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Liban - Législatives 2018 - Portrait

Tony Frangié : Attendez de me voir à l’œuvre avant de juger

Tony Frangié, candidat à la succession de son père Sleiman Frangié à l’un des trois sièges maronites de Zghorta. Photo tirée de sa page Facebook

Vêtu d’une chemise en jeans bleu et d’une paire de mocassins de la même couleur, Tony Frangié entre dans la salle de séjour de sa maison – indépendante de celle de son père – à Bnechii, le sourire aux lèvres. Confortablement installé dans le fauteuil, il saisit une « masbaha » en pierres blanches et égrène successivement ses grains entre ses doigts. Il la remet aussitôt à sa place, sur la table de centre, et se promet de l’offrir à quelqu’un pour s’en débarrasser définitivement.

« Je partage avec les jeunes de mon âge leurs soucis et leurs ambitions. Ce n’est pas parce que je ne souffre pas personnellement du chômage que ce problème ne me concerne pas », dit le jeune candidat de trente ans qui a eu jusqu’à présent deux expériences professionnelles, l’une lorsqu’il a fondé une entreprise de transports qu’il a fini par vendre, et l’autre se rapporte à la gestion d’une ferme qu’il possède avec son frère Bassel.

Le taux de chômage élevé est un des dossiers qui préoccupe le plus Tony Frangié. « Au Liban-Nord, j’ai pris l’initiative de construire une cité industrielle à Bsarma, dans le Koura, composée de petites industries telles que la menuiserie, la conception de meubles, l’entrepôt, entre autres », raconte le candidat des Marada avant de poursuivre : « Mais les initiatives personnelles ne suffisent pas. Il faut que l’État œuvre pour assurer des emplois aux jeunes à travers la relance du port de Tripoli, des politiques agricoles et industrielles, etc. »

Diplômé en sciences économiques de l’Université de Balamand, le jeune candidat a, tout de suite après, pris l’avion pour Londres afin de poursuivre ses études supérieures. Il ne prétend pas pour autant tout comprendre à l’économie : « Cela reste quand même mon champ de spécialisation. Je trouve qu’au Liban l’idée que nous avons de l’économie est assez limitée aux chiffres, alors que son champ s’étend également aux questions sociales, juridiques, législatives et bien d’autres », dit-il. « C’est tout un monde, l’économie », ajoute-t-il.


(Lire aussi : Georges Okaïs, au secours du système judiciaire libanais)


À Londres, le jeune homme a tout d’abord découvert pour la première fois qu’il était capable de vivre seul, et qu’il était indépendant et débrouillard lorsqu’il le fallait. Après avoir passé toute une année en dehors de son pays, Tony Frangié assure que sa perception du Liban a beaucoup évolué. « Lorsqu’on regarde les choses de loin et que nous posons un regard sur l’ensemble du tableau, les données changent. Londres est une ville que j’aime bien », estime-t-il.

Le jeune candidat semble aimer surtout ses deux villages : Zghorta pour l’hiver, Ehden pour l’été. Mais lequel aime-t-il le plus ? Sa réponse ne tarde pas à venir : « Entre son père et sa mère, saurait-on choisir ? » Qu’il l’admette ou pas, Tony Frangié n’est pas différent de tous les jeunes de sa région qui portent une affection particulière pour leur village d’origine, Ehden, d’autant que le candidat aux législatives est un grand passionné de randonnée et de chasse. « J’ai hérité cette passion de mon père qui me considère, dans ce domaine-là, comme son principal concurrent », raconte-t-il, avant de poursuivre sur un ton amusé : « Dans les parties de chasse, si je touche plus de proies que lui, il renvoie mon succès au pur hasard. Lorsque c’est lui qui abat le plus de proies, il renvoie son succès à son talent et son expérience. »

Dans tous les autres domaines, père et fils ne sont pas dans une situation de compétition, mais de complémentarité. S’il remporte la victoire le 6 mai, Tony Frangié promet de présenter plusieurs projets de loi. Que pense-t-il des jeunes candidats de son âge qui se présentent sur les listes de la société civile ? « Ces candidats sont le porte-parole d’un grand nombre de Libanais, et je trouve que leur présence au Parlement serait une valeur ajoutée à la vie politique », répond-il, avant de conclure : « J’espère que leur opposition sera positive, et je souhaite surtout qu’ils n’aient pas à mon égard des préjugés avant de m’avoir vu à l’œuvre. »



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Vêtu d’une chemise en jeans bleu et d’une paire de mocassins de la même couleur, Tony Frangié entre dans la salle de séjour de sa maison – indépendante de celle de son père – à Bnechii, le sourire aux lèvres. Confortablement installé dans le fauteuil, il saisit une « masbaha » en pierres blanches et égrène successivement ses grains entre ses doigts. Il la remet...

commentaires (2)

Nous lui souhaitons de réussir là où son père a tout raté!

Pierre Hadjigeorgiou

09 h 35, le 26 avril 2018

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Commentaires (2)

  • Nous lui souhaitons de réussir là où son père a tout raté!

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 35, le 26 avril 2018

  • ET VOILA ! LE PAYS SERA SAUVÉ PAR HERITAGE... MOUTONS, REVEILLEZ-VOUS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 29, le 26 avril 2018

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