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Liban - Législatives 2018 - Liban-Arabie

Nouvelle tentative saoudienne de rapprocher Hariri, Geagea et Joumblatt ?

Rencontre quadripartite entre l’émissaire de Riyad Nizar Alaoula, le Premier ministre, le chef du PSP et le leader des FL.

Le Premier ministre Saad Hariri (centre), entouré de nombreux responsables politiques et du chargé d’affaires saoudien, Walid Boukhari (à sa droite), lors de l’inauguration d’une avenue au nom du roi Salmane d’Arabie saoudite dans le secteur de Mina el-Hosn, à Beyrouth, hier. Photo Dalati et Nohra

L’inauguration de l’avenue du roi Salmane d’Arabie à Beyrouth s’est transformée hier soir en une occasion pour les retrouvailles entre trois des anciens pôles du 14 Mars. C’est ce qui peut être dégagé de la réunion quadripartite tenue entre Nizar Alaoula, haut responsable saoudien et conseiller au sein du cabinet royal, le Premier ministre, Saad Hariri, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, et le leader des Forces libanaises, Samir Geagea. Était également présent le chargé d’affaires saoudien à Beyrouth Walid Boukhari.

La réunion s’est déroulée à l’hôtel Phoenicia à Beyrouth, après l’inauguration de l’avenue Roi Salmane d’Arabie et le dîner donné à cette occasion pour les personnalités présentes. Des observateurs se posent la question de savoir si la diplomatie saoudienne a planifié cette réunion dans le cadre d’une nouvelle tentative saoudienne d’unifier les trois leaders considérés comme les pôles (aux côtés de l’ancien président Amine Gemayel) de l’alliance souverainiste.

Outre son timing, qui a lieu à un mois de la date des législatives prévues le 6 mai, cette rencontre revêt une importance certaine, dans la mesure où elle intervient près de deux mois après la visite de M. Alaoula au Liban en février dernier, et qui aurait visé à tourner « définitivement » la page de la crise suscitée par la démission surprise de Saad Hariri, annoncée le 4 novembre dernier depuis Riyad. La réunion intervient aussi alors que les rapports du Premier ministre avec MM. Geagea et Joumblatt ont été secoués par des crises politiques et des calculs électoraux divergents. Même si leurs formations respectives sont parvenues à s’allier dans un certain nombre de circonscriptions.

Auparavant dans la journée, Saad Hariri avait tenu à adresser un message politique clair à Walid Joumblatt, ainsi qu’à Samir Geagea.  S’exprimant à l’issue d’un entretien avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, M. Hariri a déclaré qu’il n’est pas responsable du fait que ses rapports avec le leader druze sont « en montagnes russes », insistant sur le caractère « stratégique » de ces relations.


(Lire aussi : Hariri inaugure le boulevard du roi Salmane : L'arabité du Liban prime sur tous les autres axes)   


Les propos du chef du gouvernement revêtent une importance dans la mesure où ils interviennent au lendemain d’une querelle qui l’a opposé à son partenaire « stratégique » druze autour des alliances électorales dans la circonscription Békaa-Ouest-Rachaya.

Après avoir tissé une alliance avec les joumblattistes dans la circonscription en question, Saad Hariri a remplacé le député (joumblattiste) sortant Antoine Saad (grec-orthodoxe) par Ghassan Skaff, proche du ministre de la Culture, Ghattas Khoury. Une décision qui aurait poussé les proches de Walid Joumblatt à stigmatiser des « tentatives de l’isoler politiquement ».

Dans ce contexte, Antoine Saad place les propos du chef du gouvernement dans une perspective électorale. À L’Orient-Le Jour, il confie « ne pas vouloir voir M. Hariri ». « Le Premier ministre n’a pas été fidèle à mon égard », souligne le député sortant, avant de reprocher au président de la République, Michel Aoun, et au chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, de se tenir derrière la décision haririenne de le mettre à l’écart.

Interprétant les propos de Saad Hariri, le député sortant estime que le chef du gouvernement est conscient de l’importance du leader druze sur la scène politique. Selon lui, « Saad Hariri ne peut pas abandonner Walid Joumblatt, et vice-versa ». Mais, en dépit de ce constat, M. Saad estime que la rencontre (tant attendue) entre les deux hommes avant le scrutin législatif est « difficile ». « Elle pourrait avoir lieu après le scrutin », indique-t-il.


(Lire aussi : Békaa-Ouest-Rachaya : La mise à l’écart d’Antoine Saad pourrait-elle se retourner contre Ghattas Khoury ?)


La rencontre Hariri-Geagea « à tout moment » 
Tout comme ses rapports avec Walid Joumblatt, les relations de Saad Hariri avec le leader des Forces libanaises sont troublées depuis la démission surprise de M. Hariri annoncée le 4 novembre 2017 à Riyad. Après avoir effectué un rapprochement électoral avec Meerab dans le Akkar, au Chouf-Aley et à Baalbeck, Saad Hariri a déclaré qu’il rencontrera M. Geagea prochainement. Le Premier ministre est, d’ailleurs, entré en contact lundi avec le leader maronite pour lui présenter ses vœux à l’occasion de la fête de Pâques.

Dans les milieux proches de Meerab, on est optimiste quant à la portée politique des propos de Saad Hariri à Bkerké. « Le chef du gouvernement a confirmé hier que les rapports entre le Futur et les FL sont revenus à la normale », souligne un cadre FL à L’OLJ, indiquant que l’entretien entre MM. Hariri et Geagea est « possible à tout moment ». Il précise, toutefois, qu’il reste tributaire des circonstances propres à chacun des deux leaders.

Si elles sont optimistes quant à la prochaine phase de relations avec les haririens, les FL semblent toujours attachées à leur stratégie politique axée sur l’opposition à l’intérieur du cabinet. Même si cela avait secoué leurs rapports avec le Premier ministre à plusieurs reprises. « Nous faisons partie intégrante de l’équipe ministérielle, et nous avons prouvé qu’il est possible de s’opposer au gouvernement, tout en y étant présent. Et nous continuerons à formuler des remarques et des réserves là où il le faut », affirme le cadre FL.



Pour mémoire
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L’inauguration de l’avenue du roi Salmane d’Arabie à Beyrouth s’est transformée hier soir en une occasion pour les retrouvailles entre trois des anciens pôles du 14 Mars. C’est ce qui peut être dégagé de la réunion quadripartite tenue entre Nizar Alaoula, haut responsable saoudien et conseiller au sein du cabinet royal, le Premier ministre, Saad Hariri, le chef du Parti...

commentaires (3)

Qu'est-ce qu'on est fiérots nous libanais de donner noms et prénoms étrangers à nos avenues . Pas plus tard qu'hier et avec une grande pompe le roi Selman d'Arabie a honoré de son nom une rue de la localité mina el Hosn . Dans plusieurs pays du golf que j ai bien connus , je n'ai pas vu ( à titre d'exemple) une seule rue à l'effigie de fouad Siniora ou de l'ex président sleiman . Pourquoi uniquement chez nous , dirait-on ? Parce que nous sommes les as de la génuflexion .

Hitti arlette

14 h 39, le 04 avril 2018

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Commentaires (3)

  • Qu'est-ce qu'on est fiérots nous libanais de donner noms et prénoms étrangers à nos avenues . Pas plus tard qu'hier et avec une grande pompe le roi Selman d'Arabie a honoré de son nom une rue de la localité mina el Hosn . Dans plusieurs pays du golf que j ai bien connus , je n'ai pas vu ( à titre d'exemple) une seule rue à l'effigie de fouad Siniora ou de l'ex président sleiman . Pourquoi uniquement chez nous , dirait-on ? Parce que nous sommes les as de la génuflexion .

    Hitti arlette

    14 h 39, le 04 avril 2018

  • SANS INTERMEDIAIRE... OU SANS PATRON... CA NE VA PAS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 22, le 04 avril 2018

  • AVENUE AU NOM DU ROI SALMAN ! AU LIBAN ? POUR L'ÉQUILIBRE IL FAUT TROUVER UN AUTRE AVENUE POUR KHOMEINI NON ?

    Gebran Eid

    03 h 29, le 04 avril 2018

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