Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

Gouvernement : Hariri surprendra-t-il ou cédera-t-il aux pressions ?

Le Premier ministre désigné Saad Hariri, le 3 juin 2018, lors d'un iftar du courant du Futur à Beyrouth. Photo Dalati et Nohra

Maintenant que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, est rentré de Riyad, où il s’est rendu, a-t-il dit, pour voir sa famille, le chantier de la formation du gouvernement peut enfin démarrer. Alors qu’abondent fuites et suppositions sur la distribution des portefeuilles et sur le partage du gâteau entre les différentes forces politiques, les informations se font rares. Selon des sources proches du dossier, la formation du gouvernement se fera dans le respect des constantes. Certains portefeuilles sont même déjà réservés à des parties politiques, et plus particulièrement des ministères régaliens qui resteront aux mains des mêmes formations, comme il a été convenu. La Défense irait donc au chef de l’État et serait attribuée à Élias Bou Saab. Les Affaires étrangères devraient rester aux mains du CPL et de Gebran Bassil. Les Finances seraient une nouvelle fois accordées aux chiites et au ministre Ali Hassan Khalil. L’Intérieur devrait rester au courant du Futur et pourrait être attribué à Jamal Jarrah. De plus, l’Énergie (et l’Eau) serait accordée au CPL et pourrait être donnée à Nada Boustani, conseillère du ministre César Abi Khalil, si toutefois ce dernier n’était pas nommé une nouvelle fois. Enfin, les Télécoms resteraient entre les mains du Futur et pourraient être données à une nouvelle figure. Et ce, alors que le CPL réclame un des deux portefeuilles des Finances ou de l’Intérieur, et que les ministères dits de services devraient être répartis entre les parties de manière équitable sur les plans politique et développemental, avec quelques menus changements. 

Dans les milieux proches de la Maison du Centre, on garde le silence. Mais selon des sources de la banlieue sud, il n’existe pas d’obstacle essentiel ou substantiel lié à la formation du gouvernement. Depuis le retour de Saad Hariri, hier soir, le train peut donc se mettre en marche. Il a aussi été dit que les forces politiques sont soucieuses d’accélérer le processus, suite aux propos du gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, qui avait tiré la sonnette d’alarme et invité la classe politique à placer le pays dans l’unité des soins intensifs. De même, les instances économiques appellent les forces en présence à s’éloigner du bazar politique qui accompagne généralement la formation du gouvernement, vu que la situation économique ne permet pas les caprices. Quant aux visiteurs de Aïn el-Tiné, ils rapportent que le président de la Chambre s’en tient au silence. Nabih Berry rappelle en revanche qu’une fonction ministérielle n’est pas un honneur, mais une mission assignée au service des gens. Une mission qui ne peut être utilisée à des fins hégémoniques, ni pour une quelconque exploitation partisane ou personnelle. D’où la nécessité de former un gouvernement harmonieux. 

Il n’en reste pas moins que, selon des sources proches du dossier, deux obstacles freinent aujourd’hui la formation du gouvernement : d’une part, le leader druze, Walid Joumblatt, insiste pour que son parti représente exclusivement la communauté druze au sein du cabinet. D’autre part, les Forces libanaises réclament d’être représentées selon leur poids, sur base du résultat des législatives. Des obstacles minimes, selon des observateurs, qui affirment que le gouvernement verra le jour rapidement. 


(Lire aussi : Berry se prononce contre le principe d’une quote-part allouée à Aoun)


Quoi qu’il en soit, Saad Hariri voudrait renforcer la présence féminine au sein du prochain gouvernement, comme l’indiquent des sources proches du dossier. Il envisage aussi de nommer des ministres jeunes, et d’autres issus de minorités. Il partirait du principe que les ministères régaliens ne sont en aucun cas réservés aux quatre grandes communautés religieuses, et que les ministères de services ne sont pas non plus réservés aux partis politiques. Qu’il est donc nécessaire de placer la bonne personne à la bonne place. Autrement dit, le Premier ministre voudrait former le gouvernement sur base de nouvelles règles, quitte à surprendre. Mais la pression exercée par les forces politiques pourrait en décider autrement. 

Concernant enfin la séparation de la fonction de député de celle de ministre, ce principe devrait être respecté par les FL, le Hezbollah, les Kataëb et le PSNS. Si le PSP n’a pas encore tranché, Nabih Berry s’accroche à l’attribution de portefeuilles ministériels à des députés d’Amal et réclame même un amendement de la Constitution dans ce sens. Il en est de même pour le CPL, qui avait pourtant présenté une proposition de loi au Parlement visant à empêcher le cumul des fonctions de député et de ministre. Mais pour l’instant, place à l’action, à commencer par la visite imminente du chef des FL Samir Geagea à la Maison du Centre.


Pour mémoire

Tout le monde attend Saad Hariri...

Gouvernement : Hariri évoque, depuis Baabda, « la part du Premier ministre »

Repère

Qui convoite quel ministère : le point sur la formation du gouvernement Hariri


Maintenant que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, est rentré de Riyad, où il s’est rendu, a-t-il dit, pour voir sa famille, le chantier de la formation du gouvernement peut enfin démarrer. Alors qu’abondent fuites et suppositions sur la distribution des portefeuilles et sur le partage du gâteau entre les différentes forces politiques, les informations se font rares. Selon des...

commentaires (6)

""il est permis au poete ce qui ne l'est a nul autre !"" pour la ressemblance et similitude : notre crasse politique se permet ce que nul autre n'OSE meme rever se le permettre !

Gaby SIOUFI

13 h 22, le 05 juin 2018

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • ""il est permis au poete ce qui ne l'est a nul autre !"" pour la ressemblance et similitude : notre crasse politique se permet ce que nul autre n'OSE meme rever se le permettre !

    Gaby SIOUFI

    13 h 22, le 05 juin 2018

  • je ne vais pas rentrer dans les details, il va ceder. il n'y a plus d'hommes d'etat au Liban c'est desesperant

    Élie Aoun

    18 h 32, le 04 juin 2018

  • hehe je voudrais demander aux aounistes de bien se rappeler ce qu'ils avaient affirmer qu'ils ne voulaient pas de cumul dans les postes et ont meme monter un dossier a ce sujet ..... POUR QUE QUAND LE GENDRE GAGNE LES ELECTIONS AU BATROUN ... CE PROJET DE LOI A ETE MIS DANS LE PLUS CACHER DES TIROIRS VOICI O PEUPLE LIBANAIS LES PERSONNES POUR QUI VOUS AVEZ VOTER ... A CERTAIN CATEGORIE DE LIBANAIS VOUS NE MERITEZ MEME PAS QU'ASSAD LE PLUS GRAND BOUCHER DE L'HISTOIRE VOUS GOUVERNE

    Bery tus

    14 h 41, le 04 juin 2018

  • Nabih Berry, ‘une fonction ministérielle est une mission qui ne peut être utilisée à des fins hégémoniques, ni pour une quelconque exploitation partisane ou personnelle. ‘ Il insulte notre intelligence! Lui, le champion du népotisme qui a fait des fonctions publiques une plateforme personnelle de popularité et de services personnels rendus à ses partisans à des fins électorales !

    Dounia Mansour Abdelnour

    09 h 53, le 04 juin 2018

  • SORTI AFFAIBLI DES LEGISLATIVES HYBRIDES QUE PEUT-IL SINON PLIER AUX EXIGENCES DE CEUX QU,IL AVAIT ACCUSÉ DANS SA DEMISSION DE RYAD !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 44, le 04 juin 2018

  • aucune surprise à attendre Il a les mais liés : Hezbollah, Aoun, Berry !!!! Il manque de charisme, de fermeté Ce vote aurait du rendre la liberté au Liban c'est une continuation avec un Président voué au Hezbollah

    FAKHOURI

    05 h 47, le 04 juin 2018

Retour en haut