Frappes contre la Syrie : Geagea appelle Aoun à convoquer le Conseil supérieur de défense

À l’heure où le Liban s’apprête à mener dans 25 jours quinze batailles électorales sur l’ensemble du territoire, la scène internationale est préoccupée par une éventuelle attaque occidentale contre le régime syrien en riposte à l’usage d’armes chimiques contre Douma, dans la Ghouta orientale. Dans ce contexte, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé hier le président de la République Michel Aoun à convoquer le Conseil supérieur de défense, lors d’une interview accordée à la chaîne MTV, dans le cadre de l’émission « Bi mawdouiyé ».

Les rapports avec le Futur et le CPL
« La situation au Liban est ce qui nous intéresse le plus dans cette affaire. La politique de distanciation doit être appliquée, et la décision doit revenir aujourd’hui à l’armée parce que ni le Hezbollah ni aucune partie n’a le droit d’intervenir et de mettre en péril la sécurité du peuple libanais. Toutes les parties politiques sont représentées au gouvernement, il revient donc à ce dernier de prendre la décision et aux composantes de la respecter », a assuré M. Geagea.

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Au sujet de la réunion quadripartite qui a eu lieu dernièrement entre l’émissaire de Riyad Nizar Alaoula, le Premier ministre Saad Hariri, le leader des FL et celui du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt, M. Geagea a ramené à deux raisons majeures les relations troublées entre sa formation et celle de M. Hariri depuis la démission surprise de ce dernier annoncée depuis Riyad.
La première serait en rapport avec le « réalisme politique » du Premier ministre : « Quelles sont les limites du réalisme politique ? Nous tenons autant que M. Hariri à la stabilité du pays, mais nous ne sommes pas prêts à laisser la situation pourrir. » Alors que la seconde raison est liée aux divergences des deux approches concernant la gestion de l’État. Interrogé sur une possible réunion entre les deux leaders avant le 6 mai, M. Geagea a affirmé qu’ « une future rencontre doit être sur base de principes politiques clairs qui puissent maintenir les rapports pendant un, deux ou cinq ans ».

Quant aux rapports avec le Courant patriotique libre, le leader des FL a estimé que l’accord de Meerab est une réussite, même s’il s’avère n’avoir servi qu’à conclure une réconciliation interchrétienne et en finir avec la vacance présidentielle. Est-il vrai qu’il n’a plus aucun impact sur le présent et encore moins sur l’avenir ? « Nous avions d’autres souhaits et d’autres attentes en ce qui concerne cet accord. Nous avons cependant fait face à deux obstacles principaux, l’un se rapporte à l’idée que défend le chef du CPL, Gebran Bassil, du partenariat et l’autre aux divergences au niveau de la gestion de l’État », a répondu M. Geagea.

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Les élections
Regrette-t-il d’avoir soutenu la candidature de Michel Aoun à la présidentielle ? « D’une part, je n’avais pas l’embarras du choix et, d’autre part, nous avons guéri une blessure du passé », a-t-il répondu avant de poursuivre : « Il me semble que le président Aoun est toujours au stade des premiers temps de notre réconciliation et je vais essayer de miser sur cela » pour renforcer nos rapports. Au sujet des liens avec les Marada, M. Geagea a déclaré que la relation est « normale et amicale » entre les deux formations, mais que l’écart entre leurs deux positions stratégiques reste majeur.

Au sujet de la loi électorale et des législatives, le leader des FL s’est dit étonné de voir ceux qui ont adopté et approuvé la loi électorale s’en plaindre aujourd’hui. « N’était-ce la nouvelle loi électorale, les chrétiens de Baalbeck-Hermel n’aurait pas pu mener une bataille dans leur région, par exemple », a-t-il estimé. Et de poursuivre : « Certains accusent la loi d’imposer des alliances contre nature, toutefois ce n’est pas la faute au texte, mais aux formations qui privilégient le nombre de sièges à remporter à leurs principes politiques ».

En réponse à une question concernant les moyens qu’aura le groupe parlementaire des FL d’œuvrer pour un vrai changement, M. Geagea a assuré que « quel que soit le poids de son bloc, les FL continueront à être une lueur d’espoir au milieu de l’obscurité ». « Notre expérience au sein du gouvernement avec trois ministres en fait foi, et même s’ils n’ont pas eu le temps et l’opportunité de réaliser de grands accomplissements, ils ont au moins été le fer de lance de la lutte contre la corruption », a-t-il affirmé.

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