Amnistie: des centaines de détenus islamistes en grève de la faim à Roumieh

Un imam extrémiste du Liban nord, Khaled Hoblos, a annoncé jeudi le début d'une grève de la faim de centaines de détenus islamistes dans la prison de Roumieh jusqu'à la proclamation d'une loi d'amnistie qui les engloberait sans exception. 

Dans un message audio retransmis par plusieurs médias libanais, l'imam de la mosquée Haroun dans le village de Bhenine au Liban-Nord, lui-même détenu à Roumieh, a annoncé que cette grève qui a commencé jeudi matin, sous le slogan "la liberté ou la mort", se poursuivra "jusqu'à la proclamation de l'amnistie générale". Le détenu a dénoncé les conditions de détention dans les prisons, "surpeuplées et où les prisonniers n'ont pas de suivi médical", et demandé au Comité International de la Croix-Rouge (CICR) de suivre la situation des prisonniers en grève de la faim. 

L'imam avait été arrêté en avril 2015 à la suite de son implication dans des combats entre des islamistes et l'armée libanaise au Liban nord. Il avait déjà observé une grève de la faim pendant une semaine en mai dernier. 

Selon un cheikh islamiste du Liban nord, Nabil Rahim, le mouvement de grève concerne quelque 600 détenus islamistes du bâtiment B de la prison. 

La journée a par ailleurs été marquée par plusieurs manifestations des proches des détenus islamistes, qui ont notamment coupé toutes les routes menant au rond-point Abou Ali à Tripoli, au Liban-Nord, et organisé un sit-in devant le bâtiment de Dar el-Fatwa à Saïda, au Liban-Sud. 

Les détenus de la prison de Jezzine (Liban-Sud) ont également annoncé qu'ils allaient entamer une grève de la faim vendredi, en solidarité avec les détenus de Roumieh. 

L'annonce de cette grève de la faim intervient après une déclaration le 28 février du président de la République, Michel Aoun, qui avait assuré qu’il "ne signerait aucune loi qui amnistierait les détenus condamnés – ou qui seront condamnés – pour avoir tué des soldats libanais".  

Une course contre la montre est désormais engagée pour l'adoption de cette loi, alors que la volonté de certaines des principales composantes politiques de faire adopter ce texte avant les législatives de mai prochain se heurte aux difficultés techniques et politiques que cette loi pose.

Pour mémoire

Amnistie : sit-in de proches d'islamistes devant la prison de Roumieh

Amnistie : sit-in de proches des partisans du cheikh Assir à Saïda

Amnistie : des proches des détenus islamistes tiennent un sit-in à Tripoli

La loi d’amnistie toucherait les Libanais en Israël