plus de 1 million et demi effectifs, contrairement aux affirmations de l'ONU et de l'UE...qui parlent de "près d'un million enregistrés"...c'est pratique de masquer ainsi la réalité sur le terrain ! Que fait "l'ambassadeur de Syrie" au Liban... pour aider ses citoyens-frères à retourner chez eux ? Comment se fait-il qu'on ne l'entende pas concernant ce sujet ? Est-il bien à l'abri du besoin dans son ambassade juste à côté ( eh oui !!!) du Ministère Libanais de la Défense ? Nous ne sommes plus un pays qui sait se faire respecter, mais qui sait aller mendier dans des Conférences à droite et à gauche, quelle honte ! Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 00, le 26 avril 2018

  • DE LA PROPAGANDE PRE-ELECTORALE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 38, le 26 avril 2018

  • tout est bon a la venue des elections !! n'est ce pas Mr Bassil !?

    Bery tus

    16 h 25, le 26 avril 2018

Retour en haut