Le chef de l'Etat, Michel Aoun (centre), préside le Conseil des ministres du 21 mars 2018 au palais de Baabda. Photo d'archives Dalati et Nohra
Le président Michel Aoun et les ministres libanais ont condamné jeudi, lors d'une réunion gouvernementale au palais de Baabda, la violation par Israël de l'espace aérien libanais.
"Il y a une unanimité sur le refus de la violation de l'espace aérien libanais de quelle que partie que ce soit et surtout de la part d'Israël, a déclaré au nom du Conseil des ministres, le ministre des Affaires sociales, Pierre Bou Assi. Le Liban prend ses précautions face à tous les développements régionaux mais il n'y a pas de craintes. Nous respectons le principe de distanciation, mais cela ne signifie pas qu'Israël peut violer notre espace aérien", a-t-il ajouté.
"Nous considérons que l'utilisation par Israël de l'espace aérien libanais est une violation de la souveraineté du Liban, a déclaré M. Aoun au début de la réunion. Nous n'accepterons pas qu'Israël viole notre espace. Nous condamnons et dénonçons toute agression israélienne contre tout Etat arabe". Il a dans ce cadre indiqué que le Liban allait présenter une plainte au Conseil de sécurité contre les violations israéliennes.
"Nous œuvrons pour distancier le Liban des conflits", a déclaré de son côté le Premier ministre, Saad Hariri. Dans la nuit de dimanche à lundi, des avions israéliens avaient bombardé à partir du Liban la base militaire T-4 du régime du président Bachar el-Assad, située dans le centre de la Syrie, tuant 14 combattants, dont trois officiers syriens.
Plusieurs ministres avaient dénoncé les violations israéliennes avant le début de la réunion. Le ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan a affirmé, qu'il "était tragique que l'ennemi israélien viole notre espace aérien sans que personne ne s'exprime". "Nous n'avons pas entendu la position du 14 Mars par rapport à cette violation et son silence est suspect", a-t-il ajouté en s'interrogeant : "Israël serait-il devenu un État frère, membre de la ligue arabe ?".
"Les tambours de la guerre battent leur plein dans la région, a affirmé de son côté le ministre Ali Kanso. Allons-nous protéger notre espace aérien ou allons-nous rester soumis aux violations israéliennes ?".
Ces déclarations interviennent alors que le président américain Donald Trump a averti mercredi la Russie, alliée de Bachar el-Assad, que des missiles seraient lancés sur la Syrie après l'attaque chimique présumée dans le bastion rebelle de Douma près de Damas, imputée au régime syrien qui dément toute responsabilité. Les Occidentaux, Washington en tête, ont fait planer la menace d'une riposte militaire imminente contre le régime de Damas après cette attaque. De leur côté, Moscou et le gouvernement syrien accusent Washington et les puissances occidentales de chercher un "prétexte" pour mener des frappes en Syrie.
(Lire aussi : Hariri brandit la distanciation comme un talisman)
Dossier de l'électricité reporté
Alors que le dossier de l'électricité était prévu à l'ordre du jour du Conseil des ministres, il a été remis à la semaine prochaine. "Nous n'avons pas débattu du dossier, il a été remis à la prochaine séance", a déclaré le ministre de l'Energie, César Abi Khalil.
Selon des informations rapportées par la LBCI, une dispute a éclaté entre le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil et le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, concernant la centrale de Deir Ammar, au Liban-Nord. M. Bassil a estimé à ce sujet que le contrat était "clair" et que la TVA ne faisait pas partie du montant du contrat. Le ministre des Finances a indiqué pour sa part que "la cour des comptes avait refusé cette TVA estimant qu'elle était illégale". "Votre problème est avec la cour des comptes et non pas avec moi, a-t-il ajouté. Toute cette histoire de TVA c'est du vol". "La cour des compte a affirmé que le contrat était correct", a alors répondu M. Bassil. Des accusations de vol ont ensuite été échangées et M. Hariri est intervenu pour calmer le débat et a levé la séance, indique la LBCI.
Le gouvernement a par ailleurs décidé d'augmenter le salaire minimum des employés du CNRS, d'appliquer la grille des salaires aux contractuels des administrations qui gèrent les hôpitaux publics, notamment celle en charge de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, et de délimiter la zone économique exclusive de Tripoli ainsi que de pourvoir aux postes vacants au Conseil supérieur de la privatisation.
La CEDRE
M. Hariri a en outre présenté les résultats de la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (CEDRE) qui a eu lieu vendredi dernier à Paris. "C'était une conférence réussie qui a montré la confiance de la communauté internationale dans le Liban", a affirmé le chef du gouvernement. "La réussite de la CEDRE est la notre et non celle de Saad Hariri", a-t-il ajouté. M. Hariri a ensuite indiqué que les réformes que le gouvernement a présenté à la CEDRE "sont dans l'intérêt du Liban et sont nécessaires". Il a également demandé aux partis représentés au gouvernement de présenter les projets de réformes qu'ils estiment nécessaires pour combattre la corruption et la dilapidation de fonds. "Nous sommes partenaires dans ces réformes et nous sommes une seule équipe de travail", a-t-il souligné.
Concernant les législatives, le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, a indiqué qu'il allait "faire ses devoirs conformément à la loi". "Je suis tranquille parce que des observateurs internationaux seront présents dans les centres de votes à l'étranger", a-t-il ajouté.
A la veille du 13 avril, jour de la commémoration du début de la guerre civile, M. Aoun a également abordé la question des disparus et a assuré que ce dossier avait son attention. Il a rappelé la loi promulguée alors que Chakib Cortbaoui était ministre de la Justice et selon laquelle une commission nationale de suivi du dossier des disparus doit être créée. M. Aoun a dans ce contexte demandé à l'actuel ministre, Sélim Jreissati, de présenter une proposition pour la formation de cette commission.
Lire aussi
Frappes contre la Syrie : Geagea appelle Aoun à convoquer le Conseil supérieur de défense
CEDRE : D’autres pays annonceront des prêts additionnels, affirme Hariri
Frappes en Syrie : Berry met en garde contre des "conséquences dangereuses"
de quelle que partie que ce soit et surtout de la part d'Israël, a déclaré au nom du Conseil des ministres, le...
je ne serais pas surpris SI- non pas SI- LORSQU'ON commencera a repeter une des idioties courantes : ie, israel & les autres mechants ont cree expres le truc de douma.... sachant les menaces qui s'en suivront etc... sachant le positionnement du liban avec la syrie, forcement - ET DONC les pays donateurs qui , conséquemment reviendraient sur leurs promesse VOILA de quoi remplir plusieurs decryptages et autres analyses d'experts en politique uNIVERSELLE.
17 h 05, le 12 avril 2018