Le président du Parlement libanais, Nabih Berry. Photo d'archives/Dalati et Nohra
Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a mis en garde mercredi contre "les conséquences dangereuses" que pourraient engendrer des frappes occidentales en Syrie, tandis que le Premier ministre Saad Hariri a mis l'accent sur la politique de distanciation qu'applique l'Etat libanais à l'égard des conflits régionaux.
Lors de la réunion hebdomadaire avec des députés à Aïn el-Tiné, M. Berry a mis en garde contre "les conséquences dangereuses que pourrait engendrer toute action militaire contre la Syrie". "Toute guerre qui sera déclenchée sera financée par les Arabes. Les résultats de cette guerre seront inévitablement négatifs et destructeurs pour la stabilité et l'avenir de leur pays", a ajouté M. Berry.
Par ailleurs, le leader du mouvement Amal a affirmé que la loi électorale, sous l'égide de laquelle les élections législatives auront lieu le 6 mai, était "très dangereuse pour le Liban", prônant un scrutin proportionnel à l'échelle du Liban.
Mercredi, le président américain Donald Trump a averti la Russie, alliée de Bachar el-Assad, que des missiles seraient lancés sur la Syrie après l'attaque chimique présumée dans le bastion rebelle de Douma près de Damas, imputée au régime syrien qui dément toute responsabilité. Les Occidentaux, Washington en tête, ont fait planer la menace d'une riposte militaire imminente contre le régime de Damas après cette attaque. De leur côté, Moscou et le régime accusent Washington et les puissances occidentales de chercher un "prétexte" pour mener des frappes en Syrie.
Interrogé lui aussi sur une éventuelle frappe sur la Syrie, le chef du gouvernement libanais, Saad Hariri, a déclaré que la position du Liban était "claire". "Notre réponse, c'est la politique de distanciation à l'égard des conflits régionaux. Notre devoir est de protéger le pays des conséquences des soubresauts dans la région", a déclaré M. Hariri. L'application de cette politique de distanciation était l'une des conditions posées par M. Hariri pour revenir sur sa démission, annoncée à Riyad, en Arabie saoudite, en novembre dernier.
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19 h 45, le 11 avril 2018