Rechercher
Rechercher

À La Une - Crise

Trump isolé pendant que les Européens tentent de sauver l'accord nucléaire iranien

Les ministres des Affaires étrangères des trois pays européens signataires de l'accord de 2015 rencontreront en début de semaine prochaine leur homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

Au lendemain de son retrait fracassant de l'accord sur le nucléaire iranien, Donald Trump se retrouve isolé face à ses alliés européens, engagés mercredi 9 mai 2018 dans une course contre la montre pour convaincre l'Iran de ne pas relancer la course à la bombe atomique au Moyen-Orient. REUTERS/Jonathan Ernst/File Photo

Au lendemain de son  retrait fracassant de l'accord sur le nucléaire iranien, Donald Trump se retrouve isolé face à ses alliés européens, engagés mercredi dans une course contre la montre pour convaincre l'Iran de ne pas relancer la course à la bombe atomique au Moyen-Orient.

Le président des Etats-Unis, qui a choisi mardi l'option la plus radicale en rétablissant toutes les sanctions levées depuis la signature de ce texte emblématique en 2015, a réitéré sa menace : si l'Iran "relance son programme nucléaire", "il y aura des conséquences très graves". Et la Maison Blanche a annoncé que la République islamique pourrait être visée par de nouvelles sanctions américaines dès la semaine prochaine

L'Arabie saoudite, un des rares pays, avec Israël, à soutenir fermement le choix de Washington contre leur bête noire commune, l'Iran chiite, a aussi adressé sa mise en garde. "Si l'Iran se dote d'une capacité nucléaire, nous ferons tout notre possible pour faire de même", a prévenu sur la chaîne américaine CNN le chef de la diplomatie du royaume sunnite, Adel al-Jubeir.

Ces avertissements ne masquent pas l'isolement américain, alors que les risques d'escalade font craindre de nouveaux conflits. Le ministre américain de la Défense Jim Mattis, considéré comme un modéré dans un gouvernement de plus en plus dominé par les "faucons", a assuré mercredi que la diplomatie restait la voie privilégiée face à la République islamique.

Mais pour l'instant, les Européens ont pris les discussions en main sans les Américains, que Londres a exhorté "à éviter toute action qui empêcherait les autres parties de continuer à faire que l'accord fonctionne".


(Lire aussi : Retrait US : l’accord sur le nucléaire iranien est-il mort et enterré ?) 



"Garantie définitive"
Le président français Emmanuel Macron, qui reste en première ligne après avoir échoué à infléchir la position de Donald Trump dont il qualifié la décision d'"erreur", s'est longuement entretenu par téléphone avec son homologue iranien Hassan Rohani. Selon Paris, les deux hommes vont "poursuivre leur travail commun" pour continuer à appliquer le "plan d'action" de 2015, via des "groupes de travail" irano-européens mis en place "sans délai". Hassan Rohani, un des pères du texte, a dit à Emmanuel Macron qu'il ferait "tout pour rester dans l'accord", a rapporté la présidence française.

"Nous allons respecter l'accord et nous ferons tout pour que l'Iran se tienne à ses obligations", a renchéri la chancelière allemande Angela Merkel. Londres a de son côté exhorté Washington "à éviter toute action qui empêcherait les autres parties de continuer à faire que l'accord fonctionne". Il y va de "notre sécurité collective", a insisté le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, dans une allusion aux sanctions américaines.

Toutes les entreprises, y compris étrangères, déjà présentes en Iran, ont trois à six mois pour en "sortir" avant d'être frappées par les mesures punitives leur barrant l'accès aux marchés américains. Et celles qui étaient en négociations pour de nouveaux contrats doivent y renoncer "immédiatement".

Les chefs de la diplomatie des trois pays européens signataires du texte (France, Allemagne, Royaume-Uni) rencontreront en début de semaine prochaine leur homologue iranien Mohammad Javad Zarif, a précisé le ministre français Jean-Yves Le Drian.

Car si Téhéran n'a pas immédiatement claqué la porte à son tour, Hassan Rohani tout comme l'ayatollah Ali Khamenei, qui a la haute main sur les grands dossiers du pays dont le nucléaire, ont réclamé des garanties solides et "réelles" des Européens.
"Si vous ne réussissez pas à obtenir une telle garantie définitive - et je doute réellement que vous puissiez le faire - à ce moment on ne pourra plus continuer comme ça", a dit le guide suprême iranien au gouvernement du modéré Rohani.


(Lire aussi : Abandon US de l'accord sur le nucléaire : en Iran, que disent les responsables, la presse et la rue?)


Sans résultats dans les prochaines semaines, l'Iran agite le spectre d'une reprise de l'enrichissement d'uranium "sans limite" qui achèverait définitivement l'accord.
Le texte conclu en 2015 vise à faciliter les échanges commerciaux avec l'Iran et à relancer son économie, en levant de lourdes sanctions internationales en échange d'un engagement de Téhéran à limiter ses activités nucléaires et à ne jamais chercher à obtenir la bombe atomique.

"L'accord n'est pas mort", a martelé Jean-Yves Le Drian en évoquant un risque de "déflagration" et de "confrontations" si Téhéran se retire et entraîne d'autres pays de la région dans une course à l'armement atomique.
La Chine, autre signataire avec la Russie, a également appelé à sauvegarder un accord qui "contribue à préserver la paix". Moscou a aussi fait part de sa "profonde déception" et de son "extrême inquiétude", affirmant continuer à respecter l'accord.


(Lire aussi : Accord nucléaire : après le retrait américain, Téhéran face à un choix délicat)


Dans la région, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué la décision de Donald Trump. "Les Etats-Unis seront les perdants car ils ne respectent pas un accord qu'ils ont signé", a affirmé M. Erdogan dans une déclaration publiée par l'agence étatique Anadolu. "Vous ne pouvez pas vous retirer des accords internationaux quand bon vous semble", a-t-il ajouté.

En revanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, plus ferme soutien de Donald Trump, a soutenu "totalement" cette décision "courageuse", tout comme le royaume sunnite d'Arabie saoudite, grand rival régional de l'Iran chiite.

La Ligue arabe a appelé pour sa part à une révision de l'accord, exprimant "l'exaspération" des pays arabes face à la "politique déstabilisatrice" de l'Iran dans la région.





"Montrer les dents"
Les Européens doivent donc trouver les moyens de préserver leurs entreprises et répondre aux attentes des Iraniens. Ils vont tenter d'obtenir de Washington que leurs entreprises engagées en Iran échappent aux sanctions américaines.

Mais de l'aveu même de responsables européens, leur marge de manœuvre est très réduite.
"L'accord est probablement impossible à sauver (...) Celui qui investit en Iran sera frappé de sanctions américaines, et c'est impossible à compenser", a estimé le président de la commission des Affaires étrangères du Bundestag, la chambre des députés allemande, Norbert Röttgen.
Les Européens vont devoir "mettre de côté leurs divergences" sur l'Iran et, au risque d'exacerber les tensions transatlantiques, "montrer les dents" face aux Etats-Unis pour réduire l'exposition de leurs entreprises, a expliqué à l'AFP Ellie Geranmayeh, experte à l'European Council on Foreign Relations.

Au-delà du sort de l'accord lui-même, la France tente de relancer son initiative d'accord "plus large", portant sur les préoccupations américaines, à savoir les engagements nucléaires iraniens au-delà de 2025, le programme balistique de Téhéran et son influence régionale dans la région. L'Iran s'est jusqu'ici montré très hostile à toute discussion en ce sens.



Lire aussi

Sanctions US contre l'Iran : les entreprises américaines mais aussi européennes concernées

L’Iran pourrait riposter en employant ses cartes au Moyen-Orient

Rohani s’en remet à l’Europe et aux autres signataires de l’accord sur le nucléaire

Israël et l’Arabie saoudite satisfaits de la décision de Washington sur le nucléaire iranien

Derrière l'accord nucléaire, l'influence de l'Iran en question

Au lendemain de son  retrait fracassant de l'accord sur le nucléaire iranien, Donald Trump se retrouve isolé face à ses alliés européens, engagés mercredi dans une course contre la montre pour convaincre l'Iran de ne pas relancer la course à la bombe atomique au Moyen-Orient.Le président des Etats-Unis, qui a choisi mardi l'option la plus radicale en rétablissant toutes les ...

commentaires (2)

MORT ET ENTERRE ! I 3AWED BI SALAMET EL MANTE2A ! INCHALLAH LE NETTOYAGE PROCHAIN !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 33, le 09 mai 2018

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • MORT ET ENTERRE ! I 3AWED BI SALAMET EL MANTE2A ! INCHALLAH LE NETTOYAGE PROCHAIN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 33, le 09 mai 2018

  • Quand on voie les DEPUTES Iraniens brulaient le drapeau Americain...on peut imaginer leur nieau et leur QI

    Houri Ziad

    13 h 28, le 09 mai 2018

Retour en haut