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À La Une - Liban

Présidence du Parlement : Berry promis à un nouveau mandat

Le nom du prochain vice-président ne fait pas l'unanimité.

Le président du Parlement, Nabih Berry (c), lors de la réunion de son bloc parlementaire, le 22 mai 2018 à Aïn el-Tiné. Photo Hassan Ibrahim/Parlement libanais

En l'absence de rival, le président du Parlement sortant et allié du Hezbollah, Nabih Berry, est assuré d'être reconduit à son poste, qu'il occupe depuis 1992 et qui est réservé à la communauté chiite, lors de la séance inaugurale de l'Assemblée mercredi, alors que le nom du prochain vice-président de la Chambre, qui doit être grec-orthodoxe, ne fait pas l'unanimité. Anis Nassar (député FL élu au siège grec-orthodoxe dans la circonscription de Chouf-Aley), et Élie Ferzli (autre allié du Hezbollah, élu député de la Békaa Ouest-Rachaya) sont les candidats déclarés à cette fonction.

La législature de la Chambre issue du scrutin tenue le 6 mai a débuté aujourd'hui et Michel Murr, doyen d'âge de la Chambre, s'est rendu dans la journée au Parlement afin d'envoyer aux députés les lettres de convocation à la séance de demain, qu'il présidera et qui sera consacrée à l’élection du chef du Législatif, du vice-président de la Chambre et de son bureau.


"Nous voterons pour Nabih Berry (à la présidence du Parlement), mais nous ne voterons pas pour Elie Ferzli (à la vice-présidence)", a fait savoir le chef du Courant du Futur, le Premier ministre Saad Hariri, cité par les médias locaux, à l'issue de la réunion de son bloc parlementaire qui a naturellement nommé son chef au poste de Premier ministre. M. Ferzli est une personnalité très associée à la période de la tutelle syrienne qui s'est achevée en 2005 après l'assassinat de Rafic Hariri, père de Saad. Elie Ferzli était alors ministre de l'Information.

Selon toute vraisemblance, Saad Hariri devrait être reconduit à la tête du gouvernement, malgré le revers rencontré par sa formation aux élections législatives qui lui ont fait perdre un tiers de ses sièges au Parlement. Dans une déclaration à la LBC, M. Hariri a affirmé qu'il y avait une décision d'accélérer la formation du gouvernement, soulignant que les récentes sanctions imposées par les Etats-Unis et les pays du Golfe contre le Hezbollah ne retarderont pas le processus mais pourraient au contraire l'accélérer.

Le leader druze Walid Joumblatt a de son côté annoncé depuis la Maison du Centre qu'il se dirige vers une nomination de Saad Hariri à la présidence du gouvernement et de Nabih Berry à la présidence de la Chambre.  "En raison de l'amitié qui me lie à M. Berry, je vais appeler certains amis à voter en faveur de M. Ferzli à la vice-présidence du Parlement et laisser à d'autres amis le choix de vote", a-t-il ajouté. En début de soirée, le bloc parlementaire affilié à M. Joumblatt a fait savoir qu'il laissait la liberté de vote à ses membres, concernant l'élection du vice-président, et annoncé son soutien à la candidature de M. Berry à la présidence du Parlement.

Quant au bloc du Développement et de la libération, affilié au président Berry, il a naturellement fait savoir qu'il votera demain pour le chef du Législatif sortant. Selon la chaîne LBCI, la formation votera également en faveur d'Elie Ferzli pour la vice-présidence. M. Berry s’est engagé à faire élire à la vice-présidence de la Chambre la personne que le chef de l’État, Michel Aoun, aura choisie. Ce serait donc cette personne qui numériquement aurait le plus de chance d’être élue à la majorité du Parlement. Le bloc aouniste doit officialiser le choix de son candidat lors de sa réunion ce soir.


(Lire aussi : À 48h de la séance plénière, le flou entoure toujours la vice-présidence de la Chambre)


"Un grand refus chrétien"
Le chef de la diplomatie et du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, qui dirige le groupe parlementaire du "Liban Fort", a, lui, annoncé qu'il laisse aux députés de son bloc la liberté de voter soit blanc, soit en faveur de M. Berry, et indiqué qu'il soutenait la candidature d'Elie Ferzli à la vice-présidence de la Chambre, ce dernier étant membre du bloc parlementaire conduit par M. Bassil. Le chef du CPL a également affirmé que sa formation soutient la nomination de M. Hariri à la présidence du gouvernement.

"Concernant la présidence du Parlement, nous nous souvenons tous de ce qui s’est passé lors de l’élection de Michel Aoun à la présidence de la République, et ce qui a été bafoué au niveau de la forme et du contenu", a rappelé M. Bassil, en allusion à la confusion qui avait régné lors du dépouillement des voix, les partisans du président Aoun accusant le chef du Législatif d’avoir été l’instigateur de cette confusion.

"Aujourd’hui, il y a une seule candidature à la présidence de la Chambre, celle de Nabih Berry. Soit nous le soutenons, soit nous votons blanc. Et cela ne porte pas atteinte au Pacte national, a ajouté M. Berry. Le fait que le chef des Forces libanaises ait appelé son groupe parlementaire à voter blanc prouve qu’il s’agit d’une nouvelle étape. Cela montre qu’il y a un grand refus chrétien concernant le choix d’une grande partie des chiites. Nous ne pouvons pas ignorer cela. Le CPL sacrifie tout pour le bien du vivre-ensemble et n’accepte pas d’isoler toute une communauté".

Lundi, le chef des FL, Samir Geagea, avait en effet fait savoir que son groupe parlementaire, La République forte, à l’exception de César Maalouf (député de Zahlé), votera blanc à l’élection du président du nouveau Parlement, et votera à l’unanimité pour Saad Hariri à la tête du prochain gouvernement. Quant à la vice-présidence de la Chambre, le leader des FL a indiqué que son bloc persiste à présenter la candidature d’Anis Nassar, appelant les autres blocs parlementaires à l’élire "pour ce qu’il représente au plan politique".

M. Nassar a été reçu mardi à Aïn el-Tiné par Nabih Berry.  "Pourquoi devrais-je discuter avec M. Berry de la présidence de la Chambre alors qu'il connaît la position de notre bloc?" a déclaré M. Nassar qui discutait avec des journalistes à l'issue de la réunion. "Pourquoi dirais-je à Nabih Berry que je suis candidat à la vice-présidence du Conseil alors que je sais qu'il soutient quelqu'un d'autre?" a-t-il ajouté. 

Le bloc de l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, qui regroupe trois députés outre M. Mikati, a lui aussi annoncé qu'il votera en faveur de M. Berry.

Concernant l'élection des membres du bureau du Parlement, le bloc de Nabih Berry présentera, selon la LBCI, la candidature du député Michel Moussa. Les FL soutiendront, pour leur part, la candidature de Fady Saad pour remplacer l'ex-député Antoine Zahra.



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En l'absence de rival, le président du Parlement sortant et allié du Hezbollah, Nabih Berry, est assuré d'être reconduit à son poste, qu'il occupe depuis 1992 et qui est réservé à la communauté chiite, lors de la séance inaugurale de l'Assemblée mercredi, alors que le nom du prochain vice-président de la Chambre, qui doit être grec-orthodoxe, ne fait pas l'unanimité. Anis Nassar...

commentaires (3)

Au moins ce sera lui et pas son fils sa tante son neveu ou son épouse...

FRIK-A-FRAK

23 h 21, le 22 mai 2018

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Au moins ce sera lui et pas son fils sa tante son neveu ou son épouse...

    FRIK-A-FRAK

    23 h 21, le 22 mai 2018

  • S,ATTENDAIT-ON VRAIMENY A DES CHANGEMENTS DANS L,ATOLL LIBAN ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 43, le 22 mai 2018

  • Drole de démocratie dans un pays super tribal ou tout s' impose d' avance .

    Antoine Sabbagha

    19 h 13, le 22 mai 2018

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