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Liban - Législatives 2018 - Portrait

Chawki Daccache, la « cause » d’abord...

Le candidat FL à l’un des sièges maronites de Kesrouan-Jbeil promet d’œuvrer pour la dynamisation des secteurs agricole et industriel.

Photo extraite du compte Facebook de Chawki Daccache

« La cause d’abord. » Pour certains, ce slogan pourrait paraître populiste, surtout en période électorale. Mais, pour les Forces libanaises (FL), il est existentiel et reflète la raison d’être du parti fondé par l’ancien chef d’État Bachir Gemayel au début des années 80. Trente-cinq ans après l’assassinat tragique de l’ancien président élu, cette foi dans la « la cause » continue à se faire sentir chez les cadres et partisans FL. Cela s’applique aussi aux candidats du parti pour les législatives 2018. Parmi ceux-ci, Chawki Daccache, qui se présente à l’un des sièges maronites de la circonscription Kesrouan-Jbeil.

Ce n’est pas par hasard que M. Daccache prend aujourd’hui part à la compétition électorale. Loin de là. Son histoire avec la formation de Samir Geagea remonte à de très longues années. À l’instar de l’écrasante majorité des cadres FL, Chawki Daccache a commencé par intégrer les rangs des Kataëb, d’autant que ses parents et proches étaient affiliés à ce parti.

Jusqu’à aujourd’hui, ce père de cinq enfants (Chawki, Joseph, Janaï, Ilaya et Maria-Thérésa) garde des souvenirs de ses combats pendant la guerre de 1975, pour la cause « souverainiste » pour laquelle son parti luttait.     Mais il se rappelle surtout de la bataille de Zahlé, menée par Bachir Gemayel contre les Syriens le 2 avril 1981. « Je me souviens de cette bataille parce que j’y ai été blessé, de même que la bataille de Souk el-Gharb, pendant la guerre de la Montagne », raconte M. Daccache.

Outre ces souvenirs, le candidat originaire de Okaïbé (caza du Kesrouan) et marié à Tania Farah évoque avec une grande émotion le « leader charismatique » qu’était Bachir Gemayel. « J’appréciais surtout sa détermination et sa capacité à prendre les bonnes décisions sans détour », souligne Chawki Daccache qui rappelle que le fondateur des FL n’avait pas manqué de féliciter ses militants et combattants après la bataille de Zahlé. « C’est une chose que je n’oublierai jamais », confie-t-il.


(Lire aussi : Ali el-Amine, un chiite protégé par sa seule libanité)


En dépit des pressions syriennes…
Après l’assassinat de Bachir Gemayel, le 14 septembre 1982, Chawki Daccache commence à découvrir Samir Geagea. Évoquant cette période, il raconte : « Après l’assassinat de Bachir, M. Geagea commençait à s’affirmer comme un leader hostile au féodalisme (que je dénonçais) et qui portait une vision nouvelle », dit-il. Et, quand il évoque sa toute première rencontre avec l’actuel leader des FL, le candidat maronite du Kesrouan revient sur un épisode marquant de son itinéraire. « Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans le cadre d’un meeting partisan tenu dans les anciens locaux de la LBCI. M. Geagea voulait s’entretenir avec les cadres Kataëb du Kesrouan. Puis nos rencontres se sont poursuivies à Ghodreis (bastion de M. Geagea), jusqu’à son arrestation en 1994 », se souvient le candidat, propriétaire d’une entreprise de génie agricole.

Avec l’arrestation du leader des FL s’ouvre une nouvelle bataille au sein du parti. Celle de garder vivace la cause pour laquelle la formation a mené de grands combats, en dépit de toutes les pressions exercées par Damas pendant la période sombre de la tutelle syrienne. À la faveur de cette logique, doublée de sa foi dans la « la cause des FL », Chawki Daccache mène ce qu’il appelle « des batailles politiques au nom des FL ». « Nous avons réussi à mener Jaques Hokayem à la tête de l’Association des commerçants de Jounieh », souligne-t-il, avant de noter que cette détermination à mener le combat des libertés et de la souveraineté jusqu’au bout lui a valu trois arrestations au ministère de la Défense.

« Mais le célèbre appel des évêques maronites (septembre 2000) ainsi que la création du Rassemblement de Kornet Chehwane nous ont donné un nouvel élan. D’autant qu’ils ont ouvertement plaidé pour le retrait des troupes syriennes », raconte encore Chawki Daccache.
Forts de cette bouffée d’oxygène, Samir et Sethrida Geagea décident de se lancer courageusement dans la bataille des législatives de 2005. Pour le Kesrouan, ils choisissent… Chawki Daccache. « Mme Geagea m’a informé de cette décision trois jours avant l’expiration du délai de dépôt des candidatures. J’ai perdu la compétition, mais j’ai quand même réussi à obtenir 850 voix », précise-t-il.

Après la remise en liberté de Samir Geagea, il voit son rôle au sein du parti prendre plus d’ampleur et d’importance. Candidat malheureux aux élections législatives de juin 2009, il devient en 2010 coordinateur général du Kesrouan au sein des FL. Un poste dont il profite pour renforcer ses rapports avec les habitants du caza à dominante chrétienne. À la fin de sa mission, le chef des FL lui demande de préparer sa bataille électorale pour les législatives de 2013, finalement reportées à cette année.

Aujourd’hui, Chawki Daccache est déterminé à remporter la bataille au Kesrouan pour donner à sa longue « lutte souverainiste » une dimension institutionnelle. Mais tel n’est pas son seul objectif. Il voudrait faire son entrée à l’hémicycle pour élaborer les lois à même de dynamiser surtout l’agriculture et l’industrie libanaises. Des ambitions qui restent tributaires des urnes le 6 mai…



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