Le déplacement du Premier ministre désigné, Saad Hariri, en Arabie saoudite pour quelques jours a freiné le processus de formation du nouveau cabinet. En attendant le retour de M. Hariri, prévu dimanche, les blocs parlementaires continuent à imposer leurs conditions – que certains jugent rédhibitoires – pour intégrer la nouvelle équipe ministérielle.
Ce qui pousse Moustapha Allouche, membre du bureau politique du courant du Futur, à estimer dans une déclaration à L’Orient-Le Jour que la formation du gouvernement pourrait « prendre beaucoup de temps », en raison de ces « tiraillements de la part des pôles du pouvoir ». C’est dans ce cadre que s’inscrit également la querelle entre les Forces libanaises et le Courant patriotique libre. À cela s’ajoute, bien entendu, la polémique suscitée par la quote-part ministérielle qui devrait, selon les aounistes, être accordée au chef de l’État.
Fort des résultats qu’il a enregistré lors des législatives du 6 mai, le parti de Samir Geagea continue à insister sur son droit à être représenté conformément à son nouveau poids parlementaire, même si cela devrait secouer l’accord de Meerab le liant au CPL. Interrogé par L’OLJ, un responsable FL indique que son parti est en plein droit d’occuper le poste de vice-président du Conseil, d’obtenir un portefeuille régalien et d’autres ministères qu’il qualifie d’« importants ».
Commentant la querelle opposant sa formation à celle de Gebran Bassil au sujet de la représentation au sein du prochain cabinet, le proche de M. Geagea déclare : « Il n’y a pas de dialogue avec le CPL autour de ce point. Cela relève, d’ailleurs, des compétences du Premier ministre désigné. Mais nous ne sommes pas une association caritative. » Il répond ainsi implicitement aux rumeurs dans les médias selon lesquelles la part ministérielle du président Michel Aoun devrait être puisée chez les FL.
(Lire aussi : Berry se prononce contre le principe d’une quote-part allouée à Aoun)
Fadi Saad, député FL de Batroun, va encore plus loin. « À travers ses récentes demandes, le chef de l’État ne vise qu’à agrandir la représentation aouniste au sein du cabinet », déplore-t-il via L’OLJ. « L’accord de Meerab stipule clairement un partage égalitaire des portefeuille ministériels chrétiens », rappelle M. Saad, dans ce qui sonne comme une forte critique envers le CPL qui, selon lui, est à plusieurs reprises contrevenu à l’accord ayant scellé la réconciliation interchrétienne en 2016.
En face, les aounistes continuent à insister sur le droit du chef de l’État à sa propre représentation ministérielle. Dans une déclaration à l’agence al-Markaziya, Edy Maalouf, député CPL du Metn, rappelle qu’il est de coutume de représenter le chef de l’État par des ministres, insistant sur le fait qu’il n’est pas question d’isoler les FL.
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commentaires (6)
Ce qui compte finalement c'est le programme de gouvernement, quiquonque sera-t-il mlinistre. Mais où et donc or ni car? Citoyen libanais depourvu attends espoir.
PPZZ58
18 h 25, le 02 juin 2018