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Liban - Législatives 2018 - Portrait

Amine Rizk, amoureux du Jezzine traditionnel et porteur d’idées modernes

« Je coopérerai avec le courant du Futur tout en gardant mon indépendance », affirme le candidat maronite dans la circonscription du Liban-Sud I.

« Même si j’ai une sensibilité proche de la ligne de conduite de Bahia Hariri, je garderai mon indépendance et ne ferai pas partie du bloc parlementaire du courant du Futur », assure Amine Rizk.

Le sens de la chose publique et du service, il l’a acquis de son père, Edmond Rizk, ancien député de Jezzine et ténor du barreau. Amine Rizk, candidat indépendant dans la circonscription du Liban-Sud I à l’un des deux sièges maronites de Jezzine, sur la liste menée par Bahia Hariri, députée de Saïda, a grandi dans une maison ouverte à la politique et aux gens. « J’ai accompagné très tôt mon père dans les diverses circonstances traversées par le pays, observant sa façon de réagir pour gérer ces situations », raconte cet aîné d’une fratrie de 6 enfants, qui passait tous ses étés à Jezzine dans la résidence familiale construite par son arrière-grand-père. « Les longs séjours vécus dans ma ville natale durant mon enfance et ma prime jeunesse ont créé en moi un attachement indéfectible tant à sa terre qu’a ses habitants », confie celui qui est à présent un avocat d’affaires et médiateur politique.

En dépit de son métier accaparant, il se rend en permanence dans cette région, y entraînant son épouse Leila et ses deux enfants Raya et Edmond, à qui il a communiqué son amour pour la terre de ses aïeux. Il prend à cœur son développement et se consacre depuis près de vingt ans à y réaliser des projets socio-économiques. En charge du Wakf Saint-Joseph fondé en 1858 par Mgr Youssef Rizk, Amine Rizk a notamment initié l’aménagement de parcs et des terrains de sports dans ces propriétés. « Je veux que les Jezziniens profitent d’espaces ouverts aux activités des jeunes », explique-t-il, précisant qu’il collabore avec le conseil municipal pour réaliser ses différents projets.

Son action pour une meilleure qualité de vie, Amine Rizk voudrait la poursuivre à une échelle plus large s’il accédait au Parlement. Il se félicite à cet égard de ce que la plateforme principale sur laquelle il compte coordonner ses efforts avec ses colistiers va s’articuler sur la stimulation d’une synergie de développement entre les deux villes de Jezzine et Saïda. « Avant la guerre de 1975, beaucoup de Sidoniens passaient la saison d’été à Jezzine, et de nombreux habitants de Jezzine se rendaient à Saïda pour travailler », se souvient-il, exprimant le souhait de « recréer ces relations de complémentarité et du vivre-ensemble interrompues en raison des événements qui ont poussé plus de 70 % de la population à se déplacer vers la capitale ». « Afin de favoriser leur retour, estime M. Rizk, il faut développer les infrastructures, ce qui encouragerait les investissements et la création d’emplois, notamment dans l’écotourisme et l’industrie respectueuse de l’environnement. »
Le candidat se serait-il engagé à s’aligner sur les positions de la liste (baptisée liste de la Dignité et de l’Intégrité), ou se réserverait-il une certaine manœuvre ? « Même si j’ai une sensibilité proche de la ligne de conduite de Mme Hariri, je garderai mon indépendance et ne ferai pas partie du bloc parlementaire du courant du Futur », assure-t-il avec clarté, affirmant toutefois que son autonomie ne l’empêcherait pas de « coopérer avec ce bloc ».


(Lire aussi : Antoine Kalaydjian : Sauvegarder la présence chrétienne au Liban est « un devoir »)



Il n’y a pas que les dossiers stratégiques
Sur les questions stratégiques, M. Rizk indique déjà sa couleur : à propos des armes du Hezbollah, il affirme que « l’armée doit être la seule garante de la sécurité des Libanais », et pour ce qui a trait à la Syrie, « les exactions du régime syrien envers son peuple sont inadmissibles ». L’avocat juge cependant que « ces problèmes sont plutôt du ressort des règles et négociations internationales, et nécessitent des approches qui dépassent le Liban », déplorant ainsi qu’ « ils monopolisent le débat politique local ». C’est que, pour lui, ces points conflictuels ne constituent pas les seules questions à régler, les problèmes dont pâtit le pays étant liés aussi à l’éducation et au chômage des jeunes, à la corruption et au gaspillage, à une défaillance de la protection sociale et à la centralisation. Il prône la décentralisation administrative élargie qui, selon lui, « exige un pouvoir central fort, capable de déléguer ses prérogatives en associant les pouvoirs locaux au développement des régions ».

Évoquant les autres chapitres de son programme, Amine Rizk insiste sur la création d’un Sénat (prévu par Taëf) et la formation de la commission nationale de l’abolition du confessionnalisme, premiers pas pour parvenir à cette abolition programmée par l’article 95 de la Constitution «. Partant, il est naturel que l’instauration d’un régime civil facultatif de statut personnel fasse partie aussi des questions pour lesquelles le candidat compte batailler s’il entre dans l’hémicycle. »
Surtout, Amine Rizk appelle à renforcer le travail de mémoire au niveau national afin de parvenir à reconstruire une paix citoyenne. » Il faut notamment que le sort des milliers de personnes disparues durant la guerre soit connu pour laisser place au pardon et tourner ensuite définitivement la page », souhaite-t-il enfin.


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Le sens de la chose publique et du service, il l’a acquis de son père, Edmond Rizk, ancien député de Jezzine et ténor du barreau. Amine Rizk, candidat indépendant dans la circonscription du Liban-Sud I à l’un des deux sièges maronites de Jezzine, sur la liste menée par Bahia Hariri, députée de Saïda, a grandi dans une maison ouverte à la politique et aux gens. « J’ai...

commentaires (6)

En termes françaises peut-être on pourrait traduire "waqf" par fondation , "le Wakf Saint-Joseph fondé en 1858 par Mgr Youssef Rizk", comme la Fondation Saint-Joseph. J'ai lu dans le context égyptien de waqf. Le terme wakf ou waqf ne correspond probablement pas 100% avec "Fondation".

Stes David

17 h 20, le 20 avril 2018

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Commentaires (6)

  • En termes françaises peut-être on pourrait traduire "waqf" par fondation , "le Wakf Saint-Joseph fondé en 1858 par Mgr Youssef Rizk", comme la Fondation Saint-Joseph. J'ai lu dans le context égyptien de waqf. Le terme wakf ou waqf ne correspond probablement pas 100% avec "Fondation".

    Stes David

    17 h 20, le 20 avril 2018

  • Lorsqu'on est le fils de Fouad Rizk, l'un des trois tribuns des Kataéb avec Elias Rababi et Louis Abou-Charaf qui avaient enflammé des milliers et des milliers de Libanais dans les meetings électoraux des Phalanges libanaises pendant des années, on n'a plus rien d'autres à démontrer. Patriotisme absolu, intégrité totale au service du Liban (Fi khedmat Lebnan,).

    Un Libanais

    13 h 17, le 20 avril 2018

  • FÉLICITATION ET BONNE CHANCE.

    Gebran Eid

    13 h 15, le 20 avril 2018

  • Tout candidat indépendant ne pourra jamais réussir face aux grands courants politiques bien qu 'on ne peut que saluer Amine Rizk pour son amour pour Jezzine et sa grande culture et son héritage politique .

    Antoine Sabbagha

    12 h 55, le 20 avril 2018

  • A LES ENTENDRE TOUS, ILS SONT TOUS PORTEURS D,IDEES ! A LES VOIR YA 3AYNÉ CAR LES IDEES DEVIENNENT POCHES ... JE NE CONNAIS PAS LE MONSIEUR DONC JE PARLE DE GENERALITE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 49, le 20 avril 2018

  • Jezzine traditionnel, Jezzine beauté, charme et poésie. Défendre les valeurs et traditions des régions magiques. C'est un devoir.

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 45, le 20 avril 2018

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